Le combat de Béra

D’après « Nouveau dictionnaire historique des sièges et batailles mémorables et des combats maritimes les plus fameux » – 1809

Les Français venaient de chasser les Espagnols de la vallée de Bastan ; ce succès, en leur donnant l’entrée du territoire espagnol, n’était que le prélude de nouveaux combats.

Le chemin qui conduit de Saint-Jean-de-Luz à Béra, dont les Français voulaient se rendre maîtres, est dominé par la haute montagne de Commissari, où les ennemis avaient multiplié leur défense. Deux étages de retranchements couronnaient ce chemin et les gorges qui y aboutissaient. Pour empêcher ces postes d’être tournés, les Espagnols avaient établi deux batteries, dont le feu enfilait la gorge d’Olette et le chemin de Sarre.

Le 24 juillet, à neuf heures du soir, les troupes du centre de l’armée française se mirent en mouvement, sous la conduite du général Dessein. Leur colonne de droite attaqua la première la redoute du Commissari. Les bataillons, se présentant d’abord à la hâte devant le parapet qui liait les deux redoutes, furent obligés de chercher un abri sous ce parapet.

Accumulées sur ce point, les troupes se décidèrent à se porter de nouveau en avant. Elles franchirent d’abord la première ligne de défense espagnole ; et s’apercevant ensuite que la redoute de droite n’avait été fermée que par une simple traverse, elles s’y précipitèrent et s’y établirent. L’autre redoute, attaquée en même temps par la colonne qui arrivait par la gorge d’Olette, se rendit par capitulation. La colonne de gauche s’empara des redoutes de Marie-Louise et de Sainte-Barbe, abandonnées par l’ennemi. Ces redoutes emportées, on s’empara de Béra et de Lesaca, au delà de la Bidassoa.

Ces conquêtes où l’on enleva trois cents prisonniers et sept pièces de canon, donnaient la facilité de tourner les positions de Saint-Martial et d’Irun, et d’attaquer la montagne d’Aya.