Restez à jour: Articles | Commentaires

  • 29 octobre 2014 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     

    La bataille de Sommacampagna

    D’après « Histoire générale de l’Italie de 1846 à 1850 » – Diego Soria – 1859

     

    Dans la nuit du 23 au 24 juillet, 24 000 Autrichiens sortaient silencieusement de Vérone, pendant un furieux orage, et se dirigeaient en trois colonnes vers le Mincio. A l’aube du 23, ils arrivèrent au pied des collines de Sona et de Sommacampagna ; les Piémontais, qui n’avaient ni chevau-légers, ni avant-postes, ne les attendaient pas, et n’étaient forts que de 10 000 hommes sous les ordres du général Broglia. Radetzky avait dirigé en même temps une brigade vers Santa-Giustina pour y tenir en échec les Piémontais ; et une autre brigade, sortie de Legnago, s’approchait de Custoza pour se joindre aux troupes du maréchal.

    Quarante mille Autrichiens assaillaient à l’improviste 10 000 Piémontais. Le maréchal avait fixé l’attaque à une heure du matin, moment où il était sur de surprendre les généraux du roi, toujours négligents; mais le violent orage de la nuit avait empêché les Autrichiens d’arriver sur les lieux avant six heures.

    Toute la ligne depuis Santa-Giustina jusqu’à Sommacampagna n’avait pas de défenseurs en nombre suffisant ; néanmoins, ils auraient pu se soutenir dans leurs positions, si on les avait au moins fortifiées d’une manière quelconque. Mais, l’armée piémontaise, écrit un officier sarde, ne faisait consister la guerre que dans les coups de fusil et de canon, et ne songeait jamais à se fortifier, dans les lieux mêmes quelle occupait depuis longtemps et à proximité de l’ennemi.

    Les Piémontais s’aperçurent de la présence de l’ennemi, qui dirigeait une colonne sur l’auberge du Bosco, une autre contre Sommacampagna, une troisième colonne restait au milieu, en réserve. Sona et Sommacampagna étaient gardées par deux bataillons du régiment de Savoie, les volontaires parmesans et une compagnie de bersaglieri, avec une batterie de canons ; à l’auberge du Bosco, se trouvaient un autre bataillon du même régiment Savoie et un régiment toscan, avec quelques canons de siège.

    Les Autrichiens se proposaient de chasser ces troupes de leurs postes et de couper leur retraite sur Peschiera, afin de les séparer entièrement du gros de l’armée.

    Vers 8 heures et demie, on entendit le bruit du canon du côté de Sommacampagna, et immédiatement après, la fusillade commença aux avant-postes. Le combat s’étendit bientôt sur toute la ligne, à Sona, à l’auberge du Bosco, à la Vierge du Mont ; mais les plus grands efforts des Autrichiens étaient dirigés contre Sommacampagna et la Vierge du Mont.

    Malgré l’inégalité des forces, les Piémontais et les Toscans suffirent sur ces deux points pour arrêter longtemps les Autrichiens ; mais, après trois heures de feu, pressés par l’ennemi qui, s’avançant comme un torrent, avait déjà occupé les hauteurs des collines, ils furent contraints de les abandonner et de se replier sur S. Giorgino.

    A Sona, dont la position était défendue par une tranchée munie de bastions, les Savoyards et les Parmesans, sous les ordres du brave général d’Aviernoz, avaient confiance dans le plus heureux succès. Ils furent attaqués par un gros détachement de Tyroliens et de Hongrois, qui ne tardèrent pas à sentir la difficulté de s’emparer stratégiquement de la position, et recoururent au stratagème d’agiter des mouchoirs blancs au bout de leurs épées et de leurs fusils, en criant : Vive les valeureux Italiens ! Vive l’Italie ! Vive le roi ! D’Aviernoz, croyant que ces troupes voulaient déserter, fit cesser le feu et les somma de se rendre. Un capitaine tyrolien s’approcha et lui serra la main, et, dans ce moment même, le général tomba blessé par une balle et deux coups de baïonnettes. Ses soldats, indignés de cette trahison, s’élancent sur l’ennemi : une lutte terrible s’engage corps à corps.

    Mais, derrière cette bande de traîtres, d’autres plus nombreuses s’avancèrent avec de gros canons et forcèrent enfin les Savoyards et les Parmesans, malgré leur résistance acharnée, à perdre peu à peu du terrain.

    Les hauteurs de Sona furent immédiatement couronnées d’ennemis en nombre dix fois plus grand. Il n’y a pas de preuves d’un courage héroïque qui ne fût donnée alors par cette poignée de braves. L’on vit des blessés, étendus par terre, continuer à se battre, des officiers, mutilés d’une main, soulever l’épée avec l’autre, des soldats blessés retourner au combat après le pansement, d’autres lutter chacun contre deux et trois ennemis ; le chasseur Miege, blessé, désarmé, arrêté par trois Tyroliens, se débattre, se délivrer de leurs mains, en jeter deux dans un fossé, tuer le troisième avec son propre sabre. Que de valeur prodiguée pour une cause trahie par ceux qui avaient le commandement de tels soldats !

    L’artillerie placée à l’auberge du Bosco couvrit la retraite des Savoyards et des Parmesans vers Sandrà. Ils avaient perdu, morts ou blessés, 5 officiers, 52 lieutenants, 342 soldats, c’est-à-dire la moitié de leurs forces ; la perte de l’ennemi avait été le double.

    Enfin, l’auberge du Bosco ne put seule être défendue plus longtemps. Le général Broglia ordonna sur toute la ligne la retraite vers Castelnuovo. Dans ce moment, le général de Sonnaz, avec les troupes qui avaient combattu le jour précèdent à la Corona et à Kivoli, se retirait en bon ordre, quoiqu’il laissât le long de la route des soldats accablés ou tués par la fatigue, par le jeûne et parla chaleur ; Thurn, comme s’il n’osât pas s’avancer, le poursuivait à une grande distance. En entendant le bruit du canon du côté de Sona et Sommacainpagna, de Sonnaz se dirigea vers ces positions et y arriva au moment même ou le général Broglia ordonnait la retraite sur Castelnuovo.

    La position des Piémontais n’était plus tenable ; elle pouvait être tournée. De Sonnaz ordonna aussi la retraite des troupes restées à Santa-Giustina et à Colombara, lesquelles devaient se réunir aux autres et occuper Colà et Cavalcaselle : c’était une marche difficile, que Broglia exécuta avec de l’habileté. De Sonnaz put lui-même, avant la nuit, arriver sur les hauteurs de Cavalcaselle, qui couvrent Peschiera, et arrêter la marche des Autrichiens qui, en le suivant, touchaient déjà le Mincio.

     

     

  • Laisser un commentaire


18 jule Blog Kasel-Golzig b... |
18 jule Blog Leoben in Karn... |
18 jule Blog Schweich by acao |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | 21 jule Blog Hartberg Umgeb...
| 21 jule Blog Desaulniers by...
| 21 jule Blog Bad Laer by caso