Le combat de la Bochetta di Campion
D’après « Éphémérides militaires depuis 1792 jusqu’en 1815 » – Louis-Eugène d’Albenas – 1820
Pendant que le général Bonaparte apaisait les troubles de l’Italie, traitait avec le roi de Naples et le pape, et faisait bloquer Mantoue par le général Serrurier, il avait envoyé les généraux Massena et Joubert pour observer et contenir les Autrichiens, qui s’étaient retirés au débouché des montagnes du Tyrol.
Le 5 juillet, Massena voulant déposter l’ennemi de la position de la Bochetta di Campion, dans laquelle il s’était fortement retranché, en donna l’ordre au général Joubert. Pendant qu’une partie des troupes de ce général attaquaient de front, le chef de bataillon Marchand tournait l’ennemi par la droite, et le chef de bataillon Recco par la gauche.
L’arme au bras ou sur l’épaule, et sans tirer un coup de fusil, nos braves soldats gravirent les rochers les plus escarpés, tuèrent trois cents hommes, firent près de trois cents prisonniers, et chassèrent les Autrichiens de leurs positions.
Dans ce brillant combat on remarqua, parmi les actions d’éclat qui eurent lieu, celle du carabinier Gérin, de la 11e demi-brigade légère, qui, couchant en joue douze Autrichiens, et son fusil ayant raté, tombe sur eux à coups de sabre, coupe le bras à l’un d’entre eux, en blesse plusieurs, et force le reste à tomber à genoux et à se rendre.