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  • 21 juillet 2014 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     

     

    Le combat naval du Cap Race

    D’après « La marine militaire de la France sous le règne de Louis XV » – Georges Lacour-Gayet – 1910

     

    Le 8 juin 1755, à vingt-cinq lieues dans le nord-est du cap Race (Terre-Neuve), Boscawen intimait l’ordre de saluer le pavillon anglais à trois de nos vaisseaux, séparés de l’escadre : l’Alcide, commandant Hocquart de Blincourt, le Lys, commandant Lorgeril l’aîné, le Dauphin Royal, commandant M. de Montalais.

    Sur leur refus, le combat s’engagea et dura plusieurs heures ; le Dauphin Royal, bon marcheur, put s’échapper et atteindre Louisbourg ; moins heureux, tout en ayant aussi bien fait leur devoir, l’Alcide et le Lys durent amener leur pavillon.

    Un passage du rapport du chevalier de Lorgeril expose dans quelles conditions déloyales cette triste affaire fut engagée.

    « Je ne puis me refuser à dire un mot du parlementage qu’il y eut entre l’Alcide et le Dunkirk (de soixante canons, capitaine Howe), immédiatement avant d’en venir aux prises.
    M. Hocquart lui fit crier de sa galerie par trois fois : – Sommes-nous en paix ou en guerre ?
    Il répondit par trois fois : – Nous n’entendons pas.
    M. Hocquart prit lui-même le porte-voix et lui répéta deux fois la même question : – Sommes-nous en paix ou en guerre ?
    M. Howe lui répondit bien distinctement : – La paix ! La paix !
    Sur cela, les deux capitaines se firent mutuellement quelques autres questions indifférentes, et ils n’eurent l’un et l’autre que le temps de passer sur leurs gaillards qu’on entendit de l’Alcide très distinctement sortir de la bouche du capitaine Howe : –  Fire !
    Il fut sur-le-champ obéi ».

    Boscawen, dans son rapport, n’a point songé à dissimuler son rôle d’agresseur ; il a écrit cette phrase, qui donne bien à l’affaire du 8 juin son caractère de guet-apens.

    « A midi environ, le capitaine Howe, dans le Dunkirk, fut en travers du dernier (l’Alcide) voyant que le vaisseau français ne diminuait pas ses voiles, je fis le signal de combat, qui fut de suite obéi par le capitaine Howe ».

    Le combat s’était engagé presque bord à bord. Howe avait attendu, au milieu de ces « parlementages » avec Hocquart, de se trouver à une portée de pistolet, et il avait lâché tout à coup la bordée de ses deux batteries.

    Cette première volée désempara l’Alcide, lui cassant son gouvernail et une partie de sa mâture ; Hocquart avait riposté de tous ses canons mais il avait eu cinq vaisseaux accrochés à ses flancs. De son côté, le Lys, avant de se rendre, avait soutenu une lutte inégale contre trois vaisseaux ennemis ; il ne portait en tout que vingt-deux canons.

    A la nouvelle de la capture de l’Alcide et du Lys dans ces circonstances odieuses, le ministre Newcastle exprima son désappointement que l’affaire n’eût pas mieux réussi : – Ce pauvre Boscawen n’a pas eu de chance ; il n’a pris que deux vaisseaux ; d’autres se sont échappés à la faveur du brouillard. Nous ne savons point où est allé le reste de l’escadre. Probablement le gros des troupes et l’amiral ont remonté le Saint-Laurent. Malheureusement ce genre d’accident ne peut être évité.

    Du Bois de La Motte, qui n’avait pas eu alors connaissance de ce combat, avait débarqué son convoi à Québec, tandis que son collègue Périer de Salvert, commandant du Bizarre, s’arrêtait à Louisbourg. Jugeant sans doute que le plus sage était de différer la vengeance, puisque l’infériorité de son armement ne lui permettait pas de punir l’attentat, il reprit la route de la France ; il était de retour à Brest le 21 septembre, sans avoir tiré un coup de canon.

     

     

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