La prise d’Oneglia
D’après « Éphémérides militaires depuis 1792 jusqu’en 1815 » – Louis-Eugène d’Albenas – 1818
Depuis longtemps, l’armée d’Italie, trop faible pour rien entreprendre en Piémont contre les Austro-Sardes, se tenait sur la défensive ; mais, renforcée par les troupes qui avaient été employées aux sièges de Toulon et de Lyon, elle se rendit maîtresse du pied des Alpes, depuis Genève jusqu’à la Méditerranée, et songea à faire une invasion dans les Etats du roi de Sardaigne.
Voulant y préluder, le général Dumerbion, commandant l’armée, ordonna au général Masséna de se porter sur Oneglia, située sur la Méditerranée, et de s’en emparer.
Pour approcher de cette ville, il faut traverser une partie du territoire de Gênes, et Gènes, quoique en bonne intelligence avec la France, n’était que neutre. En cette qualité, les Génois ayant refusé de laisser passer les troupes françaises, il fut résolu qu’on se passerait de leur consentement.
Le général Masséna se porta donc sur cette ville ; il la trouva défendue par les Autro-Sardes qui, en ayant occupé les hauteurs, s’y étaient fortifiés et paraissaient décidés à la plus vive résistance. Un pareil obstacle ne pouvait arrêter les Français.
S’apercevant que des rochers escarpés dominaient les positions de l’ennemi et qu’il avait négligé de les faire garder, les croyant impraticables, ils parvinrent à y porter quelques pièces de canon, à travers les plus dangereux précipices.
Foudroyés par le feu de cette artillerie, effrayés de l’audace des Français, les Austro-Sardes prirent la fuite et abandonnèrent la ville à nos soldats.