Les combats du Signal de Xon et de Norroy
D’après « La Grande guerre du XXe siècle » – 1916
(13-18 février 1915)
La hauteur du signal de Xon forme sur notre ligne, au nord de Pont-à-Mousson, un saillant. Nous avions organisé cette position avancée, qui protège indirectement la ville de Pont-à-Mousson et domine les vallées de la Moselle et de la Seille. A l’est de la hauteur, le hameau de Norroy (qu’il ne faut pas confondre avec le village de Norroy, sur la rive gauche de la Moselle) n’était occupé que par un petit poste.
Dans l’après-midi du 13 février, les Allemands, par une attaque brusquée, se rendirent maîtres du signal de Xon et du hameau de Norroy. L’attaque avait été exécutée par des forces importantes, environ deux bataillons, et préparée par un bombardement intense d’obus de gros calibre. La compagnie qui tenait le signal fut assaillie par des troupes d’assaut ennemies lorsqu’elle sortait des abris où elle avait cherché une protection contre l’artillerie. Elle fut submergée. Un des officiers réussit cependant à en ramener une partie dans nos lignes.
Le soir même, par une contre-attaque, nous reprenions pied sur la hauteur, dans sa partie Sud.
Dans la journée du 14, l’action se poursuivit, et, à la fin de l’après-midi, l’ennemi ne tenait plus sur les pentes Nord que quelques éléments de tranchées. Il réussissait, par contre, à se maintenir sur les pentes Ouest et Est, où il creusait des tranchées. Il tenait toujours le hameau de Norroy.
Le 16 février, l’attaque est reprise par nous. Notre artillerie bouleverse les défenses que l’ennemi a organisées à la lisière de Norroy.
Deux compagnies du 277e s’élancent dès que le canon s’est tu. Un combat acharné s’engage dans les rues, de maison en maison.
Pendant que se déroule cette lutte confuse, l’artillerie lourde allemande bombarde le hameau, dont elle atteint à la fois les assaillants et les défenseurs. Les soldats du 277e, sous la conduite de chefs énergiques, combattent opiniâtrement et font preuve du plus beau courage.
En fin de journée, le hameau n’est pas encore à nous. Nous tenons seulement les tranchées qui s’étendent à l’est des maisons jusqu’au cimetière.
Le même jour, sur les pentes ouest du signal de Xon, une contre-attaque ennemie était repoussée par nos feux d’artillerie et d’infanterie.
Le 18 février, les Allemands étaient définitivement chassés de toute la hauteur du signal de Xon et de Norroy. Quoi qu’en ait dit le communiqué du grand état-major allemand, l’ennemi n’a pas évacué Norroy de son plein gré.
Pendant plus d’une heure, une lutte très chaude s’est livrée dans le hameau, où nous sommes entrés baïonnette au canon. Les Allemands, très éprouvés, ne purent tenir ni à Norroy ni sur les pentes du signal.
Les cadavres très nombreux trouvés sur le terrain, appartiennent à cinq unités différentes (landwehr, pionniers, sections de mitrailleuses).
Par l’importance des effectifs engagés, par la concentration de leurs feux, les Allemands ont révélé le prix qu’ils attachaient à ce point avancé de notre ligne. Malgré tous les moyens mis en cours, leur entreprise s’est finalement résolue par un échec complet.
[Communiqué officiel français, 23 févr. 1915]
Jean Claude Barreau on 6 novembre 2014
Bonjour.
J’aimerais savoir si il y aura des commémorations le 14, 15 et 16 février 2015 en souvenir des morts du 277° régiment d’Infanterie, mon grand-père faisait partie de ces morts.
Salutations.