Le combat d’Eylau
D’après « Éphémérides militaires depuis 1792 jusqu’en 1815 » – Louis Eugène d’Albenas – 1818
L’armée russe, quittant sa position pendant la nuit, avait continué sa retraite sur la route d’Eylau, suivie par l’armée française.
A un quart de lieue avant d’arriver à cette ville, est un plateau élevé qui défend le débouché de la plaine. Le maréchal Soult ordonna aux 46e et 18e de ligne de l’enlever. Trois régiments qui le défendaient furent culbutés ; mais au même moment, une colonne de cavalerie russe changea l’extrémité de la gauche du 18e et enfonça un de ses bataillons. Les dragons de la division Klein s’en aperçurent à temps, ramenèrent l’ennemi, et entrèrent pêle-mêle avec lui dans Eylau. Notre infanterie y pénétra aussi.
Les Russes avaient placé dans l’église et le cimetière, plusieurs régiments. Ils firent là une opiniâtre résistance, et après un combat meurtrier de part et d’autre, nous emportâmes la position à dix heures du soir. La division Legrand prit alors position en avant de la ville, et la division Saint-Hilaire à la droite.
Ce vigoureux combat préluda à la sanglante journée du 8 février.