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  • 29 janvier 2014 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Le combat de Chassillé

     

    Le combat de Chassillé

    D’après « Précis comparé de la guerre franco-allemande, exposé des opérations des deux armées » – Alexandre Lambert – 1872

     

    Pendant la nuit du 12 au 13 janvier, le général Chanzy reçut de Bordeaux des dépêches du ministère, qui l’invitaient de la façon la plus impérative à prendre Laval pour point de direction.

    Des considérations à la fois politiques et stratégiques avaient porté le gouvernement à exiger cette modification aux projets du général en chef ; on tenait à couvrir la route de Rennes et de Bretagne et l’on avait l’espoir de pouvoir, en peu de jours, reconstituer l’armée derrière la Mayenne.

    Le général Chanzy obéit sans faire de réflexions. Il expédie des ordres dans ce sens aux différents chefs de corps. L’amiral Jauréguiberry, avec le 16e corps, doit continuer sa marche sur la route directe de Laval. Le 17e corps doit s’avancer, par la route de Conlie, sur Sainte-Suzanne. Le 21e corps doit se porter sur Sillé-le-Guillaume.

    Pendant la journée du 13, on ne signale, du reste, que quelques engagements entre nos arrière-gardes et des partis de cavalerie ennemie.

    Les mobilisés de Bretagne, qui s’étaient honteusement enfuis de la Tuilerie pendant la nuit du 11 au 12, ne s’arrêtèrent qu’au camp de Conlie. Ils mirent à profit les journées du 12 et du 13 pour piller les approvisionnements accumulés sur ce point.

    Sous prétexte de ne rien laisser à l’ennemi, ils mirent en perce un certain nombre de pièces de vin et d’eau-de-vie. Sous l’empire d’une ivresse abjecte et honteuse, ils brisèrent toutes les armes dont ils purent se rendre maîtres, et dont nous avions si grand besoin.

    L’ennemi, pénétrant le lendemain dans le camp, ramassa quelques centaines d’ivrognes parfaitement incapables de lui offrir la moindre résistance. Il trouva, par contre, de véritables monceaux d’armes et de munitions, dont une partie seulement était mise hors d’usage.

    Le 13 au soir, cependant, nous occupions la ligne Fresnay – Sillé-le-Guillaume – Brûlon, tout le long de la route qui conduit de Fresnay à Sablé.

    L’amiral Jauréguiberry était à Joué-en-Charnie, ayant ses avant-postes à Chassillé, sur la rive droite de la Vègre, qui lui servait de ligne de défense. Le 17e corps était entre Neuvilette et Barennes ; le 21e corps à Sillé-le-Guillaume, se reliant par Montreuil-le-Chétif avec les volontaires Cathelineau, qui occupaient Fresnay. Notre extrême-droite était couverte vers Brûlon par la cavalerie du 16e corps.

    Les Allemands, de leur côté, s’étaient avancés suivant les prescriptions du prince Frédéric-Charles. La 19e division, sur la route de Laval, ayant son avant-garde sur les bords de la Vègre, en face des troupes de l’amiral Jauréguiberry. La 18e division du 9e corps allemand, sur la route de Conlie, s’était avancée jusqu’à Domfront-en-Champagne.

    La 22e division du 13e corps, après avoir eu quelques engagements dans la matinée avec les arrière-gardes des généraux Collin et Villeneuve, entre Ballon et Beaumont, avait profité d’une panique des mobilisés de la Mayenne pour s’emparer du passage de la Sarthe et occuper cette dernière ville.

    La 17e division Prussienne suivait le mouvement de la 22e division et lui servait de réserve, pendant que les deux divisions de cavalerie (4e et 5e) remontaient la rive gauche de la Sarthe pour se porter le plus rapidement possible dans la direction d’Alençon.

    Le 14 janvier au matin, les avant-postes de l’amiral Jauréguiberry sont assaillis à Chassillé par les têtes de colonne de la 20e division d’infanterie.

    Le général Barry, dont la division se trouvait tout entière encore sur la rive gauche de la Vègre, oppose une résistance des plus énergiques. Il refoule les Allemands jusqu’à Longues, à quelques kilomètres en arrière de Chassillé.

    Mais l’ennemi a détaché un régiment de la 37e,brigade et toute la brigade de cavalerie du général Schmidt dans la direction de Loué. Cette colonne va passer la Vègre sans rencontrer aucun obstacle et le général Barry va se trouver pris entre deux feux.

    Il se hâte de passer lui-même sur la rive droite de la rivière et va rejoindre le gros du 16e corps. Malheureusement, ses soldats, déjà éprouvés, ne conservent pas leur place dans les rangs ; ils jettent le désordre dans la colonne de l’amiral Jauréguiberry, qui se voit obligé de presser sa marche et de se porter au delà de l’Erve, entre Vaiges et Saint-Jean-sur-Erve.

    La cavalerie ennemie nous enlève un assez grand nombre de traînards.

    Pendant que ces faits se passaient sur notre droite, les 17e et 21e corps restaient dans les positions qu’ils occupaient le 13 au soir, et les mettaient en état de défense.

    Le général Chanzy voulait, en effet, livrer bataille à l’ennemi, en profitant du cours de la Vègre, qui lui formait en quelque sorte une première ligne de défense. Malheureusement, l’échec subi sur sa droite par les troupes de l’amiral Jauréguiberry l’obligea de modifier ses projets.

    Néanmoins, il résolut de maintenir sa gauche à Sillé-le-Guillaume, afin de dissimuler à l’ennemi le véritable objectif de son mouvement et de l’obliger ainsi à diviser ses forces.

    Le 21e corps était établi sur la route de Fresnay à Brûlon. La 3e division est à cheval sur la route du Mans à Sillé-le-Guillaume, à l’Est de cette ville. La 1e division est à gauche de la 3e, à Saint- Remy-le-Sillé. La 2e division, plus à gauche encore, à Montreuil-le-Chétif. La 4e division Goujeard se relie, vers Fresnay, aux volontaires du général Cathelineau.

    Ces deux dernières divisions ne furent pas engagées pendant la journée du 15 janvier.

     

     

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