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  • 8 décembre 2013 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

    Le combat de Ladon

    D’après « Histoire de la guerre franco-allemande 1870-71 » – Amédée Le Faure – 1875

     

    Le 24 novembre 1870, le 10e corps allemand avait du côté de Ladon, un engagement sérieux avec les troupes du 20e corps français. A 7 heures du matin, la 39e brigade allemande suivie de l’artillerie du corps, marcha sur Beaune-la-Rolande qu’elle devait dépasser pour établir ses cantonnements au nord de la ville. En même temps, la 37e brigade quittait Montargis, ayant sa direction tracée par Saint-Maurice et Ladon.

    Tandis que s’opérait ce double mouvement de l’ennemi, le général Crouzat, commandant le 20e corps français, quittait Chatenay, se portant sur Bellegarde. La 1e division s’avançait sur Montliard, la 2e se tenait à droite de la 1e, sur les collines de Fréville ; la 3e, enfin, à l’extrême droite sur la route de Ladon.

    Un bataillon de mobiles était envoyé en avant-garde sur Maizières, et deux bataillons sur Ladon. Vers dix heures et demie, les Français et les Prussiens se rencontrèrent à Ladon, grand village formé de maisons solidement bâties et entourées de haies et de vignobles.

    Deux bataillons du 91e prussien se déploient en tirailleurs, et entretiennent une vive fusillade contre les Français établis à l’est des clôtures de Ladon.

    Deux pièces mises en batteries par les Allemands à gauche de la route, sont bientôt obligées de battre en retraite et de rejoindre le gros de l’artillerie qui, par ordre du général Woyna, prend position sur une petite éminence a droite de la route. En même temps, et tandis que le feu des tirailleurs se continue, les Prussiens occupent le village de Villemoutiers, au sud de la route.

    Vers onze heures et demie, les Français reçoivent quelques renforts, et se portent en avant pour se loger dans les bois situés au nord. Une attaque générale nous chasse de ces bois, et nous force à regagner le village de Ladon. Sur l’ordre du général Woyna, deux bataillons du 78e allemand abordent les fermes, points extrêmes où se maintient notre aile gauche, et s’en emparent après un assez vif engagement.

    La supériorité de l’ennemi lui permettant de tenter une attaque concentrique, le 78e et le 91e régiments allemands entourent le village, et un peu avant deux heures, les vingt compagnies ennemies, celles du 91e en avant, se jettent sur Ladon qui est promptement évacué par ses défenseurs.

    Dans son rapport, le général Crouzat se borne à ces indications sommaires : « Un violent combat s’engagea : mes braves mobiles pénétrèrent et s’établirent dans Ladon et dans Mézières ; mais l’ennemi qui tenait beaucoup à la route de Montargis à Beaune-la-Rolande, et Pithiviers, ne cessant pas d’envoyer de nouvelles forces, je ne jugeai pas prudent de livrer bataille sur un front aussi vaste et sur un terrain que je ne connaissais pas. Je fis donc rentrer mes deux bataillons en protégeant leur retraite ».

    Les Allemands se sont montrés beaucoup moins sobres de détails, et ils ont publié sur cette affaire insignifiante, de nombreux récits dans lesquels ils qualifient le combat de Ladon « de combat élégant ou de combat classique en colonne de compagnie ». Peut-être faut-il ne voir là qu’une simple flatterie à l’égard d’un officier allemand, le major Von Scherff bien connu pour ses travaux sur la tactique, et qui a pris une part importante au combat du 24 novembre.

    Tandis que la 37e brigade luttait ainsi devant Ladon, la 39e parvenait à déloger les Français de Maizières.

    En réalité, cette double affaire n’avait eu qu’un résultat : un trompette du 3e escadron du 9e dragons allemand avait, sur le champ de bataille même, fouillé le cadavre d’un officier d’état-major français, et s’était emparé d’un portefeuille qui contenait les renseignements les plus précis sur la force des 20e et 18e corps français dont l’ennemi soupçonnait à peine l’existence. En outre, ces documents annonçaient que le 20e corps français marchait sur Beaune, où il devait se concentrer. Cette indication ne fut pas perdue, et dès le 24 au soir, les Allemands s’occupèrent en toute hâte de fortifier Ladon, Maizières, Juranville, Beaune, préparant ainsi à l’avance le champ de bataille sur lequel l’action devait s’engager quelques jours plus tard.

    Cet exemple prouve combien il serait utile d’interdire aux officiers qui marchent à l’ennemi de porter sur eux des documents de nature à faire connaître l’organisation et le mouvement des troupes. Durant le siège de Paris, les Allemands ont été jusqu’à défendre à leurs avant-postes de recevoir et de conserver des journaux.

     

     

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