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  • 1 septembre 2013 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     

     

    La reddition de Figuières

    D’après « Dictionnaire historique des batailles, sièges et combats de terre et de mer » – 1818

     

    Le fort de Figuières avait été livré aux Espagnols, qui l’occupèrent avec une garnison de plus de cinq mille hommes. Les Français voulurent reprendre ce fort et en formèrent le blocus dans le mois d’avril.

    Il fut fait devant la place de nombreux ouvrages de contrevallation et circonvallation, et l’on jugea qu’il suffisait de couper toute communication au-dehors aux troupes assiégées, et de les faire rendre par famine. Les Espagnols tentèrent, mais inutilement, de donner des secours aux assiégés. Ils furent repoussés et le blocus devint sévère plus que jamais.

    Après trois mois, le manque de vivres commença à se faire sentir. Les rations furent diminuées. On rendit aux Français huit cents prisonniers, sans condition, pour diminuer le nombre des bouches ; bientôt la garnison fut réduite à se nourrir de ses chevaux. Cependant elle opposait toujours une résistance opiniâtre. Des sorties fréquentes, d’un succès varié, prolongeaient la durée du blocus, et l’artillerie faisait un feu continuel, ainsi que l’infanterie.

    Dans le mois d’août, la famine se fit sentir avec plus de rigueur. Les assiégés, manquant absolument de vivres, étaient réduits à quelques onces de pain et un peu d’eau. Dans cet état d’épuisement, le général Martinez, ne voulant point se rendre, et n’espérant aucun secours, se décida à se faire jour à la baïonnette et à tenter un coup de désespoir.

    Mais outre qu’il fallait franchir une chaîne de redoutes fermées, liées entre elles par des retranchements et couvertes par un double rang d’abatis, qui formaient une ligne formidable de circonvallation de plus de quatre mille toises de développement, qui enveloppait le fort de Figuières, il fallait encore échapper à la surveillance des Français, qui, instruits de la résolution de Martinez, par un de ses aides-de-camp, avaient redoublé d’activité, et étaient tout prêts à repousser les efforts de la garnison.

    Le maréchal duc de Tarente, qui commandait le blocus, avait pris les plus sûres mesures pour déjouer cette entreprise, et les généraux passaient les nuits dans les lignes. Enfin le 16, le général Martinez, après avoir épuisé jusqu’aux dernières ressources, mangé depuis les chevaux jusqu’au dernier insecte, tenta, à la tête de sa garnison, une sortie générale, et, malgré les obstacles de la ligne de circonvallation, arriva lui-même jusqu’aux premiers abatis.

    Là il fut accueilli par un feu épouvantable, ses soldats tombèrent en foule les uns sur les autres, et voyant qu’ils périraient tous jusqu’au dernier avant de forcer cette ligne impénétrable, il rentra dans le fort après une perte de quatre cents hommes.

    Il tint encore deux jours dans cette affreuse situation, et le 19 août il se rendit à discrétion, ne demandant que la vie sauve. Sa garnison défila sans armes sur les glacis, encore forte de trois mille cinq cents hommes ; elle avait perdu, pendant la durée du blocus, près de deux mille hommes.

    Au nombre des prisonniers, se trouvèrent trois cent cinquante officiers, dont un maréchal-de-camp et quatre-vingts officiers supérieurs.

    On ne saurait décider si la défense fut moins belle et moins opiniâtre que l’attaque. Mais il est bien glorieux aux Espagnols d’avoir soutenu pendant plus de quatre mois, un blocus rigoureux et formé par des Français. Il leur est bien glorieux d’avoir attendu les dernières ressources, d’avoir épuisé jusqu’au dernier morceau de pain avant de se rendre à leurs ennemis.

     

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