La prise de Nimègue
D’après « Notice historique des peintures et des sculptures du Palais de Versailles » – 1837
Le Roy avait laissé derrière M. de Turenne, qui continuait à se rendre maître des villes et des postes que les Hollandais tenaient encore. Le marquis d’Apremont prit par ses ordres le fort de Saint-André le 27 juin, le fort de Worn et la ville de Thiel le 28. Le comte de Chanvilly assiégea et prit Gennep.
M. de Turenne marcha après à Nimègue, qu’il fit investir le 3 de juillet. Cette place était forte et avait une garnison de quatre mille hommes d’infanterie et de quatre cents chevaux.
La ville de Nimègue investie, le vicomte de Turenne somma le gouverneur de se rendre ; et sur son refus, il prit aussitôt des mesures pour commencer le siège dans toutes les formes. Dans la nuit du 4 au 5 juillet, on ouvrit la tranchée. Les attaques furent poussées avec une si grande activité que le 9, les assiégés demandèrent à capituler.
M. de Valderen, gouverneur de la place, sortit le lendemain à la tête de sa garnison et avec une partie des honneurs qu’il avait demandés.
Le comte de Saulx, qui avait encore des emplâtres sur le visage et le bras en écharpe des blessures qu’il avait reçues au passage du Rhin, voulut venir à ce siège, malgré les représentations que lui fit M. de Turenne, et eut part aux actions qui s’y passèrent.
On trouva dans cette place quarante-cinq pièces de canon. Le Roy en donna le gouvernement au comte de Lorges, maréchal-de-camp et neveu de M. de Turenne.