La prise de Méquinenza
D’après « Journaux des sièges faits ou soutenus par les Francais dans la Peninsule de 1807 à 1814 » – Jacques Vital Belmas – 1837
Lérida venait de succomber. Très voisin de cette place et sur la même rive du Sègre, Méquinenza offrait aux Espagnols un lieu de dépôt et un passage assuré sur l’Èbre, ce qui leur permettait d’agir à volonté sur l’une ou l’autre rive, pour troubler l’Aragon au moyen des secours tirés de la basse Catalogne et du royaume de Valence.
Le général Suchet, voulant encore enlever ce point d’appui aux insurgés, y dirigea, par la rive gauche du Sègre, le 121e régiment dès le lendemain de son entrée à Lérida, le 15 mai, et envoya le capitaine Ricard, son aide de camp, offrir au général Carbon, gouverneur de la place, des conditions avantageuses. Celui-ci les rejeta, quoique la prise de Lérida dût naturellement décourager sa garnison, et lui faire perdre l’espoir d’être secouru.
La petite ville de Méquinenza est située sur la rive droite du Sègre, près du point où il se jette dans l’Èbre, et au pied d’un contre-fort escarpé du mont Négro qui sépare les deux rivières. Resserrée entre le rocher et le rivage, elle présente une plage de débarquement sur l’Èbre, devenu navigable depuis Caspé. Elle ne se trouve sur aucune bonne route de communication par terre, mais on peut la regarder comme la clef de l’Èbre jusqu’à Tortose et à la mer. Les seuls moyens de défense de cette position consistent dans le fort construit sur le rocher qui domine la ville de plus de deux cents mètres et qui termine le contre-fort.
La pièce principale de ce fort est un ancien château dont l’enceinte couronne le sommet du rocher. Il serait facilement accessible du côté de l’ouest par un plateau d’environ trois cents mètres de largeur, si on n’y eût bâti pendant la guerre de la succession un ouvrage à cornes revêtu en maçonnerie, et appuyé de part et d’autre aux escarpements : cet ouvrage est précédé d’un fossé taillé dans le roc et d’un bon chemin couvert.
La ville est fermée du côté du levant par un mur antique qui monte le long de la pente escarpée du château, et va s’y réunir : elle est presque ouverte du côté opposé. La grande difficulté du siège, consistait à faire arriver de l’artillerie sur le plateau, pour battre en brèche l’ouvrage à cornes du château, seul front attaquable.
Deux chemins aboutissent à Méquinenza, sur la rive gauche de l’Èbre. L’un, praticable aux voitures, qui vient de Fraga et Torriente, en longeant la rive droite du Sègre, au pied des escarpements du mont Nègre ; l’autre, bon seulement pour les chevaux, vient de Sarragosse par Candasnos. Tous les deux étaient battus par le fort et par des retranchements élevés depuis peu par les Espagnols aux abords de la ville.
Les escarpements qui bordent l’horizon de Méquinenza présentaient un aspect si sauvage, qu’on croyait impossible de faire arriver de l’artillerie pour assiéger cette place, et elle passait pour être imprenable.
Cependant, dès le mois d’octobre de l’année précédente, le colonel du génie Haxo, profitant d’un mouvement de nos troupes vers Fraga, s’était avancé par la plaine de Candasnos, assez près de Méquinenza pour s’assurer que les hauts contreforts du mont Négro, qui bordent l’Èbre et le Sègre, et dont les pentes sur les deux rivières, sont comme inaccessibles, présentaient à leur sommet de vastes plateaux praticables jusqu’à la grande route de Fraga.
Cette donnée était fort importante pour le siège qu’on allait entreprendre, et indiquait la route à tenir pour faire arriver l’artillerie au niveau du fort de Méquinenza.
Le 18 mai, le général Valée, commandant l’artillerie au troisième corps, reçut, du général en chef, l’ordre de disposer une partie de l’équipage de siège qui avait servi pour Lérida. La prompte reddition de cette dernière place permettait de réunir immédiatement dix pièces de canon et huit mortiers ou obusiers, avec un approvisionnement de quatre cents coups par pièce. Mais pour faire arriver ce matériel à Méquinenza, il fallait commencer par rétablir à Fraga le pont de la Cinca, détruit par les Espagnols quelques mois auparavant. Une compagnie de pontonniers fut chargée de ce travail.
On transporta à Fraga les bateaux qui avaient servi sous Lérida pour les communications et une partie de ceux de Monzon. La Cinca est une rivière torrentueuse que les moindres pluies font augmenter rapidement et d’une manière effrayante. Aussi, pendant onze jours rendit-elle inutiles tous les efforts : elle haussait et baissait tout à coup de huit à dix pieds. Les culées, quelque fortement amarrées qu’elles fussent, étaient emportées, et les cinquenelles rompues. On eut beaucoup de peine à garantir les bateaux, et ce ne fut que le 31 mai que l’équipage de siège commença à passer sur la rive droite de la Cinca.
Cependant le général Musnier avait déjà quitté Lérida avec le 114e régiment et le premier de la Vistule, se dirigeant par la route de Fraga et Torriente sur Méquinenza, pour en faire l’investissement par la rive droite du Sègre, et se lier au 121e régiment qui se trouvait déjà sur la rive opposée. Le colonel Haxo suivit cette colonne pour reconnaître de nouveau le plateau du mont Négro, et y tracer une route.
Dès l’abord, il trouva un chemin, dit de San-Salvador, qui, de Torriente, montait directement sur le plateau, et pouvait sans beaucoup de travail être rendu praticable aux voitures. Les troupes prirent ce chemin, et, le 19 mai au soir, elles arrivèrent en vue du fort de Méquinenza, avec le général en chef qui, après avoir reconnu la position, laissa le général Musnier pour commander les troupes du siège.
Le 20 mai, on descendit sur le plateau où le fort est bâti, et l’on força l’ennemi de rentrer dans ses ouvrages. Depuis Torriente et pendant deux lieues, le tracé du chemin à construire pour l’artillerie put suivre le plateau sans nécessiter beaucoup de travail. Mais pour descendre des derniers sommets du mont Négro sur le plateau de Méquinenza, le chemin devait être taillé dans le sur un développement d’environ deux mille quatre cents mètres. Le colonel Haxo le traça en pente douce, en suivant d’abord un ravin qui allait aboutir sur l’Èbre à un ermitage, et le conduisant ensuite par un long détour sur le flanc de la montagne jusque sur le plateau du fort.
Le capitaine du génie Papigny, ayant sous ses ordres quatre officiers et une compagnie de sapeurs, fut chargé de l’exécution de ce travail, auquel on employa journellement deux cents paysans qu’on faisait venir de la Catalogne, et à peu près autant de soldats des régiments. Cet ouvrage ne fut pas terminé sans vaincre d’assez grandes difficultés, et il fallut en beaucoup d’endroits, pétarder le rocher.
Enfin, le 1er juin, au moment où l’artillerie achevait de rétablir le pont sur la Cinca, le chemin se trouva praticable sur tout son développement. Pendant ces travaux, le général Musnier disposait ses camps sur les deux rives du Sègre.
Une partie du 121e se tint sur la rive gauche ; le reste passa sur la rive droite, et forma la gauche de la ligne, en arrière d’un mamelon voisin de la route de Fraga. Le 114e et le 1er de la Vistule, ainsi que les canonniers et les sapeurs, occupèrent la tête du plateau par où l’attaque devait se diriger. Quelques compagnies de Voltigeurs s’étendirent jusqu’au bord de l’Èbre, où le besoin d’eau forçait les soldats d’aller sans cesse pour en puiser. Le chemin était long et escarpé, en sorte qu’on y était fort exposé aux coups des postes avancés que l’ennemi avait encore sur la rive droite de l’Èbre, et qui tiraient sur tout ce qui s’approchait du fleuve sur la rive gauche.
Le 28 mai, le général Montmarie, qui commandait une brigade de la première division, arriva d’Alcañiz avec le quatorzième régiment sur la rive droite de l’Èbre. Il en chassa les Espagnols, qui se retirèrent après avoir précipité un obusier dans le fleuve, et l’investissement fut ainsi complété.
Le 1er de la Vistule, destiné à l’attaque de la ville, fut placé au bord de l’Èbre au pied des escarpements de la rive gauche. Un embranchement du chemin neuf fut prolongé jusqu’à cette rive pour faciliter les communications entre le fleuve et les camps. Le parc d’artillerie resta sur le plateau supérieur du mont Négro.
Le 30 mai, le général Rogniat arriva de Bayonne pour prendre le commandement du génie. Il amenait une brigade de vingt officiers, deux compagnies de sapeurs et une compagnie du train, avec trente-deux caissons chargés de dix mille outils. Les grand-gardes du plateau s’avancèrent à la faveur d’un rideau, et firent replier les postes avancés de la garnison jusqu’à six cents mètres du chemin couvert du fort.
Le 31 mai, l’ennemi, après une longue canonnade, fit sortir huit cents hommes contre nos premières troupes. Mais trois cents voltigeurs, ayant attendu cette sortie de pied ferme, l’arrêtèrent par une décharge à bout portant, et nos avant-postes se maintinrent où ils venaient de s’établir. L’ennemi conserva encore à l’extérieur un poste couvert par un mamelon situé à trois cents mètres du fort. Tout fut disposé pour ouvrir la tranchée le soir même.
Nuit du 2 au 3 juin.
A l’entrée de la nuit, les voltigeurs du 114e enlevèrent le poste extérieur qu’avait l’ennemi derrière le mamelon en avant du fort. Aussitôt cinq cents travailleurs, dirigés par le colonel Haxo, chef d’attaque, commencèrent, sur ce mamelon même, une parallèle et une communication en arrière de la droite. Le terrain était difficile ; le bruit des outils sur le roc avertit l’ennemi, qui dirigea toute la nuit sur les travailleurs un feu vif de mitraille. Ainsi rapprochés de la place, et dans un espace aussi resserré, ils eurent à souffrir avant d’être couverts : neuf hommes furent tués et vingt-trois blessés. Le chef de bataillon du génie Sèbe fut atteint par un biscaïen.
On avait aussi le projet de cheminer contre la ville, dont la prise devait resserrer davantage la garnison, l’isoler entièrement, et la mettre dans l’impossibilité de s’échapper de nuit, en descendant l’Èbre dans des barques. A cet effet, le 2e bataillon de la Vistule enleva un corps de garde crénelé, situé sur le chemin le long de l’Èbre, à cent-soixante mètres de la ville, et le capitaine du génie Chulliot ouvrit aussitôt, en partant de ce point, une tranchée dans un terrain difficile et étroit, qui se trouve entre la montagne et le fleuve. On perdit vingt-quatre hommes dans cette attaque.
Pendant qu’elle avait lieu, le général Montmarie établissait, au bord de l’eau, sur la rive droite, des postes d’infanterie dans des portions de tranchée à l’abri des feux plongeants’du château, et des tirailleurs sur les contre-forts les plus voisins de la ville. Ces dispositions n’étaient pas encore achevées, lorsque onze barques partirent inopinément de la ville pour descendre l’Èbre. Nos soldats, malgré tous leurs efforts, ne pouvant, à cause des difficultés du terrain, suivre ces barques que le courant favorisait, n’en purent faire amener que deux. Toutes étaient chargées d’habitants qui fuyaient avec leurs effets, voulant gagner Tortose pour échapper aux malheurs du siège. Ce petit événement fit sentir davantage la nécessité de s’emparer promptement de la ville.
Au jour, quelques parties de la parallèle et des communications tracées sur le roc, se trouvant imparfaites, il fallut les creuser à l’aide du pétard.
Nuit du 3 au 4 juin.
La parallèle fut élargie, approfondie et prolongée d’une quarantaine de mètres sur la gauche. On parvint à former quelques créneaux en sacs à terre pour tirer dans les embrasures de l’ennemi.
A l’attaque de la ville, on s’avança de quatre-vingts mètres le long du fleuve, et l’on chercha à mettre les postes à couvert par une petite parallèle. Mais les feux de mousqueterie du fort, et surtout ceux d’un petit ouvrage, dit fer à cheval, situé à soixante mètres en avant de la gauche du front du château , prenaient d’écharpe nos tranchées dans cette partie, où il était d’ailleurs impossible d’élablir du canon contre la ville, soit à cause du peu d’espace qui se trouvait entre la montagne et le rivage, soit à cause du feu d’une pièce placée sur une tour carrée qui terminait l’enceinte au bord de l’Èbre.
Le 4 juin, au jour, à l’attaque du château, le feu de notre mousqueterie obligea l’ennemi à fermer ses embrasures avec des ballots de laine. Le général Rogniat fit placer des tirailleurs sur la rive droite de l’Èbre, en face de la ville, pour faire évacuer le poste de la tour carrée.
L’artillerie commença trois batteries.
Le n° 1, de quatre mortiers de 8 pouces, placé en arrière de la parallèle dans un bas-fond, à environ cinq cents mètres du fort, devait jeter des bombes sur le château.
Le n° 2, construit pour deux pièces de 16 et deux obusiers, dans la partie droite de la parallèle, à deux cent soixante mètres du chemin couvert, devait tirer contre le bastion de gauche et contre le flanc adjacent.
Le n° 3, pour quatre pièces de 24 et deux de 16, placé au centre de la parallèle, sur un petit tertre à trois cents mètres du chemin couvert, devait battre en brèche le front de l’ouvrage à cornes dont l’escarpe se voyait en partie. Le terre-plein de cette batterie fut creusé dans le sol et le terrain naturel forma le parapet, ce qui diminua beaucoup le travail.
Nuit du 4 au 5 juin.
On déboucha de la droite de la parallèle par un zigzag de soixante mètres de long. Les boyaux de communication furent achevés et perfectionnés, et le mineur continua à pétarder le rocher pour élargir la tranchée. Le lieutenant du génie Marry fut blessé.
Le général Rogniat, s’apercevant que le feu de nos tirailleurs de la rive droite de l’Èbre avait forcé une partie des défenseurs de la tour carrée à l’évacuer et à remonter au château, fit avancer contre elle un détachement de sapeurs, commandé par le capitaine Foucauld, et une compagnie de grenadiers de la Vistule, conduite par le chef de bataillon Chlusowietz. Les murs et les retranchements furent escaladés, et, à 9 heures du soir, on parvint à loger dans la tour et dans les premières maisons de la ville.
L’ennemi se retira alors dans le fort, abandonnant dans la ville huit pièces de canon, quatre cents fusils et des munitions. Les sapeurs s’occupèrent immédiatement à faire des communications dans les rues et sur les places pour se couvrir des feux de mousqueterie du fort. Quant aux feux de l’artillerie, ils étaient trop élevés pour nuire.
Le bataillon de la Vistule occupa la ville. Les maisons qui donnaient sur les rampes du fort furent crénelées, afin d’empêcher l’ennemi de déboucher. Il était peu probable d’ailleurs qu’il osât tenter un coup de main par un chemin roide et étroit et d’une retraite périlleuse. Aussi se borna-t-il à jeter des bombes et à rouler des pierres, ce dont nos postes souffrirent peu.
Nuit du 5 au 6 juin.
On prolongea de quarante mètres le zigzag de droite entrepris la veille sur le plateau. A la gauche, on profita d’un pli du terrain pour s’avancer de soixante mètres en avant de la parallèle où l’on commença une place d’armes. Le feu de l’ennemi était très vif. On perdit une douzaine d’hommes.
Nuit du 6 au 7 juin.
Un détachement de grenadiers et de sapeurs fut chargé d’enlever le poste appelé le fer à cheval et situé en avant du bastion de gauche. Nos hommes se comportèrent en vrais soldats d’élite. Agissant avec vigueur et rapidité, ils s’emparèrent de l’ouvrage et s’y maintinrent sous un feu vif de la place.
On y attacha le mineur pour en ouvrir l’escarpe de notre côté ; ce qui fut fait en peu de temps. On forma alors au cheminement de droite un deuxième boyau d’une soixantaine de mètres, pour arriver dans un creux d’où l’on communiquait à couvert avec le fer à cheval. On déboucha aussi de la place d’armes de guerre par un boyau.
Le 7 juin au jour, on perfectionna ces ouvrages. Le général Suchet, que les affaires de I’Aragon avaient appelé à Saragosse, arriva au camp et visita les tranchées et les postes de la ville.
Nuit du 7 au 8 juin.
On fit à la gorge du fer à cheval enlevé la veille un logement d’une soixantaine de mètres, dont on fit une place d’armes, pour y placer des tirailleurs et y réunir les troupes destinées à l’assaut. On ajouta deux portions de boyau au cheminement de gauche ; mais ce fut avec peine qu’on put s’y couvrir dans plusieurs endroits, le sol ne présentant que le roc nu. On n’était plus éloigné du chemin couvert que de six cents mètres.
L’artillerie, après avoir vaincu les difficultés du terrain pour établir ses batteries, acheva de les armer et de les approvisionner cette nuit-là même.
Le 8 juin, à cinq heures du matin, nous ouvrîmes notre feu avec huit pièces de canon, quatre mortiers et deux obusiers. L’ennemi nous disputa quelque temps la supériorité, et trois pièces de notre batterie n° 3 furent démontées.
Mais nos canonniers, secondés par le feu des tirailleurs postés derrière les créneaux en sacs à terre, prirent bientôt l’avantage. A neuf heures, les parapets en maçonnerie de la place étaient déjà rasés et son canon à peu près réduit au silence. Pendant une heure, l’ennemi essaya de couvrir par un feu très vif de mousqueterie les échecs de son artillerie, en même temps qu’il s’efforçait de remonter ses pièces. Mais nos bombes, qui causaient dans le donjon des effets encore plus terribles que ceux de nos boulets sur le rempart, mirent bientôt le désordre et l’épouvante dans toute la garnison.
A 10 heures, le gouverneur arbora un pavillon blanc et demanda à capituler. La garnison resta prisonnière de guerre et conserva ses bagages. Elle était forte de quatorze cents hommes, dont soixante-dix-huit officiers. Elle avait perdu environ quatre cents hommes. Pendant qu’on parlementait, des soldats, sortis des tranchées pour causer avec les Espagnols, s’étaient introduits dans le fort, et les officiers désignés pour l’exécution de la capitulation, les y trouvèrent déjà établis lorsqu’ils entrèrent par la barrière pour en prendre possession.
Il y avait quarante-cinq bouches à feu, quatre cent mille cartouches, trente mille livres de poudre, une grande quantité de projectiles et des vivres pour trois mois. L’eau de la citerne était fort mauvaise et commençait à manquer.
La chute de Méquinenza acheva de nous mettre en possession des points fortifiés de l’Aragon. Le général en chef voulant profiter du découragement de l’ennemi, envoya le général Montmarie avec sa brigade, pour s’emparer du château de Morella, situé à quatorze lieues au sud d’Aléañiz, dans le royaume de Valence. Ce poste fut occupé le 13 juin, presque sans obstacle. Il fut mis en état de défense, et il devint pour le troisième corps un point d’appui fort utile pour couvrir l’Aragon et veiller sur le royaume de Valence, tandis que les places de Méquinenza et de Lérida lui offraient des points d’appui pour favoriser ses opérations contre la basse Catalogne que le septième corps n’avait pas encore pu soumettre.