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     Le 23 mai 1706 – La bataille de Ramillies dans EPHEMERIDE MILITAIRE la-bataille-de-ramillies-150x150

     

    La bataille de Ramillies

    D’après « Abrégé des guerres du règne de Louis XIV, précédé d’une notice historique. Conférences données au régiment des Carabiniers, par le Capitaine Marchal » – 1872

     

    Le 20 mai 1706, Marlborough vint camper entre Saint-Trond et Tongres, sa droite à Looz, sa gauche à Corswarem, vers la source du Geer ; il avait 73 bataillons, 123 escadrons, 120 bouches à feu, soit 60000 hommes.

    Villeroi qui commandait l’armée française forte de 74 bataillons, 128 escadrons, 130 canons, soit 62000 hommes, passa la Dyle à Louvain, marcha sur Tirlemont, avec l’intention de barrer le chemin à Marlborough qu’il supposait vouloir assiéger Namur.

    Marlborough, instruit de la marche des Français, quitta son campement, le 22 mai et arriva, le 23, à Meerdorp, dans le but de prendre l’offensive.

    Villeroi fit occuper par une nombreuse infanterie les villages d’Autre-Église et d’Offuz. Il envoya 20 bataillons à Ramillies, village entouré d’un fossé profond, fit occuper par une brigade d’infanterie le terrain entrecoupé de Taviers, et poussa quelques troupes légères jusqu’à Franquenée. Sa cavalerie se plaça sur deux lignes entre Ramillies et Taviers. Son front était couvert sur la gauche par la petite Jauche.

    Marlborough s’avança avec huit colonnes jusqu’à Meerdorp. Il y arriva au moment où l’ennemi se formait. Il déploya son armée, parallèlement à celle des Français, sur deux lignes, la droite à Folx-les-Caves, la gauche à la Méhaigne, l’infanterie au centre, la cavalerie aux ailes, une troisième ligne formée de 20 escadrons, en réserve.

    Une courte reconnaissance avait fait voir au général anglais que la position était beaucoup plus abordable, en raison de la nature du terrain, sur la droite de l’ennemi que sur sa gauche, et que la hauteur de Hottomont était la clef de la position.

    Il forma, en conséquence, le projet de faire une vigoureuse fausse attaque sur l’aile gauche de l’ennemi, afin d’obliger celui-ci à s’affaiblir sur l’aile droite, puis d’enlever Taviers d’assaut et de tourner par là l’armée de Villeroi.

    Le combat commença donc sur Autre-Église et Offuz par l’infanterie de la droite alliée.

    Villeroi, aussitôt qu’il vit son aile gauche menacée, tira quelques bataillons du centre pour renforcer la partie attaquée, et remplit le vide qui en résulta par des troupes de la droite. Ce mouvement occasionna du désordre dans sa ligne de bataille.

    Marlborough, ayant ordonné à quatre bataillons de sa gauche de se porter sur Taviers et Franquenée, ces bataillons furent soutenus sur leur flanc droit par la cavalerie de l’aile gauche alliée. En même temps, le centre allié se porta sur quatre colonnes à Ramillies.

    Un combat opiniâtre s’engagea à Taviers. Villeroi y renforça sa position par 14 escadrons de dragons qui, pour combattre à pied, laissèrent leurs chevaux hors du village. Les dragons furent tués ou faits prisonniers et Taviers fut enlevé d’assaut.

    La cavalerie de l’aile gauche alliée culbuta la première ligne de cavalerie française, mais elle fut vigoureusement repoussée par la seconde. Marlborough vint à son secours avec quelques escadrons tirés de sa droite. La cavalerie de réserve alliée donna vigoureusement, entre Ramillies et Taviers, contre les escadrons français qui combattirent avec une valeur admirable. Mais finalement, la droite française fut enfoncée et tournée. Marlborough s’y établit à dos de la ligne de bataille ennemie.

    Dans le même temps, Ramillies fut enlevé. Les troupes qui défendaient ce village cherchèrent à se faire jour sur Hottomont, mais elles furent taillées en pièces ou faites prisonnières par la cavalerie alliée.

    Après ces grands efforts, il y eut une courte pause dont Villeroi chercha à profiter pour prendre une nouvelle position entre Geest-Gerompont et Offuz, afin d’y recueillir les troupes qui avaient été dispersées. Mais la confusion était devenue trop grande pour permettre cette opération.

    Marlborough saisit ce moment pour achever sa victoire. Il fit attaquer Offuz au centre, tandis qu’à l’extrême droite, les alliés, ne voulant pas rester dans l’inaction vis-à-vis de Folx, s’avancèrent résolument sur Autre-Église et, tournant ce village, culbutèrent les derniers régiments ennemis qui y faisaient résistance.

    Les armées française et bavaroise se livrèrent alors à une fuite désordonnée, vers Jodoigne et la grande Gète, poursuivies de près par la cavalerie alliée. Elles battirent en retraite jusqu’à Meldert.

    Les pertes des Français et des Bavarois dans cette journée s’élevèrent à 13000 tués, blessés ou prisonniers. Presque toute l’artillerie, 80 drapeaux, les bagages tombèrent au pouvoir des vainqueurs.

    Les alliés évaluèrent leurs propres pertes à 3600 hommes.

    Les fautes principales commises par le maréchal de Villeroi, à Ramillies, sont, d’après Feuquières :
    - De n’avoir pas assez rapproché sa première ligne de Ramillies et de Franquenée ;
    - D’avoir négligé d’organiser la défense de ces deux villages, et notamment d’en avoir confié la garde à la plus mauvaise infanterie et aux dragons ;
    - D’avoir tenu ses deux lignes à une distance trop considérable l’une de l’autre ;
    - D’avoir dédaigné de renforcer son centre et sa droite, lorsque tout lui annonçait que l’ennemi allait diriger ses efforts sur ces deux points.

    De Meldert, l’armée, vaincue et toujours poursuivie, battit en retraite par Bruxelles, Gand, Courtrai. Elle marcha ensuite sur Mons, où elle se divisa. Une partie resta dans cette dernière ville, le reste se réfugia dans les places fortes de Tournai, Lille, Menin et Ypres.

    De son côté, Marlborough se porta sur Gand par Louvain, Vilvorde et Alost.

    Bruxelles fut évacué par les Français, ainsi que Gand dont la citadelle se rendit au général anglais Cadogan. Le général Overkerke prit Ostende ; les villes d’Audenarde, Anvers, Ath, Termonde, Menin, c’est-à-dire les forteresses principales des Pays-Bas, tombèrent au pouvoir des alliés.

    Après le désastre de l’armée française à Ramillies, Louis XIV enleva à Villeroi le commandement de l’armée des Pays-Bas pour le confier au duc de Vendôme.

     

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