L’explosion de la cartoucherie Rapp
D’après « Histoire de la Commune de 1871 » – Georges Noblet – 1871
Il est impossible de ne pas l’admettre, Paris était aux mains d’une horde de brigands. La série de leurs derniers forfaits va s’ouvrir par l’explosion de la cartoucherie du Champ-de-Mars, dont, continuant leur système de mensonges effrontés, ils accuseront le gouvernement de Versailles.
Dans l’après-midi du 17, vers 5 heures et demie, une formidable détonation avait mis Paris en émoi : c’était la cartoucherie de l’avenue Rapp qui venait de prendre feu. Une immense colonne d’épaisse fumée s’était tout à coup élevée à une grande hauteur au-dessus de la ville, brisant tout autour d’elle, et lançant à un kilomètre de là une grêle de projectiles meurtriers. Plusieurs hommes et femmes, disait-on, un poste de gardes nationaux avaient disparu broyés dans la déflagration.
La population tout entière, accourue de divers côtés, avait pu croire, au premier moment, que c’était là une de ces catastrophes comme il ne s’en produit que trop dans le voisinage des établissements où on manipule la poudre.
La façon dont le Comité de salut public en parla dans son journal officiel fit concevoir des doutes que la suite des événements ne confirma malheureusement que trop.
« Le gouvernement de Versailles, avait l’impudence d’écrire le rédacteur anonyme, vient de se souiller d’un nouveau crime, le plus épouvantable et le plus lâche de tous. Ses agents ont mis le feu à la cartoucherie de l’avenue Rapp et provoqué une explosion effroyable. On évalue à plus de cent le nombre des victimes. Des femmes, un enfant à la mamelle ont été mis en lambeaux. Quatre des coupables sont entre les mains de la sûreté générale.
A Paris, le 21 floréal an 79.
Le Comité de salut public ».
Telle était la version du Comité.
Les informations recueillies après coup, démontrèrent tout d’abord que le nombre des victimes était loin d’être aussi considérable qu’on l’annonçait ; que « l’enfant à la mamelle », déjà servi au public a propos du bombardement de Neuilly, était un lieu commun usé, et que personne n’avait été arrêté sous l’inculpation d’avoir fait sauté la cartoucherie.
On acquit, en outre, la certitude que les ouvriers et ouvrières, au lieu de quitter les ateliers comme d’ordinaire, à six heures, en étaient sortis avant cinq heures. Pour quelle raison ce changement dans le régime de l’atelier ?
Les esprits réfléchis se le demandaient sans s’en rendre compte, car ils ne pouvaient supposer que l’idée fût venue à quelque scélérat de faire sauter partiellement Paris. Et cependant, le feu mis à la poudrière du Champ-de-Mars, on le reconnut plus tard, était le premier acte du drame sanglant qui devait se jouer sous nos yeux pendant huit jours.
Il s’agissait d’inspirer la terreur. Tous les actes, à partir de ce moment, sont marqués à ce coin.
Ainsi, suivant un ordre émané de la 8e légion, « tous les citoyens de 19 à 40 ans faisant partie des 3e et 4e bataillons, qui n’auront pas rejoint immédiatement leur casernement à la caserne de la Pépinière, seront arrêtés et déférés à la cour martiale. (La peine encourue est celle de mort). Trois bataillons étrangers à l’arrondissement sont mis à la disposition de la légion pour faire exécuter cet ordre ».
Par décret en date du 19, tous les journaux autres que ceux de la Commune sont supprimés. « Aucun nouveau journal ou écrit périodique ne pourra paraître avant la fin de la guerre. Tous les articles devront être signés par leurs auteurs. Les attaques contre la République et la Commune seront déférées à la cour martiale. Les imprimeurs contrevenants seront poursuivis comme complices, et leurs presses mises sous scellés. La sûreté générale est chargée de veiller à l’exécution du présent arrêté ».
D’après « Histoire authentique de la Commune de Paris en 1871 : ses origines – son règne – sa chute» – Édouard Ferdinand de la Bonninière, vicomte de Beaumont-Vassy – 1871
Le 17 mai, à six heures moins un quart, une effroyable explosion jetait la terreur dans tout Paris. Qu’était-il arrivé ? L’armée de Versailles avait-elle fait sauter une des portes de l’enceinte ? L’assaut allait-il être donné ?
La population courait effarée dans les rues, interrogeant du regard le ciel bleu d’une belle soirée de mai, sur lequel se détachait en s’élevant une épaisse colonne de fumée tout irisée par les rayons du soleil.
Du centre de cette nuée aux couleurs changeantes, retombait une pluie de balles sur tous les quartiers d’alentour. Sinistre feu d’artifice, des milliers de cartouches, projetées en l’air, éclataient et lançaient au loin leurs projectiles meurtriers.
La cartoucherie de l’avenue Rapp venait de sauter. Elle se composait de deux corps de bâtiments ; l’un servait de dépôt pour les projectiles chargés, l’autre était l’atelier.
C’est dans le dépôt, composé de plusieurs caves que la première et principale explosion avait eu lieu, suivie presque instantanément de quelques autres moins fortes. La disposition des lieux excluait donc toute idée que le désastre, très vraisemblablement dû à l’imprudence d’un employé, pût être attribué à la malveillance.
On cria pourtant de suite à la trahison, la chose n’était pas douteuse : le feu avait été mis aux poudres par quelque agent de Versailles.
La population, suffisamment exaltée déjà, dans le premier moment de doute et d’effroi, le fut bien plus encore par la proclamation insensée et mensongère de la Commune : « Le gouvernement de Versailles, disait ce document, avec la légèreté la plus condamnable, vient de se souiller d’un nouveau crime, le plus épouvantable, le plus lâche de tous. Ses agents ont mis le feu à la cartoucherie de l’avenue Rapp et provoqué une explosion effroyable. On évalue à plus de cent le nombre des victimes. Des femmes, un enfant à la mamelle, ont été mis en lambeaux. Quatre des coupables sont entre les mains de la sûreté générale ».
Quatre personnes que le hasard avait amenées fatalement sur le lieu de l’explosion avaient été saisies, en effet. De ce nombre se trouvait le comte Zamoïsky, riche Polonais, qui n’avait que le tort d’avoir des amis à Versailles. Une correspondance trouvée chez lui et incriminée uniquement parce qu’elle venait du chef-lieu du gouvernement légal, était la seule pièce sur laquelle pût se baser la grave accusation dirigée contre lui.
Mais, en ce moment, il importait à la Commune que le gouvernement de Versailles parût odieux à la population de Paris, et pour cela on ne reculerait devant rien, pas même devant la condamnation et le meurtre de gens innocents.
Revenu de son premier mouvement d’épouvante et appréciant les choses avec plus de sang-froid, le peuple de Paris comprit bientôt qu’il était trompé une fois de plus. Les proclamations de la Commune valaient ses bulletins quotidiens de victoire. La catastrophe de la cartoucherie de l’avenue Rapp, fort exagérée d’ailleurs dans ses résultats meurtriers, quoique ayant produit de grands dommages matériels, était due à une de ces imprudences malheureusement si fréquentes qui amènent trop naturellement les explosions de ce genre. Quant aux personnes arrêtées, elles ont échappé aux misérables vengeances de la Commune.
La fin du drame approchait, en effet, et l’heure de l’expiation allait sonner. Désormais, les jours de la Commune étaient comptés.
D’après « Paris insurgé : histoire illustrée des événements accomplis du 18 mars au 28 mai 1871 » – A. Monnot De Balathier Bragelonne – 1872
Le grand événement de la journée du 17, qui, en dehors de cette catastrophe, n’offre rien d’intéressant à signaler, c’est l’explosion de la cartoucherie Rapp, ainsi que les désastres qui en ont été la conséquence.
Voici ce qu’un témoin oculaire écrit au journal la Liberté.
Ecole militaire, 17 mai, 10 h soir.
Nous étions en route vers Saint-Denis, lorsque est survenu l’effroyable accident qui à ému ce soir toute la population de Paris et de la banlieue.
Rentré hâtivement à Paris, nous sommes accouru sur le lieu du désastre en nous dirigeant sur le point nuageux qui, à plus de cinq cents mètres, dominait tout Paris. Dans les rues, tous les habitants effarés s’empressaient de fermer leurs boutiques et leurs portes.
On croyait que les troupes de Versailles bombardaient Paris sur tous les points à la fois, ou bien que le fort de Vanves avait sauté. Nous sommes arrivé sur la place Vendôme, et là nous avons appris qu’une des poudrières de Paris venait de faire explosion. Etait-ce la poudrière de Montrouge, qui déjà, il y a quelques jours, a failli sauter ? L’explosion venait de ce côté. Mais arrivé aux Champs-Élysées, nous avons pu nous assurer que l’explosion avait eu lieu près de l’Ecole militaire, à la cartoucherie de Grenelle.
Pour mieux dominer le lieu du sinistre, nous sommes monté du côté de l’Arc-de-Triomphe. Là on entendait la canonnade de Neuilly, de la porte Maillot et de Courbevoie. Mais du côté de l’Ecole militaire, la fumée s’élevait par étages changeants, dans une splendide horreur qu’aucune plume ne saurait retracer. La hauteur de ces mouvantes montagnes de fumée blanchâtre était prodigieuse et s’étendait dans la direction du sud-ouest, sur une largeur énorme. Toute la rive gauche semblait enveloppée dans un mobile linceul.
Au bout d’un quart d’heure, un immense incendie s’est fait jour à travers ces innombrables flocons de fumée, et la flamme terrible s’est élevée de toutes les parties du bâtiment, à une hauteur de 20 mètres au-dessus des toits. On eût dit qu’un caisson d’artillerie éclatait, ou bien quelque énorme pièce de marine, la Joséphine, par exemple.
Ainsi que nous l’avons dit, nous étions en ce moment à 50 mètres de l’Arc de l’Etoile, dans l’avenue qui conduit au Trocadéro, complétement absorbé par ce spectacle sublime et épouvantable.
Nous sommes descendu sur le quai de Passy, où se trouvait déjà une foule nombreuse. Là, un garde national, tout éperdu, est accouru vers nous et a crié :
- Éloignez-vous ! éloignez-vous ! De nouveaux accidents sont à craindre. Le feu gagne la cartoucherie ! Fuyez !
Un infirmier d’ambulance, qui avait été expédié en toute hâte, est venu confirmer ces craintes, qui heureusement étaient exagérées.
On entendait alors une succession de détonations assez semblables aux crépitements de la mitrailleuse mais incomparablement moins formidables.
Une immense colonne de fumée montait dans les nues, se déroulant à plusieurs centaines de mètres. Là, elle restait suspendue avec des miroitements de couleurs, des profondeurs brûlantes dans l’ouate jaunissante de la nuée. Dans cette nuée crépitante, éclataient des milliers de cartouches qui retombaient en pluie de balles sur tous les environs, à plus de mille mètres, de sorte que tout le monde en a pu faire sa triste provision. Il est tombé une quantité énorme de ces balles sur le Trocadéro, où se trouvaient des curieux, à Auteuil, à Passy, à Grenelle et jusque sur l’avenue du Roi-de-Rome.
Dans tous ces quartiers, les carreaux, ont été mis en pièces, ainsi qu’à l’ambulance, à l’Ecole militaire, sur tout le parcours de la Seine entre les deux ponts, à la rue Boissy-d’Anglas.
Le trottoir de l’Ecole militaire était littéralement couvert de verre pilé et de cartouches floconneuses.
On connaît la brasserie qui se trouve presque au coin de l’avenue Lamothe-Piquet. Le propriétaire de cet établissement a une salle à manger dont la couverture est vitrée. Au moment de l’explosion, le couvert était mis, l’on venait de se mettre à table. La femme, les enfants ont été renversés par le contre-coup, et le vitrage est tombé en pluie dans la salle à manger.
L’hôpital qui se trouve à une centaine de mètres du lieu de l’explosion a été comme bouleversé par la commotion. Un sauve-qui-peut général s’en est suivi : religieuses, domestiques, malades, gardiens, infirmiers, tout a fui dans un désarroi qu’il est facile de comprendre. Des réfractaires ont profité de la liberté qui leur était donnée si inopinément. On a vu des hommes en simple pantalon, des femmes à moitié vêtues, sans chaussure, en japons, s’échapper et se jeter, dans leur effroi, au milieu du danger qu’ils voulaient éviter.
Quatre maisons de cinq étages ont été renversées, et beaucoup de bâtiments ont été détériorés par la commotion. Un déménagement hâtif s’est opéré. De tous côtés, on jetait les matelas, les meubles par les fenêtres.
Les chevaux échappés des écuries bondissaient, se cabraient. En vain quelques hommes de bon sens, et qui n’avaient pas perdu leur présence d’esprit, donnaient des conseils, indiquaient de salutaires directions. Les avis étaient inutiles ; les conseils n’étaient pas écoutés. La folie, la peur, l’horreur étaient générales. Mais un retour admirable devait bientôt s’opérer dans toute cette population émue, et qui, un moment après, s’est montrée aussi généreuse, aussi vaillante, aussi secourable qu’on avait le droit de l’attendre après un malheur si immense et si inattendu.
Ce changement subit dans l’attitude de la population s’est opéré à la vue des blessés, qui arrivaient, les uns supportés par des camarades, les autres traînés dans des voitures, dans des tapissières, dans les omnibus et dans les voitures des ambulances, qui n’ont pas tardé d’accourir par toutes les avenues, par tous les ponts.
Les soins et dévouement les plus empressés n’ont pas fait défaut, et la panique, qui n’a duré qu’un instant, a fait place, ainsi que nous l’avons dit, à la plus vite et la plus intelligente sollicitude.
Tout le monde s’est offert pour secourir les victimes. Les dames sont accourues pour porter les brancards.
Les premiers soins, ont été donnés en plein Champ de Mars. Les blessés ont été pansés provisoirement, et, autant qu’ils ont pu, ont cherché un abri qui leur a été partout offert.
Nous voyons des infortunés assis sur les bancs des Champs-Elysées, dans une prostration qui fait mal.
Les premières victimes qu’on aperçues nos regards, étaient quatre cadavres sur une civière et n’ayant pas forme humaine : c’étaient des cadavres de tout âge. Une pauvre femme enceinte suivait la civière. Sa figure était labourée par les projectiles.
Une femme, que nous empêchons de se jeter à l’eau, n’a pu de longtemps être calmée. Elle nous dit qu’un de ses enfants est dans sa maison et que cette maison vient de s’écrouler.
A l’hôpital du Gros-Caillou, un boulet plein est entré dans le poste et a blessé quelques gardes nationaux qui s’y trouvaient.
A l’hospice militaire, une quantité de bombes, boîtes à mitraille, ont frappé des infirmiers et des gardes.
Dans la baraque n° 56, au Champ de Mars, où est cantonné le 288e bataillon de marche, plusieurs balles, ont atteint des gardes à la figure, au bras et blessé quelques hommes très grièvement.
Dans une maison, au sixième étage, rue de l’Université, à l’angle du Champ de Mars, une femme a été littéralement coupée en deux. Des cartouches ont atteint la manutention du quai de Billy.
L’ambulance américaine des Champs-Elysées se remplit à vue d’oeil de blessés, de mourants. Deux cents voitures à bras, omnibus, brancards de toutes sortes, entrent et sortent chargés de quatre, cinq, jusqu’à huit cadavres. Aux alentours de la capsulerie, des bras, des jambes, sont projetés jusqu’au milieu ou Champ de Mars.
Deux jeunes filles sont retrouvées dans un état navrant ; tout le devant de leur corps a disparu ; le reste est carbonisé. Plus de cheveux ! Les yeux ne sont plus qu’une sanie noirâtre et purulente.
Ace moment, les blessés arrivaient par groupes. Généreusement, ceux qui se sentaient légèrement atteints prêtaient leur appui à leurs camarades, puis s’éloignaient copin-clopant. Les assistants leur donnaient leurs mouchoirs, leurs foulards, leurs manteaux, leur argent.
Un ouvrier, a eu l’idée de faire une quête. De toutes les mains, les écus, les pièces d’argent, les pièces d’or sont tombés avec abondance. Des femmes ont donné leurs bijoux ; tout cela a été offert et réçu avec une touchante délicatesse. Des cochers ont mis leur voiture à la disposition des victimes et les ont ramenées chez des amis, chez des parents, chez des voisins.
Car c’était la difficulté : comment abriter tout ce monde ? Comment donner l’hospitalité à tant de gens qui, en un instant, en quelques minutes ont tout perdu ? Tant bien que mal, on s’est arrangé.
Nous avons vu accourir les ambulancières, les cantinières. Tout le monde s’est multiplié ; pas de bavardage ; chacun agissait avec promptitude, à propos, sans trouble, sans confusion.
Les marins des canonnières avaient mis leur flottille à l’abri, et ils ont aussi apporté leur contingent d’activité et de secours.Tout cela pendant que l’incendie continuait malgré les efforts des pompiers. Néanmoins, il faut constater qu’on s’est rendu vite maître de ce feu terrible.
Il semblait qu’il avait duré une éternité ; c’est l’intensité du désastre qui a fait croire à sa durée, qui a été médiocre. Mais les flots de fumée ont pu faire croire qu’une seconde explosion était à redouter.
Les familiers de l’établissement ont bientôt rassuré la population, qui, d’ailleurs, avec le courage habituel aux Parisiens, s’était jointe aux pompiers et faisait bravement la chaîne pour amener des torrents d’eau, qui, en quelques minutes, ont arrêté l’incendie.
La population a attribué la cause du désastre à la malveillance, à la trahison. On croyait que le feu avait été mis aux poudres par un agent de Versailles. On a opéré des arrestations assez nombreuses. On a arrêté un homme qu’on a trouvé dans une des baraques du Champ de Mars, où il était couché à plat ventre et mort de peur ; mais on l’a bien vite relâché.
On affirmait qu’on avait vu des artilleurs se glisser, en cachette, qu’ils avaient allumé des mêches, et qu’ils s’étaient sauvés avant l’explosion.
Un d’eux aurait dit à un enfant : - Sauve-toi, ça va sauter !
Ce sont là des commérages dont la sagace population de Paris a bientôt aperçu la perfidie et la fausseté.
Un obus a-t-il allumé l’incendie ? Ce n’est pas probable. Sans doute des obus sont tombés aujourd’hui dans le Champ de Mars ; mais au moment où l’explosion eut lieu, aucun obus n’a été signalé, et on n’en avait pas entendu le sifflement. Ceci est constaté par plus de vingt personnes qui ont assisté à toute l’affaire et qui se trouvaient dans le voisinage de la cartoucherie au moment où l’explosion a eu lieu.
Pour bien préciser les localités, où l’accident est arrivé, il faut savoir que la cartoucherie est à l’angle de l’avenue Rapp et de l’avenue Labourdonnais.
Il y a deux corps de bâtiment. L’un est le dépôt des projectiles chargés, l’autre, parfaitement distinct, est l’atelier. Dans celui-ci, huit cents ouvrières seraient occupées, tandis que l’autre n’en occupe qu’une vingtaine. C’est là que le feu a pris.
Dans le dépôt, il ne devait y avoir que les gens chargés de transporter les paquets et les projectiles, à mesure qu’ils sont préparés. Il est probable que l’explosion n’aura eu lieu que dans cette partie de l’établissement.
Ce dépôt se trouvant composé de plusieurs caves, c’est de là que serait partie l’explosion à son début, ce qui serait déjà une preuve que le désastre ne peut en rien être attribué à la malveillance.
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