Le combat de Ciudad-Real
D’après « Dictionnaire historique des batailles, sièges et combats de terre et de mer » – 1818
Tandis que le duc de Bellune remportait la victoire à Médellin, le général Sébastiani n’était pas moins heureux à Ciudad-Réal. Le général espagnol, duc d’Urbino, avait douze mille hommes, couverts par la Guadiana, et protégés par quinze pièces d’artillerie.
Le 27 mars 1809, au point du jour, le général Sébastiani commença l’attaque. Appuyée par le feu de douze pièces de canon, et soutenue par la division polonaise, la première brigade de la division du général en chef passa le pont par sections, avec une rapidité qui intimida l’ennemi.
On l’attaqua au pas de charge, et il fut bientôt culbuté et poursuivi l’épée dans les reins. Le troisième régiment de hussards et les hussards bataves chargèrent l’infanterie espagnole avec une rare valeur, et le plus grand succès. Quinze cents morts furent comptés sur le champ de bataille. On prit sept pièces de canon, vingt-cinq caissons, et quatre mille deux cents hommes, parmi lesquels étaient cent officiers.
Poursuivi le jour même jusqu’auprès d’Almagro, l’ennemi fut atteint à Santa-Cruz, le lendemain, par la cavalerie. Les douzième et seizième régiments de dragons se distinguèrent dans cette charge, où fut tué le marquis de Gallos, général espagnol. Presque tons les carabiniers du beau régiment de la Reine restèrent sur le champ de bataille. On prit trente-deux officiers, plusieurs canons, et soixante-dix voitures.
Les nombreux magasins formés au pied de la Sierra Morena par l’ennemi, et approvisionnés abondamment par les Anglais, en armes, munitions, effets d’équipement et vivres, devinrent la proie du vainqueur.
Le général Sébastiani se loua principalement du général Milhaud, du colonel du douzième de dragons, du colonel Bouillé, son chef d’état-major, des lanciers polonais, et des hussards du troisième régiment.