La défense de Bla (Soudan)
D’après « Les hauts faits de l’armée coloniale » – F. Bertout de Solières – 1912
Le colonel Humbert fut chargé en 1891 et 1892 d’opérations importantes contre Samory : l’effervescence dans le pays devint, à ce moment, considérable.
Les Maniankas, entr’autres, ne voulaient pas reconnaître l’autorité du fama de Ségou que nous soutenions. Le capitaine Briquelot, de l’infanterie de marine, résident dans cette ville, essaya de leur faire entendre raison.
Tous ses efforts ayant échoué, il jugea qu’une action était nécessaire. Le capitaine Briquelot, quitta Ségou le 13 février 1892, ayant avec lui 11 tirailleurs, 8 cavaliers auxiliaires, l’interprète Médoun, le sergent Touchais, et le clairon Serres.
La colonne arriva le 20 devant Bla qu’elle trouva évacuée. Le capitaine fit aussitôt entreprendre des travaux de défense importants, murer les portes, réparer l’enceinte ; bien lui en prit.
La colonne des Maniankas fut signalée le 22, à 9 heures du matin ; elle était formée de 4 groupes distants de 50 à 60 mètres. Les auxiliaires du capitaine Briquelot au nombre de 250 furent aussitôt dispersés sur les terrasses du tata.
Les assaillants, environ 1500, formèrent un arc de cercle devant le poste et commencèrent l’attaque vivement.
A 200 mètres, le capitaine fit ouvrir le feu. Des salves bien dirigées couchèrent de nombreux ennemis dans la brousse. La colonne, coupée en deux tronçons, se lança néanmoins à l’assaut : un feu plus vif l’arrêta net.
Briquelot fait alors exécuter une sortie qui n’obtient aucun résultat. Les Maniankas reviennent à la rescousse et se jettent désespérément sur la porte principale du fort, couverts par une ligne de tirailleurs porteurs de boucliers de bois.
Heureusement, ils ne purent réussir dans leur attaque et se retirèrent pendant la nuit.
Il était temps, les munitions manquaient et les hommes étaient harassés. Nous avions 1 tué et 7 blessés dont le clairon Serres. Le sergent Touchais fut signalé dans un ordre du jour pour son intelligence, son calme et son courage.