Dominique Leccia voit le jour le 7 décembre 1922 à Ajaccio. En 1939, la guerre éclate et lorsque les allemands déferlent sur l’Europe, il est trop jeune pour s’engager.
L’occupation de sa Corse natale lui est intolérable. Il décide donc de rejoindre la Résistance en novembre 1942, puis les Forces Françaises de l’Intérieur en 1943. Finalement, le 19 septembre, il s’engage au Bataillon de Choc en provenance d’Afrique. Le 4 octobre 1943, la Corse est libérée, puis peu après l’île d’Elbe est conquise.
Avec son bataillon, Dominique Leccia s’apprête à débarquer en Provence. Nous sommes le 20 août 1944, et la bataille de France va commencer.
Pendant la marche en avant du Bataillon de Choc, d’août 1944 à janvier 1945, il s’illustre plusieurs fois, notamment lors de la prise de Toulon, en sauvant son chef pris sous les feux ennemis, puis après les rudes combats de la libération de Belfort, le 27 novembre à Masevaux, où, prenant le commandement d’une équipe d’assaut, il réduit très vite une position ennemie fortement tenue. Pour ses actions d’éclat, il obtient trois citations dont une à l’ordre de l’Armée.
Pourchassant l’ennemi, son unité arrive aux portes de Colmar, qu’elle libère le 3 février. Malgré les combats retardateurs menés par les allemands, il franchit le Rhin le 2 avril 1945. Un mois plus tard, le 8 mai 1945, les Allemands capitulent. Le caporal-chef Leccia est en Autriche.
Dans le même temps, en extrême Orient, l’Indochine se soulève et menace les intérêts de la France. Dominique Leccia embarque le 2 février 1946 pour Saigon avec le 1er Bataillon parachutiste de choc.
Dès le 4 mars, il participe à des coups de mains et des embuscades. C’est dans ce contexte qu’il est promu sergent en juillet 1946. Pendant plus de deux ans, il sera de tous les combats de ce bataillon : en Cochinchine, au Laos, sur le Mékong, à Hanoï, à Haïphong, à Nam Dinh, et près de Saïgon.
En janvier 1947, il est parachuté sur Nam Dinh et tombe avec tous ses hommes en plein dispositif rebelle. Après plus d’une journée d’accrochages, à force d’abnégation, il réussit à rejoindre la zone amie avec tout son personnel. Pour ces faits, le 27 avril 1947, une citation à l’ordre de l’Armée lui est attribuée et la Médaille Militaire lui est conférée.
Rapatrié en France en juin 1948, il retourne en Indochine quatre ans plus tard. D’abord instructeur auprès de l’armée royale Khmère, il rejoint les commandos parachutistes sur les plateaux montagnards du centre Vietnam et du Sud du Laos. Les combats font rage, et il démontre ses qualités de fin stratège.
Il est blessé en septembre 1953 à Pleiku, mais il se remet rapidement. Six mois plus tard, lors d’un énième accrochage avec l’ennemi, il est à nouveau blessé par des éclats de mortier. Il obtient une citation à l’ordre de la division, mais sa blessure l’éloigne définitivement des troupes aéroportées. Son séjour en Extrême-Orient se termine au printemps 1954.
En France, le général De Gaulle doit faire face à la montée des indépendantistes en Algérie. Le conflit prend une autre proportion quand en novembre 1954, les nationalistes se soulèvent contre la France. Nouvellement promu, l’adjudant Dominique Leccia est aussitôt affecté au 4e régiment d’infanterie coloniale dans le Constantinois. Dès son arrivée, il traque avec brio les forces rebelles réfugiées dans les djebels.
Au cours d’une opération le 19 juillet 1958, l’adjudant Leccia, ayant localisé un poste de commandement rebelle retranché dans une ferme, l’investit, met hors de combat ses adversaires et récupère des documents particulièrement importants. La croix de la valeur militaire avec deux citations à l’ordre du corps d’armée vient récompenser cette nouvelle action d’éclat. Il est promu adjudant-chef et quitte l’Algérie en 1959.
De 1959 à 1961, en séjour à Djibouti, l’adjudant-chef Leccia est nommé chevalier de la Légion d’Honneur pour faits exceptionnels de guerre.
En 1963, après une riche carrière, il demande à faire valoir ses droits à la retraite. Resté très lié à l’institution militaire, il décède le 12 novembre 2003 à Ollioules dans le Var.
L’adjudant-chef Dominique LECCIA était titulaire des décorations suivantes :
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Médaille militaire
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme, 1 étoile de vermeil et 2 étoiles de bronze
- Croix de guerre TOE avec 1 palme, 1 étoile d’argent et 1 étoile de bronze
- Croix de la Valeur militaire avec 2 étoiles de vermeil
- Croix du combattant volontaire
- Croix du combattant
- Médaille d’Outre-Mer
- Médaille commémorative 39-45
- Médaille des blessés
- Médaille commémorative de la campagne d’Italie
- Médaille commémorative de la campagne d’Indochine
L’adjudant-chef LECCIA est le parrain de la 281e promotion de l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active de Saint-Maixent.
Sanchez Geneviève on 24 mars 2015
Bonjour, tout d’abord une respectueuse pensée pour le Soldat Dominique LECCIA.
Quel honneur pour sa famille d’avoir eu auprès d’elle un tel homme.
Je note qu’il a été à Nam-Dinh , mon père aussi, il a construit à la Cotonnière donc au cimetière, un Monument aux Morts.
Je recherche des camarades (où leur famille) qui auraient pu avoir encore des photos.
Ce monument a hélas été détruit vers 1975.
Merci
SIMORRE HENRI on 13 mars 2022
Bonjour
Le 2 février 1946 , Dominique LECCIA part en Indo avec le 1er Bataillon de Choc S.A.S d’ Extrême-Orient , et non avec le 1er Choc qui est en Algérie et rejoindra l’indo en 47
Cordialement
Henri SIMORRE, neveu et fils d’ Anciens du Choc