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  • 25 décembre 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Le 23 décembre 1870 – Le combat de Pont-Noyelles dans EPHEMERIDE MILITAIRE le-combat-de-pont-noyelles-150x150

    Le combat de Pont-Noyelles

    D’après « Histoire illustrée de la guerre de 1870-71 » – G. Martiny de Riez – 1871

     

    Le lendemain et le surlendemain du combat de Querrieux, l’ennemi ne paraissait pas encore prêt, lorsque le 23 au matin l’attaque commença.

    L’ennemi envoya ses premiers coups de canon vers onze heures du matin. La division du Bessol soutint l’attaque avec beaucoup de fermeté. Les masses considérables envoyées par l’ennemi obligèrent nos troupes d’abandonner les villages placés le long de l’Hallue.

    L’action devint bientôt générale sur une ligne courbe de plus de douze kilomètres d’étendue depuis Daours jusqu’à Contay. Ses hauteurs, couronnées d’artillerie dont la ligne était presque continue sur la rive droite, du côté de l’ennemi, nous opposaient quatre-vingts pièces environ.

    Sur la rive gauche, nos pièces étaient plus clairsemées, mais nos lignes de tirailleurs établies sur les pentes présentaient à l’ennemi un cordon de feu non interrompu qui ne lui permit pas d’avancer.

    La lutte atteignit une vivacité extrême vers la gauche. Les marins de l’amiral Moulac soutinrent bravement le feu.Quatre batteries, dont deux de 12, furent démontées. Plusieurs pièces furent mises hors de service et durent se retirer successivement pour se remettre en état d’agir. A ce même moment, la lutte n’était pas moins vive vers le centre.

    L’ennemi, massé dans le village de Querrieux, tenta de déboucher par Pont-Noyelles. Il réussit un instant à gravir les pentes et fut sur le point d’enlever deux de nos pièces. Mais il fut arrêté à temps, repoussé jusqu’à la rivière et canonné dans le village de PontNoyelles, qui fut incendié. Sur la droite, notre artillerie lutta avec plus de succès contre l’artillerie ennemie sans avoir autant eu à souffrir. Enfin, à l’extrême droite, la division Derroja réussit à empêcher l’ennemi de s’étendre et s’empara, vers quatre heures, du village de Bavelincourt.

    Pont-Noyelles et Daours furent envahis également avec la dernière vigueur. Mais, au milieu de la nuit, les Prussiens, restés en grand nombre dans les maisons, appuyés par de forts détachements qui tournèrent en silence le village, parvinrent à les reprendre pour ainsi dire sans lutte et nous enlevèrent environ deux cents hommes dans chacun d’eux.

    Malgré ces incidents, les troupes occupèrent les positions du combat qui avaient été choisies et se considérèrent, par cela même, comme victorieuses.

    Le lendemain, au jour naissant, toutes les troupes étaient en ligne. Les munitions avaient été complétées avec les réserves, et l’armée qui s’attendait à un nouveau combat, se tenait prête à la lutte. Mais l’ennemi ne voulut pas l’entamer, quoique le prince de Saxe fût arrivé avec des renforts.

    Comme on ne pouvait penser, en raison de la rigueur de la température (huit degrés au-dessous de zéro) à imposer aux jeunes soldats de l’armée du Nord une seconde nuit de bivouac, le général Faidherbe les fit partir dans l’après-midi pour leurs cantonnements en arrière.

    Nos pertes, dans la bataille de Pont-Noyelles, s’élevaient à :
    - 141 tués, dont 5 officiers,
    - 905 blessés, dont 45 officiers,
    - quelques autres prisonniers et un millier de disparus.

    L’artillerie avait 438 chevaux tués.

    La majeure partie des hommes disparus appartenaient à la garde nationale mobile et surtout à la garde nationale mobilisée. Chaque jour, il en rentrait quelques-uns. Des exemples furent faits en ce qui concerne les officiers, les coupables furent révoqués.

    Quant aux pertes de l’ennemi, il ne laissa qu’un petit nombre de prisonniers. Mais les chiffres les plus modérés portent à plusieurs milliers, le nombre des hommes mis hors de combat par le feu continu de nos tirailleurs et par l’action de l’artillerie sur les villages et les bois qu’il occupait.

    Les troupes étaient fatiguées et un peu désorganisées. Le général en chef, craignant que l’ennemi se fit envoyer de Normandie ou de Paris les renforts nécessaires à écraser notre armée, crut convenable d’aller chercher des cantonnements plus sûrs sur la rive droite de la Scarpe,entre Arras et Douai, pour donner aux hommes quelques jours de repos bien gagnés et profiter de toutes les facilités que donnait cette situation pour les ravitaillements de toute nature dont l’armée avait grand besoin.

     

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