Le combat de Sotto
D’après « Dictionnaire historique des batailles, sièges et combats de terre et de mer » – 1818
En décembre 1809, diverses rencontres avaient eu lieu entre les Français et les insurgés espagnols, où ceux-ci furent constamment défaits et repoussés :
- le 17, à la Guardia, par le général Loison qui tailla en pièces leur arrière-garde ;
- le 19, à Estella, par le général Simon qui, après avoir parcouru les montagnes de la Navarre, fit attaquer cette ville occupée par la bande que commandait le général Mina, renversa tous les obstacles entassés sur le pont, y pénétra de vive force, et fit passer au fil de l’épée tout ce qui s’y rencontra ;
- le lendemain 20, par le même général qui atteignit l’ennemi à Puenta de la Reyna, emporta le passage du pont qu’on lui disputait, et força à se précipiter dans la rivière une grande partie de ce qui échappa à la baïonnette.
Le 22 à quatre heures du matin, le général Loison partit pour Sotto, chef-lieu de la junte principale et des insurgés de toute la province. Sa marche fut considérablement retardée par les neiges amoncelées sur les chemins pratiqués à travers les montagnes, et il ne put y arriver qu’à six heures du soir.
Dans cette ville se trouvaient réunies les bandes de Marquizitto et Barolucio. Il les attaqua aussitôt, entra dans la ville au pas de charge, et tua un grand nombre d’insurgés. Les autres ne durent leur salut qu’à la nuit qui protégea leur fuite. Le reste de ces bandes fut taillé en pièce la nuit suivante par la troupe sous les les ordres du général Digeon, qui poursuivit les fuyards jusqu’à Munilla.
Le résultat de toutes ces affaires fut le rétablissement de la tranquillité dans les provinces d’Alava, de Guipuscoa, de Biscaye, de Navarre et dans une partie de l’Aragon, ainsi que la destruction du corps de Marquizitto et des bandes de Barolucio, Ecouvillas, Mina et Constantin.
Elles procurèrent en outre la rentrée de 1800000 francs de contributions, et la prise de 700 marcs d’argenterie, et de tous les magasins d’armes, d’habillement et de munitions des insurgés.