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  • 11 décembre 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Le 11 décembre 1873 – La première prise de Nam-Dinh dans EPHEMERIDE MILITAIRE soldats-francais-enfoncant-une-porte-150x150

     

    La première prise de Nam-Dinh

    D’après « Les hauts faits de l’armée coloniale » – F. Bertout de Solières – 1912

     

    Après la prise de Hanoï, pendant que Balny marchait sur Haï-Dzuong, Francis Garnier arrivant devant Ninh-Binh et ayant trouvé la ville prise par l’aspirant Hautefeuille, résolut de pousser plus loin immédiatement.

    Avec la canonnière le Scorpion, il se dirige sur Nam-Dinh, forteresse puissante située plus au Nord.

    Le 10 décembre, se présentant à l’entrée du fleuve, il trouve des préparatifs de défense et à peine arrive-t-il devant des batteries masquées, à ras de terre, qu’il est assailli d’une volée de boulets qui lui blessent plusieurs hommes. La mâture de la chaloupe est atteinte, son blindage touché. M. Bouxin qui accompagne Garnier saute à terre avec quelques hommes et réussit à enclouer les canons.

    Le lendemain 11, nos troupes arrivent à Nam-Dinh. Trois colonnes de débarquement sont formées et attendent toutes prêtes dans des jonques. A cette vue, un feu terrible part de la citadelle, immense quadrilatère avec bastions en fer de lance aux quatre coins.

    Les colonnes sont jetées à terre. La première composée de 15 hommes, avec un canon, commandée par M. Bouxin est chargée de faire une simple diversion sur la face du bastion sud. La deuxième, dirigée par l’Ingénieur Bouillet a pour objectif, la face du bastion Est, à travers les rues de la ville qui se trouve sur les rives. Enfin, Francis Garnier, à la tête de la troisième, se lance dans une rue qui conduit à un redan précédant une porte de la citadelle.

    Les deux dernières colonnes se trouvent tout à coup réunies et attaquent le mirador d’entrée. La résistance est sérieuse ; les canons de la forteresse font un vacarme infernal, heureusement sans danger. A ce moment, l’affût du canon de la colonne se rompt. La position est un instant critique. Le Scorpion, qui suit le combat, tire alors de son côté, dégageant nos hommes qui se ruent sur la porte.

    Les chevaux de frise dressés pour la défense servent pour l’escalade. Un marin plus agile, appelé Robert, se hisse par cet étrange escalier. Garnier, qui le suit, lui crie : Tu passes le premier, mon gaillard, bon pour cette fois, mais que cela ne t’arrive plus !

    Les deux Français, apparaissant sur le parapet, jettent dans la stupeur les Annamites qui abandonnent la position et s’enfuient à toutes jambes.

    Quelques instants après, le drapeau français flottait sur la tour de la citadelle.

     

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