Né le 25 décembre 1911 à Pelli Foulayabé, commune de Bomboli, dans la région de Pita (Guinée), Mamadou Hady Bah vient en France sans doute en 1938.
Le 13 novembre 1939, deux mois après la déclaration de guerre, il est déclaré apte au service et s’engage le lendemain pour la durée de la guerre, auprès de l’intendance de Paris. Il est immédiatement affecté sous le matricule 1033 au dépôt 188 d’infanterie coloniale de Rochefort, où il effectue ses classes.
Au printemps 1940, les régiments de tirailleurs, restés en réserve dans le sud de la France durant l’hiver, sont envoyés au front. Addi Bâ, qui a rejoint le 12e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, se bat dans les Ardennes et en particulier à Beaumont, le 19 mai, où la moitié du régiment est décimée.
Le 18 juin, son bataillon se retrouve acculé à Harréville-les-Chanteurs, à la limite de la Haute-Marne et des Vosges. Placés sous les ordres du chef de bataillon Graff, les tirailleurs ont pour mission d’empêcher les chars allemands de franchir la Meuse.
C’est lors du repli vers Pompierre qu’Addi Bâ est fait prisonnier par les Allemands. Il est convoyé avec ses camarades vers le bourg tout proche de Neufchâteau. Selon la version la plus répandue, il s’évade la nuit même en compagnie d’autres tirailleurs et le petit groupe se réfugie dans la forêt de Saint-Ouen-lès-Parey, à une trentaine de kilomètres.
C’est là, en 1942, qu’Addi Bâ entre en contact avec des résistants et participe à l’organisation du maquis de la Délivrance.
Au fil des mois, il tisse ses réseaux dans toute la région. Farine, pain, pommes de terre, fromage, viande, il organise les filières à trente kilomètres à la ronde, voyageant de nuit, sur son éternel vélo.
Le 15 juillet 1943, des troupes allemandes en grand nombre investissent le canton de Lamarche et prennent le maquis d’assaut. Addi Bâ est à Tollaincourt. Les Allemands montent directement à sa maison pour l’arrêter. Il tente de s’échapper en sautant par une fenêtre mais est rapidement fauché par les tirs allemands dans un verger voisin.
Blessé aux jambes, Addi Bâ est conduit à la prison de la Vierge, à Épinal, avec les quelques maquisards raflés. Addi Bâ est torturé, mais il ne lâche rien.
Présenté le 3 décembre 1943 devant la cour de justice de la Feldkommandantur d’Épinal, celui que les Allemands appelaient le « Terroriste nègre », était condamné à mort pour actes de franc-tireur.
Après le rejet du recours en grâce, sans doute très formel, adressé au Général Karl-Heinrich von Stülpnagel, commandant militaire de la Wehrmacht, Addi Bâ sera fusillé le 18 décembre 1943.
Ainsi s’achevait l’épopée de ce jeune engagé volontaire dans l’armée française et chef du premier maquis créé dans les Vosges, au printemps précédent.
Pour tout apprendre du parcours d’Addi Bâ, rendez-vous sur le site qui lui est consacré.
Nous remercions Etienne Guillermond (utilisation de la photo et parution de ce résumé).
Barry Mamadou Saïdou on 31 décembre 2012
Malgré tout ce qu’ Addi Ba a fait pour la France, celle-ci n’a jamais été reconnaissante envers sa famille.
couvin frederic on 6 mai 2021
bonjour
le vrai nom de cet homme n’est ai t il pas Marcel Addi?
je possède une montre gousset ,gravée de ce nom qui m’a été donner par ma grand mère et me disant que s’était un ami de mon grand père qui lui avait donner pendant la guerre de 39-45. Mon grand père étant résistant dans les ardennes!!
si vous pouvez me renseigner,merci d’avance