Le combat de Prentzlow
D’après « France militaire » – Abel Hugo – 1838
Après le combat de Wigneensdorf, Murat continua sa marche sur Prentzlow, où le général Lasalle était déjà arrivé à la tête de sa brigade de cavalerie.
De nombreuses forces ennemies occupaient cette ville. Le général Lasalle se contenta de rester en observation jusqu’à ce qu’il fut joint par Murat, qui amenait avec lui les divisions Beaumont et Grouchy.
Enfin la jonction de toute la cavalerie française s’étant opérée le 28 octobre, à dix heures du matin, Murat donna ordre à Lasalle d’attaquer les Prussiens dans les faubourgs de Prentzlow, et le fit soutenir par les deux divisions de dragons et par dix pièces d’artillerie légère.
Pendant qu’une brigade tournait la ville, trois régiments de dragons traversèrent, au village de Golmitz, la petite rivière d’Uker, qui passe dans Prentzlow, et chargèrent les Prussiens en flanc. L’artillerie légère seconda cette attaque, et son feu embarrassa beaucoup les mouvements des ennemis. Une charge vigoureuse de Grouchy culbuta les défenseurs des faubourgs, et les força à se jeter en désordre dans la ville.
Quoique les portes de Prentzlow fussent déjà brisées, Murat, voulant épargner aux habitants les terribles résultats d’un combat dans les rues, fit sommer les Prussiens de mettre bas les armes.
Le prince de Hohenlohe se rendit à cette injonction, et défila devant la cavalerie francaise avec 16000 hommes d’infanterie, six régiments de cavalerie, soixante-quatre pièces d’artillerie attelées et quarante-cinq drapeaux et étendards.
Toutes les troupes de la maison du roi de Prusse qui avaient échappé aux batailles d’Iéna et d’Auerstadt, se trouvèrent, par suite du combat de Prentzlow, au pouvoir des Français.
Durant le combat de Prentzlow, six mille hommes du corps du prince de Hohenlohe avaient cherché à se retirer par Passewalk, au-dessus de Prentzlow.
Le 29 octobre, le général Milhaud, à la tête du 13e de chasseurs et du 9e de dragons, leur fit mettre bas les armes, La cavalerie française prit ainsi deux mille chevaux sellés et bridés, avec les sabres des cavaliers ennemis.