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  • 27 septembre 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     Le 26 septembre 1918 – Les batailles de Montfaucon et Cheppy dans EPHEMERIDE MILITAIRE Chars-Saint-Chamond-150x150

     

    Les batailles de Montfaucon et Cheppy

    D’après « Les chars d’assaut : leur création et leur rôle pendant la guerre 1915-1918 »
    Capitaine Dutil – 1919

     

    Jusqu’au moment où nous sommes arrivés, les offensives se sont produites sur des théâtres différents d’opérations, mais successivement.

    A partir de la fin de septembre, il en est autrement. A 24 heures d’intervalle, se déclenchent trois grosses opérations qui s’étendent sur de grandes parties du front. Le 26 septembre, c’est l’attaque double des Américains sur la rive gauche de la Meuse et de l’Armée Gouraud en Champagne. Le 27, l’Armée britannique du général Byng attaque devant Cambrai. Enfin, le 28, l’Armée belge, appuyée par l’Armée britannique Plumer, attaque en Flandre. Ensuite la bataille s’allume partout à la fois et continue sans arrêt. Toutes les forces disponibles de l’A. S. sont engagées sur les diverses parties du front. De ce vaste ensemble d’opérations, s’étendant sur un théâtre plus grand qu’il n’avait jamais été, nous suivrons seulement les engagements de chars, dans les cadres relativement étroits où leurs forces, malheureusement trop réduites, leur permettaient d’intervenir.

    Des reconnaissances faites au début de septembre en vue d’une attaque entre Meuse et Argonne, il résultait que notre première ligne étant barrée par le ruisseau de Forges et les Bois de Malancourt et de Cheppy, et le terrain occupé par l’ennemi étant bouleversé par notre artillerie sur une profondeur de 4 à 6 kilomètres, les chars ne pouvaient pas de façon générale intervenir utilement sur ce front avant qu’on ait atteint la ligne Gercourt-Cuisy-Véry.

    Au delà de cette ligne, trois zones paraissaient particulièrement favorables à l’emploi des chars :
    - 1e une coulée orientée S. N., à l’est de Montfaucon, sur l’axe Septsarges-Nantillois ;
    - 2e une autre coulée orientée S. E.-N. O., de l’ouest de Montfaucon au bois de Cierges ;
    - 3e enfin une zone comprise entre l’Aire et la route Charpentry-Romagne.

    L’Armée américaine devant attaquer dans cette région, trois corps d’armée en furent chargés: le 3e à droite, le 5e au centre, le 1er à gauche. Le 5e et le 1er mettaient trois divisions en ligne ; c’est à eux que les chars furent attribués. Leur répartition fut analogue à celle qui avait eu lieu dans l’opération de Saint-Mihiel. Les trois bataillons de chars légers du 505e Régiment, renforcés par le 17e Bataillon et deux groupes Saint-Chamond, sous le commandement du commandant Mare, sont affectés au 5e Corps U. S. et doivent opérer à droite et à gauche de Montfaucon.

    Pour permettre aux chars de franchir les premières positions américaines et les organisations allemandes, les pionniers devaient établir une piste par division jusqu’à la lisière nord du Bois de Montfaucon. Les deux groupes Schneider du groupement IV et les deux bataillons américains de chars légers, placés sous le commandement du colonel Patton, étaient affectés au 1er Corps U. S. pour opérer dans la zone voisine de l’Aire. En principe, les chars ne devaient intervenir qu’au delà de Véry.

    A partir du 21 septembre, les unités du groupement de l’Est se rassemblèrent au camp des Clairs-Chênes, près de Dombasle, tandis que les autres allaient s’établir vers Lochères, non loin de Clermont-en-Argonne.

    L’attaque fut déclenchée le 26 septembre au matin. Au 5e C.A. U.S. l’avance de l’infanterie américaine fut d’abord rapide sur tout le front. Mais les chars, ne trouvant pas les pistes prêtes, ne purent avancer que lentement. Le 13e Bataillon, tête de colonne, n’arrivait en terrain à peu près libre au sud du Bois de Cuisy que vers 13 heures.

    L’infanterie était arrêtée en cet endroit par des feux violents de mitrailleuses. Sollicités d’intervenir, bien que cette infanterie n’appartînt pas à la division dont ils relevaient, les commandants des compagnies 337 et 339 engagèrent deux sections qui livrèrent vers 17 heures le Bois de Cuisy à l’infanterie. Vers 18 heures, la compagnie 338 engageait aussi sur les boqueteaux bordant la route Malancourt-Montfaucon une section qui fit replier l’ennemi. Enfin, une section de la compagnie 339 entraînait vers 19 heures l’infanterie jusqu’aux contreforts sud de Montfaucon.

    Tous ces engagements de sections séparées, peu recommandés, et qui avaient causé, en entraînant les chars hors des pistes, de nombreuses pannes, avaient en fait rendu de grands services, car, là où ne s’exerçait pas l’action des chars, les fantassins, inexpérimentés, se fixaient au terrain à la moindre résistance. Ce n’est que très tard dans la soirée et dans la nuit que les 14e, 15e et 17e Bataillons parvinrent au nord du Bois de Cuisy. Les chars Saint-Chamond du groupement XI n’arrivèrent au nord du Bois de Montfaucon que dans la matinée du 27.

    Dans la zone du 1er C.A. U.S., les deux bataillons américains appuyant la 35e Division avaient détaché chacun une compagnie sur la rive ouest de l’Aire, à la disposition de la 28e D. I. Les résistances rencontrées eurent pour effet l’entrée en action des chars presque tout de suite. C’est ainsi qu’ils intervinrent d’abord à l’est de la colline de Vauquois, ensuite à Varennes, où les chars légers pénétrèrent dès 9h30, tandis que l’infanterie ne put y arriver qu’à 1h30 de l’après-midi. Arrêtée aussi devant Cheppy, l’infanterie demanda encore l’intervention des chars. Le Groupe Schneider 17 pénétra dans le village, mais des mitrailleuses ennemies qui l’avaient laissé passer, empêchèrent ensuite l’infanterie de suivre les chars. Il y eut un combat très dur. Le Groupe 14 fut alors engagé, et le village, qui était bourré de défenses anti-chars, fut enlevé dans l’après-midi. Appuyée par les chars, l’infanterie progressa ensuite au delà de Véry. Mais les pertes du groupe 17 avaient été si sérieuses qu’il fallut retirer cette unité du combat.

    Dès le lendemain 27 septembre, les actions de l’Armée U. S. ne rappellent plus la belle ordonnance du départ. Un certain décousu se manifeste. Les ordres donnés sont souvent contremandés. Des unités changent de place au dernier moment. Par suite les liaisons sont très difficiles à établir. Au 5e C.A., tandis que cette liaison n’existe pas encore entre le 14e Bataillon de chars légers et la brigade qu’il doit appuyer, une compagnie, restée on contact avec le 313e R.I., monte avec celui-ci une action rapide qui a pour but d’encercler Montfaucon.

    L’infanterie, qui n’a d’abord pas suivi les chars, finit cependant par s’infiltrer dans la place. Le soir du même jour, des chars du 15e Bataillon nettoient le terrain entre Montfaucon, Septsarges, le Bois de Beuges et la crête N. de Nantillois. Ce dernier village est évacué par l’ennemi, mais l’infanterie en reste à 1500 mètres.

    Les jours suivants, ont lieu des attaques partielles et répétées en direction de Cierges et de Cunel. Le soir du 28, la compagnie 344 amène une première fois l’infanterie vers le Fond du Bois de Cunel ; mais, dès que les chars se sont repliés, l’infanterie se replie aussi. Le groupement XI attaque à son tour et certains chars arrivent près de la Ferme de la Madeleine ; mais l’infanterie ne dépasse pas le Bois 268.

    L’attaque de Cierges, remise deux fois les jours précédents, a lieu enfin le 29 septembre. Trois sections du 13e Bataillon y participent, entre l’Andon et le bois d’Emont. L’attaque ne réussit pas, et une section de chars qui s’était portée vers le village ne revint pas. L’attaque sur Cunel est reprise aussi. Les chars de la compagnie 344 réduisent la Ferme de la Madeleine et le Bois des Ogons, où l’infanterie s’arrête. Pendant la nuit, elle se replie de 1.500 mètres, laissant sept chars en panne aux mains de l’ennemi.

    A l’ouest de l’Aire, les chars des compagnies U.S. s’étaient avancés le 27 septembre au N.O. de Varennes, le long de la forêt d’Argonne, réduisant des mitrailleuses et faisant des prisonniers. Sur la rive Est de la rivière, l’infanterie avait fait de fréquents appels au concours des chars, mais faute de plans concertés, les résultats obtenus n’avaient pas été grands. Les Schneider du groupe 14 avaient de leur côté appuyé une attaque en direction de la route Charpentry-Romagne et atteint rapidement leurs objectifs. Deux chars étaient même parvenus jusqu’à Charpentry ; l’infanterie s’était seulement établie sur la crête à l’est de ce village.

    Dans la journée du 28, une batterie de chars composée de trois Schneider et de trois chars légers continua l’attaque sur Charpentry-Raulny et conduisit l’infanterie à 2 kilomètres au delà, à la Ferme Chaudron. De l’autre côté de l’Aire, les chars affectés à la 28e Division avaient poussé jusqu’à Apremont et y étaient rentrés cinq fois avant que l’infanterie ait pu y parvenir et s’y consolider. La journée du 29 fut employée de ce côté à attendre des contre-attaques, qui ne vinrent pas.

     

     

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