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  • 18 août 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Le retour en France des cendres de l’Aiglon dans PAGES D'HISTOIRE LEmpereur-et-lAiglon-150x150

     

    D’après l’encyclopédie « La France contemporaine – Les années quarante »

     

    Une initiative politique personnelle d’Hitler

     

    Le 24 juillet 1832, le corps de Napoléon II fut placé dans la lugubre crypte des Capucins de Vienne. Durant plus d’un siècle, presque tous les Français qui se rendaient à Vienne, visitaient cette cave célèbre, où, dans un désordre poussiéreux, le fils de Napoléon dormait dans son cercueil de cuivre que le temps avait patiné.

    Le gardien lançait son nom après celui de l’Empereur français, en frappant la sarcophage de sa clef, puis passait au tombeau suivant, celui de Marie-Louise, venue dormir là à la fin de 1947.

    Souvent quelqu’un, avant de quitter la crypte, déposait quelques violettes de Parme sur le cercueil… Mais l’Aiglon viendrait-il un jour auprès de son père, à Paris, aux Invalides ?

    Le retour de ses cendres en France avait déjà été demandé par Napoléon III. L’issue de pourparlers paraissait si certaine que des affiches avaient été préparées annonçant l’entrée triomphale des cendres de Napoléon II, roi de Rome, dans la ville de Paris et le départ pour Vienne d’un cortège d’hommes illustres envoyés pour recevoir ce dépôt précieux.

    Mais l’empereur François-Joseph, qui, tout enfant, avait été tenu par l’Aiglon sur ses genoux, rompit la négociation sous prétexte que le duc de Reichstadt considérait en somme le fils de Marie-Louise comme né de « père inconnu ».

    Il fallut, pour que le corps de l’Aiglon revienne en France, l’affreuse défaite de 1940. Hitler avait pensé que la politique de collaboration ferait un nouveau pas si le maréchal Pétain se trouvait obligé de se rendre à Paris pour recevoir, des mains du Führer, le corps du fils de Napoléon – c’est pourquoi, cent ans jour pour jour après le retour de Sainte-Hélène, devait avoir lieu le retour de Vienne.

    Mais l’avant-veille, le 13 décembre, le maréchal se séparait de Pierre Laval. Les rapports de Vichy avec Berlin devinrent de glace et le maréchal Pétain se contenta d’écire ce message aux Parisiens : Entre le mélancolique destin du duc de Reichstadt, prisonnier dans sa propre famille, et le destin cruel de la France, exilée chez elle par le sort des armes, l’Histoire marquera une émouvante analogie. Heureuse ou meurtrie, triomphante ou vaincue, la France se recueille avec foi devant ceux qui furent, au cours des siècles, les artisans de sa gloire.

    C’est en pleine nuit, sous la neige, dans un Paris rendu alors désert par le couvre-feu, que le corps du prisonnier de Vienne, paré sur une prolonge d’artillerie, se rendit de la gare de l’Est aux Invalides.

    Il est près d’une heure du matin lorsque le cortège, précédé de motocyclistes, va s’immobiliser devant l’esplanade qui précède le dôme des Invalides. La neige commence à tomber. Dans la vaste cour, une double haie de gardes républicains portant des torches, éclaient la scène.

    Devant la grille, les officiels échangent quelques paroles. Mais les soldats allemands n’iront pas plus avant. Vingt gardes républicains se saisissent du cercueil et c’est sur des épaules françaises que les restes du fils de Napoléon franchissent lentement la cour où la neige a formé un tapis immaculé.

    Une sonnerie de clairons se fait entendre. Puis les tambours battent aux champs comme autrefois…

    Le corps du duc de Reichstadt contourne maintenant la balustrade de marbre et est déposé devant l’autel au-dessus du tombeau où, depuis un siècle, l’Empereur attend son fils. Un vaste drapeau tricolore enveloppe le cercueil gris. Les plis retombent en cascade, couvrant les marches violettes semées d’abeilles d’or. D’une torchère s’échappent des volutes d’encens.

    Les quelques assistants s’éloignent, la gorge serrée par l’émotion, laissant la petite ombre blanche entourée de dix gardes républicains sabre au clair, dix gardes en grande tenue, revêtus de cet uniforme qui rappelle ceux portés jadis par les soldats de la Grande Armée…

    Le surlendemain, le corps fut placé au pied du tombeau de son oncle, le roi Jérome. Il y demeurera durant vingt-neuf années, jusqu’au 15 décembre 1969, où il vint prendre place dans la cella qui s’ouvre au centre de la galerie circulaire du tombeau.

    L’architecte Visconti avait baptisé la petite pièce le Reliquaire, car l’épée d’Austerlitz, le chapeau d’Eylau, le grand coffret de la légion d’Honneur et la clef du tombeau y étaient déposés. Le cercueil du fils de l’Empereur a été placé en dessous de la statue de Napoléon en costume du Sacre, par Simart – une statue de deux mètres soixante de hauteur.

    Les deux « prisonniers » sont enfin réunis…

    Dans une de ses lettres, le duc de Reichstadt écrivait à sa mère : « En vérité, j’ai le triste présentiment de mourir sans sans avoir reçu le baptême du feu. J’ai déjà pris mon parti pour ce terrible cas. Alors, j’ordonnerai dans mon testament de conduire mon cercueil dans la première affaire qui se donnera, afin que mon âme ait la consolation, dans quel (que) séjour, qu’elle se trouve, d’entendre siffler autour de ses os les balles qu’elle a si souvent souhaitées ».

    Dans la petite cella des Invalides, l’Aiglon n’entendra pas siffler les balles… Mais sur les murs se trouvent gravés les noms prestigieux des victoires remportées par son père.

     

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