D’après « Guide illustré Michelin des champs de bataille » – 1921
Situé presque à la limite de la forêt d’Apremont, le Bois Brûlé commandait le carrefour de routes sur lequel est bâti le village d’Apremont.
Les tranchées allemandes n’étaient situées qu’à 50 mètres des tranchées françaises. Bombes, grenades et fusées ont été échangées pendant des mois.
La proximité des lignes obligeait à de grandes précautions. A tour de rôle au créneau, il fallait guetter les mouvements ennemis, le doigt sur la gâchette du fusil ; ne pas dormir ; ne pas fumer (la fumée pouvant servir de point de repère aux grenadiers). La tension nerveuse était telle que les bataillons n’y stationnaient que huit jours en moyenne.
C’est au Bois Brûlé que fut jeté le sublime appel : « Debout les Morts ! ».
Tandis que d’importantes attaques avaient lieu au Bois d’Ailly, au début d’avril 1915, le 95e régiment d’infanterie fut chargé de faire une diversion au bois brûlé.
Les 5, 6 et 8 avril, eurent lieu des combats acharnés pour la conquête d’une tranchée. Le 8 au matin, on aménageait la tranchée conquise. Les troupes d’attaque étaient relevées et installées en réserve, en deuxième ligne.
Soudain, une violente contre-attaque allemande se produit et surprend les occupants, qui reculent à travers les boyaux quand l’adjudant Jacques Péricard, qui avait pris part à l’action de la veille, et qui était en réserve, groupe lui-même quelques volontaires de sa compagnie et se porte au-devant de l’ennemi.
Le boyau est repris après un combat prolongé et terrible, au cours duquel Péricard, sentant ses hommes faiblir et ne voyant que des morts et des blessés autour de lui, s’écrie : « Debout les Morts ! ».
Nous remercions monsieur Pierre Fath pour l’envoi de ses photos.