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  • 10 août 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Christophe Antoine MERLIN dans LORRAINS CELEBRES Christophe-Antoine-MERLIN-150x150

     

    D’après « Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer » – C. Mullié

     

    Né le 27 mai 1771 à Thionville (Moselle), il entra au service comme sergent-major dans le 4e bataillon de la Moselle le 15 août 1791, et fut nommé sous-lieutenant au 105e régiment d’infanterie le 7 décembre de la même année.

    Il y devint lieutenant le 11 mai 1792, passa le 21 septembre, en qualité d’adjoint aux adjudants-généraux, à l’armée du Midi, avec laquelle il fit la campagne de 1792, et fut nommé capitaine dans la légion de la Moselle le 8 décembre de la même année.

    Aide-de-camp du général Favart le 8 mars 1793, il servit pendant cette année à l’armée du Nord, fut fait chef d’escadron le 3 août suivant, et devint adjudant-général, chef d’escadron à l’état major de cette armée le 14 vendémiaire an II.

    Employé en cette qualité à l’armée des Pyrénées-Orientales, le 21 pluviôse suivant, il prit une part active aux guerres des ans II, III et une partie de l’an IV, contre les Espagnols. Il fut blessé d’un éclat d’obus à la jambe gauche, à l’affaire d’Escola, où il donna des preuves d’une éclatante bravoure.

    Adjudant-général, chef de brigade du 4e régiment de hussards en l’an IV, il fit avec ce corps les campagnes des ans IV, V, VI, VII, VIII et IX aux armées de Sambre-et-Meuse, du Danube, de Rhin-et-Moselle et du Rhin. Il fut blessé d’un coup de sabre au bras droit, à l’affaire de Steinberg, en l’an V, lors du passage du Rhin.

    En garnison à Cambrai pendant les ans X et XI, il servit à l’armée de Hanovre pendant les ans XII et XIII, fut créé membre de la Légion d’Honneur le 19 frimaire an XII, et devint officier de l’Ordre le 25 prairial suivant.

    Promu au grade de général de brigade en l’an XIII, il fut employé près les troupes françaises stationnées dans le royaume de Naples, et passa au commandement d’une brigade de cavalerie de l’armée d’Italie, sous les ordres du maréchal Masséna. C’est en cette qualité qu’il prit part aux campagnes des ans XIII et XIV en Italie, et dans le royaume de Naples.

    Devenu écuyer du roi Joseph Napoléon, il fut chargé le 1er juin 1807 du commandement de la division de Salerne et d’Avellino, et prit celui de la division des Abruzzes le 9 septembre suivant.

    Employé au mois de mai 1808, dans la division du gouvernement de Naples et de la Terre du Labour, il suivit le roi Joseph lorsque ce prince quitta le royaume de Naples pour aller prendre possession du trône d’Espagne. Le général Merlin fut nommé commandant de la Légion d’Honneur le 12 juin 1808, et, le 15 août suivant, il passa comme général de division et capitaine général au service du roi d’Espagne avec l’autorisation de l’Empereur.

    A la bataille de Talaveira, il commandait une division de cavalerie légère qui fut placée derrière l’infanterie du maréchal duc de Bellune, afin de la soutenir et de pouvoir déboucher dans la plaine quand le moment serait venu. Une brigade de cavalerie anglaise ayant refoulé un de ses régiments, et le ramenant vivement, le général Merlin, à la tête de sa 2e brigade, chargea la cavalerie ennemie avec impétuosité et la prit en tête et en flanc, tandis qu’un des régiments de sa 1e brigade la chargeait par derrière. La brigade anglaise ne put résister à cette triple attaque. Un régiment de dragons légers fut en entier détruit ou fait prisonnier, l’autre régiment prit la fuite dans le plus grand désordre.

    A la bataille d’Almonacid, il chargea avec tant d’impétuosité, qu’en moins de dix minutes, l’ennemi fut enfoncé et mis dans la déroute la plus complète. Les débris de l’armée insurgée ne trouvèrent leur salut que derrière les montagnes de la Guadiana.

    Le 16 août, le roi Joseph le nomma capitaine général de ses gardes. Néanmoins, il conserva le commandement de sa division jusqu’à la fin de cette campagne.

    Le 18 novembre, à la bataille d’Ocaña, la division de cavalerie légère du général Merlin sabra un bon nombre de fuyards et fit mettre bas les armes à 5000 hommes. Les Espagnols furent poursuivis, le sabre dans les reins, jusqu’à la Guardia. A chaque pas, la cavalerie française ramassait de nouveaux prisonniers, et dans la soirée, 20000 hommes, 50 pièces de canon, 30 drapeaux et une immense quantité d’armes de toute espèce étaient au pouvoir des vainqueurs.

    Après la retraite de l’armée française et le traité de Valençay, qui en fut la conséquence, Merlin rentra au service de la France comme général de division, avec rang du 5 juin 1814. Le 21 du même mois, il fut employé au dépôt central de cavalerie de Versailles, et désigné le 31 pour prendre le commandement des gardes nationales de Sens, Montereau et Fontainebleau ; mais il ne remplit point ces dernières fonctions, et fut employé le 11 février dans le 2e corps de cavalerie.

    Le 2 mars, le général Ziethen, de l’armée de Silésie, chargé d’une reconnaissance sur May (Oise), déboucha de Neufchelles et repoussa la division Merlin, qui était en position. Mais celle-ci, ayant été soutenue par les divisions Ricard et Lagrange et 12 pièces de canon, l’ennemi, forcé sur sa gauche à cinq heures du soir, se retira avec beaucoup de peine derrière le corps de Kleist.

    Le 13 mars, à la reprise de Reims, la division Merlin, soutenue par les cuirassiers du 1er corps, engagea l’action à l’extrême droite, et fit mettre bas les armes à trois bataillons prussiens qui cherchaient à gagner le pont de Sillery. Le 14, le général Merlin, avec l’infanterie du corps du maréchal duc de Raguse, marcha à la poursuite du corps de Saint-Priest.

    Le 23, il chassa les Cosaques du général Tettenborn, de Vertus, qu’ils pillaient ; il fit quelques prisonniers et s’empara de 60 voitures de bagages, de 300 chevaux, et de presque tout ce qu’ils venaient de piller, et qui fut rendu aux habitants.

    Après l’abdication de l’Empereur, le gouvernement royal le nomma, au mois de mai, inspecteur général de la cavalerie dans la 5e division militaire, le créa chevalier de Saint-Louis le 19 juillet suivant, et lui confia, le 30 décembre, l’inspection générale de la cavalerie dans la même division, pour l’année 1815.

    Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, lui donna, par décret du 6 avril, le commandement de la 8e division de cavalerie du 5e corps d’observation, devenu armée du Rhin. Le général Merlin se rendit à son poste et prit une part active aux combats qui eurent lieu pendant cette courte campagne, notamment le 24 juin, à l’attaque des avant-postes français sur la Lauta, où la cavalerie wurtembergeoise fut repoussée avec perte ; et le 28 du même mois, à l’affaire qui eut lieu sur la route de Brumpt.

    Mis en non-activité au retour des Bourbons, il fut chargé de l’inspection générale de la cavalerie dans les 6e et 18e divisions militaires, par décision royale du 25 juillet 1816, et les 18e et 21e divisions par décision royale du 27 avril 1817.

    Compris dans le cadre de l’état-major général de l’armée le 30 décembre 1818, il fut de nouveau nommé inspecteur de cavalerie dans la 2e division militaire le 21 avril 1820, et placé en disponibilité le 1er janvier 1821.

    Admis à la retraite par ordonnance du 1er décembre 1824, à compter du 1er janvier 1825, il fut relevé de cette position après la révolution de Juillet 1830, et chargé, dès le 8 août, de l’inspection générale extraordinaire de la cavalerie du 3e arrondissement.

    Appelé au commandement de la 17e division militaire (Corse) le 9 septembre suivant, il fut chargé de l’inspection générale des troupes d’infanterie de sa division par décision du 13 mars 1831, et mis en disponibilité le 30 décembre de la même année.

    Inspecteur général de cavalerie dans la 3e division militaire le 5 juillet 1832, il fut nommé membre du comité d’infanterie et de cavalerie le 20 septembre suivant.

    Louis-Philippe le créa grand officier de la Légion d’Honneur le 18 avril 1834, et lui confia l’inspection générale de la cavalerie de la 1e division militaire le 14 juin de la même année.

    Admis dans le cadre de vétérance, à dater du 27 mai 1836, il passa dans celui de non-activité par suite de l’ordonnance du 28 août suivant.

     

    Christophe Antoine Merlin est mort à Paris le 9 mai 1839. Son nom est inscrit sur le côté Sud de l’Arc de Triomphe de l’Étoile.

     

     

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