Restez à jour: Articles | Commentaires

  •  

    La bataille d’Héliopolis

    D’après « Histoire de la révolution et de l’empire » – Amédée Gabourd – 1863

     

    Elle s’engagea le 29 ventôse (20 mars), en vue de la citadelle du Caire, et dans une plaine où s’élèvent les ruines d’Héliopolis.

    L’armée française présente au combat ne s’élevait qu’à dix mille combattants. Elle avait à tenir tête à soixante mille Turcs, et il s’agissait pour elle de renouveler, dans de plus vastes proportions, la merveilleuse lutte du mont Thabor.

    Kléber, comme autrefois Bonaparte à la bataille des Pyramides, rangea ses troupes en quatre carrés, dans les intervalles desquels il plaça l’artillerie, la cavalerie, et deux divisions d’un régiment dont les soldats combattaient montés sur des dromadaires. Derrière les grands carrés, étaient postés, en seconde ligne, un petit carré de deux bataillons, l’artillerie de réserve, les sapeurs du génie, quelques compagnies de grenadiers et des détachements de différentes armes. Les deux carrés de droite étaient aux ordres du général Friant, ceux de gauche obéissaient au général Reynier ; le général Leclerc commandait la cavalerie, le général Songis l’artillerie, et le général Samson le génie.

    L’avant-garde turque, sous la conduite de Nassif-Pacha, était retranchée dans le village de Matarieh, bâti sur les ruines d’Héliopolis. Elle étendait ses postes jusqu’au Nil, vers sa droite, et, vers sa gauche, jusqu’à la mosquée de Sibilly-Hallem. Entre les villages d’El-Khanka et d’Abouzabel, le camp du grand vizir occupait un espace immense.

    Il était à peine trois heures du matin lorsque l’armée française se déploya sur sa droite, et atteignit une position occupée, près de la mosquée de Sibilly-Hallem, par un détachement de la cavalerie ennemie. Les Turcs se replièrent aux premiers coups de canon. Cependant les deux carrés de gauche arrivèrent devant Matarieh, tandis que les deux carrés de droite s’établirent entre le village d’El-Marek et les ruines d’Héliopolis.

    Pendant que ce mouvement s’exécutait, une forte division de l’armée turque, cavalerie, infanterie et mameluks, fit un circuit, et se porta dans la direction du Caire. Cette diversion, opérée sur les derrières de l’armée française, plaçait nos soldats entre deux feux. Le nombre d’hommes que commandait Kléber était trop peu considérable pour qu’il fût possible de prévenir cette manœuvre.

    Le village de Matarieh fut attaqué par le général Reynier. Une colonne de soldats républicains, formée de troupes de diverses armes, se porta au pas de charge sur les retranchements ennemis, protégés par des forces nombreuses et par des batteries qui tiraient à mitraille. Les janissaires, qui occupaient ce poste, n’attendirent point les Français. Ils chargèrent, le sabre au poing, avec une audacieuse furie. Les Français, unissant les ressources du courage à celles de la discipline, arrêtèrent leurs ennemis par une fusillade bien dirigée, puis ils achevèrent de les tuer à coups de baïonnette.

    En peu d’instants les canons, les drapeaux, les effets de cantonnement, et tout l’attirail de guerre que renfermait le camp de Matarieh, tombèrent au pouvoir de nos soldats. L’avant-garde de l’armée ennemie était détruite.

     

     

  • Laisser un commentaire


18 jule Blog Kasel-Golzig b... |
18 jule Blog Leoben in Karn... |
18 jule Blog Schweich by acao |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | 21 jule Blog Hartberg Umgeb...
| 21 jule Blog Desaulniers by...
| 21 jule Blog Bad Laer by caso