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  •  L’Arc de Triomphe de l’Étoile (1) dans PAGES D'HISTOIRE LArc-de-Triomphe-150x150

     

    L’arc de triomphe de l’Étoile est situé à Paris dans le 8e arrondissement, sur la place de l’Étoile, à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées.

    Classé au titre des monuments historiques depuis le 6 février 1896, l’Arc de Triomphe est un monument à forte connotation historique et patriotique.

    Elevé par ordre de l’Empereur en l’honneur des armées françaises, il abrite depuis le 28 janvier 1921 le tombeau du Soldat Inconnu afin de commémorer le souvenir de tous les soldats morts au combat. Un ravivage de la flamme a lieu tous les soirs à 18h30 par des représentants d’associations patriotiques.

    Cet article présente un historique et surtout une description de l’Arc de Triomphe. La première partie sera consacré à la décoration extérieure. Pour voir l’Arc de Triomphe tout en restant chez vous, rendez-vous ici.

     

    D’après la « Notice historique de l’Arc de triomphe de L’Etoile » – Jules Thierry – 1844

     

    L’arc de triomphe de l’Étoile fut élevé par ordre de l’Empereur, en l’honneur des armées françaises (décret du 18 février 1806).

    Il voulut qu’il fut gigantesque, comme les faits d’armes dont il devait consacrer le souvenir. Ses dimensions sont : hauteur 49m 255mm, largeur 44m 820mm, épaisseur 22m 240mm.

    Le grand arc a 29m 420mm de hauteur, sur 44m 620mm de largeur. Les petits arcs, 48m 680mm sur 8m 440mm.

    Les fondations ont 8m 575mm de profondeur au-dessous du sol, sur 54m 560mm de longueur, et 27m 280mm de largeur.

    La première pierre fut posée le 15 août 1806. Elle porte pour inscription : « L’an 1806, le quinzième d’août, Jour de l’anniversaire de la naissance de sa majesté Napoléon-le-Grand, cette pierre est la première qui a été posée. Le ministre de l’intérieur, M. de Champagny ».

    L’arc de triomphe de l’Étoile, commencé sous l’empire, a été achevé sous le règne de S. M. Louis-Philippe, qui conçut la grande pensée de terminer tous les monuments nationaux, et particulièrement celui auquel nos victoires ont donné un caractère européen. Il voulut que ce monument, rendu à sa destination primitive, rappelat les capitales et les villes envahies, les champs de bataille témoins de nos succès, et transmit à la postérité les gloires militaires de la république et de l’empire.

     

    Décoration extérieure

     

    Les deux grandes faces, traversées par la route, regardent : la première, les Tuileries ; la deuxième, le pont de Neuilly. Les deux petites faces regardent : l’une, à droite en venant de Paris, la campagne de Clichy ; l’autre, à gauche, le côté de Passy et de Chaillot.

    Mais, pour s’orienter plus exactement avec les quatre points de l’horizon et par la nécessité de classer les théâtres de guerre, il faut placer l’est dans le premier massif de droite, le nord , dans le deuxième massif de droite, sous la grande voûte ; par conséquent le sud dans le premier massif de gauche, et l’ouest dans le deuxième massif du même côté.

    Chacun de ces massifs, dans la partie inférieure des deux grandes faces, présente extérieurement un groupe de sculpture de grande proportion. Ce groupe a 1 m 70cm de haut, et les figures, 5m 85cm de proportion.

     

    Celui de droite, sur la face du côté des Tuileries, composé et exécuté par M. Rude, représente : Le Départ (1792)

    Le-départ-1792-150x150 dans PAGES D'HISTOIRELe génie de la guerre pousse le cri d’alarme, et, du bout du glaive qu’il tient étendu, montre le lieu où l’ennemi doit être rencontré vaincu. Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons. Marchons.

    La figure qui occupe le milieu du groupe représente un chef qui agite son casque pour attirer à lui les guerriers citoyens. Un jeune homme se serre contre lui, fier de la confiance que lui témoigne le chef , en lui passant le bras sur l’épaule et en l’entrainant avec lui.
    A droite du spectateur, un homme sur le retour de l’âge a déjà tiré l’épée, se débarrasse de son manteau, et se met en marche. Derrière cet homme, un vieillard, trop âgé pour prendre une part active aux combats, donne des conseils au chef, qui ne les entend déjà plus.
    A gauche, un guerrier assis tend son arc. Derrière cet archer, est un guerrier couvert d’une cotte de mailles, en marche comme les autres, mais qui a suspendu son mouvement pour sonner de la trompette ; derrière et du côté du centre, on aperçoit la tête d’un jeune cavalier domptant un cheval. Enfin, au-dessus de ce groupe, s’élève le drapeau national.

     

    Le-triomphe-1810-150x150Le groupe de gauche, sur la même face, composé et exécuté par M. Cortot, membre de l’Institut, représente : Le Triomphe (1810)

    L’Empereur couronné par la Victoire. La Renommée publie ses hauts faits, l’Histoire les écrit. Les villes vaincues viennent se soumettre, et des trophées d’armes enlevés à l’ennemi sont suspendus à un palmier. Plus loin, un prisonnier est dans les fers.

     

     

    La-résistance-1814-150x150Le groupe de droite, sur la face du côté du pont de Neuilly, par M. Étex, représente : La Résistance (1814)

    Un jeune guerrier défend son pays envahi par l’ennemi. D’un côté son père blessé embrasse ses genoux, sa femme veut l’arrêter, elle tient un enfant tué dans ses bras. Derrière, un cavalier blessé mortellement tombe de cheval, au-dessus le génie de l’avenir, planant sur ce groupe, encourage le jeune homme à résister et à combattre.

     

     

    La-paix-150x150Enfin le groupe de gauche, sur la même face, par le même, représente : La Paix (1815)

    Un guerrier remet l’épée dans le fourreau. A gauche, une femme tient sur ses genoux son enfant qu’elle caresse ; un autre enfant s’appuie sur elle en lisant. A droite est une figure d’homme occupé à un soc de charrue, entouré de blé. Derrière, un soldat laboureur qui, rentré dans ses foyers, dompte un taureau qu’il vent remettre à la charrue. Au-dessus, Minerve, couronnée de lauriers, tenant d’une main sa lance, veille à l’ordre ; de l’autre, elle protège l’olivier.

     

     

    Entre l’imposte du grand arc et l’entablement sont placés deux bas-reliefs sur chacune des grandes faces, et un autre sur chacune des faces latérales.

    la-mort-de-Marceau-150x150Le bas-relief de droite, sur la face du côté des Tuileries, par M. Lemaire, représente les funérailles du général Marceau, tué à Hoschsteinball, le 19 septembre 1796.

    Marceau, atteint d’une balle par un chasseur tyrolien, ne put être emporté du champ de bataille. L’archiduc Charles le fit entourer de soins ; mais il expira bientôt. L’armée autrichienne s’unit à l’armée française pour lui rendre les derniers devoirs ; il fut enseveli au bruit de leur double artillerie.

     

     

    La-bataille-dAboukir-150x150Le bas-relief de gauche sur la même face, par M. Seurre aîné, représente la bataille d’Aboukir (24 juillet 1799).

    Un aide-de-camp amène au général Bonaparte Mustapha, pacha de Romelie, généralissime des forces ottomanes, fait prisonnier par Murat.

     

     

    Le-passage-de-pont-dArcole-150x150Le bas-relief de droite sur la face du côté du pont de Neuilly, par M. Feuchère, représente le passage du pont d’Arcole (5 novembre 1796).

    Bonaparte, s’apercevant des inutiles efforts des troupes pour repousser les Autrichiens, saisit un drapeau, se jette en avant du pont malgré les boulets et la mitraille, et arrive ainsi suivi de ses braves jusqu’à la bouche des canons ennemis. Muiron, colonel aide-de-camp de Bonaparte, se place devant lui pour le protéger, et tombe à ses pieds blessé d’un coup mortel.

     

    La-prise-dAlexandrie-150x150Le bas-relief à gauche sur la même face, par M. Chaponnière représente la prise d’Alexandrie (2 juillet 1798).

    Kléber et ses braves ont atteint le sommet des remparts d’Alexandrie ; Kleber, blessé à la tête, y porte la main droite ; de l’autre montrant l’ennemi, appelle les Français à le suivre. Un soldat se prépare à enfoncer sa baïonnette dans la poitrine du Turc qui a blessé le général : un jeune Egyptien nu s’élance sur le grenadier, tandis qu’un musulman veut retenir le fusil, et tombe percé lui-même d’un autre coup de baïonnette ; derrière Kléber est le porte-drapeau. On distingue un soldat qui déchire sa cartouche, un autre qui pose le pied sur le rempart, puis un autre qui fait signe à ses camarades d’accourir.

     

    La-bataille-dAusterlitz-150x150Le bas-relief de la face latérale de droite, par M. Gecther, représente la bataille d’Austerlitz (4 décembre 1805).

    La bataille est engagée, Napoléon arrête la garde. L’infanterie française se précipite à la baïonnette sur les Russes et les Autrichiens : le général Friand s’est emparé d’un fusil et donne l’exemple en renversant tout ce qui s’oppose à sa marche ; l’ennemi, refoulé sur l’étang de Sokolnitz, se défend avec opiniatreté. L’artillerie de la garde, dont on voit à droite une batterie, multiplie ses ravages ; la glace s’entr’ouvre, et la cavalerie et l’infanterie russes disparaissent. Quelques soldats cherchent à se sauver en s’accrochant l’un à l’autre.

     

    La-bataille-de-Jemappes-150x150Le bas-relief de la face latérale de gauche, par M. Marocnetti, représente la bataille de Jemmapes (6 novembre 1792).

    Dumouriez, général en chef, suivi de son état-major, des maréchaux de camp Ferrand, Sténebosse, Rosières, Bloisières, etc., ranime l’ardeur de ses troupes arrêtées un instant par les obstacles qu’oppose la forte position des Autrichiens.
    A gauche le colonel Thouvenot s’élance pour attaquer le flanc droit de l’ennemi. Le général Drouet a la jambe cassée d’un coup de feu, et reçoit les secours d’un officier d’ambulance.
    Parmi les généraux qui s’avancent avec Dumouriez, on remarque M. le duc de Chartres, à qui Dumouriez confia le commandement du centre ; il rallia les colonnes ébranlées, et enleva le deuxième étage des redoutes ennemies.
    Vers la droite un officier supérieur autrichien est fait prisonnier. Le premier bataillon de Paris reçoit vigoureusement un corps de cavalerie venant soutenir la gauche de l’ennemi, qui opéra sa retraite en grand désordre.
    Les trois villages indiqués sont Jemmapes, Cuesmes et Berthaimont. Clairfayt occupait Jemmapes et Cuesmes, Beaulieu campait au-dessus de Berthaimont.

     

    Les Renommées placées dans les quatre tympans des deux grands arcs sont composées et exécutées par M. Pradier.

    Dans la frise au grand entablement règne au pourtour du monument un bas-relief représentant, sur la face de Paris et la moitié des faces latérales, le Départ des armées. Au milieu les représentants du peuple devant l’autel de la patrie distribuent des drapeaux aux chefs des différents corps des armées du Nord et du Midi. A droite et à gauche, les troupes se mettent en marche.

    Sur la face de Neuilly et l’autre moitié des faces latérales, est représenté le Retour des armées ; la France régénérée, accompagnée par la Prospérité et l’Abondance, distribue des couronnes aux chefs des armées. A droite et à gauche, les troupes ramènent avec elles les monuments, fruit de leurs conquêtes.

    La composition et l’exécution de cette frise a été divisée en six parties et confiée à six artistes. Le milieu de la face du côté de Paris a été exécuté par M. Brun ; la partie à droite, par M. Laitié ; celle à gauche, par M. Jacquot ; le milieu de la face, côté de Neuilly, par M. Caillouette ; la partie à droite, par M. Seurre ainé ; la partie à gauche, par M. Rude.

     

    Sur les boucliers placés dans la hauteur de l‘attique figurent trente noms des victoires, choisies parmi celles qui ont le plus influé sur les destinées de la France :

    ValmyJemappesFleurusMontenotteLodiCastiglioneRivoliArcolePyramides,
    AboukirAlkmaer
    ZurichHeliopolisMarengoHohenlindenUlmAusterlitz,
    IenaFriedland,SomosierraEsslingWagramMoskowaLützenBautzenDresde,
    HanauMontmirailMontereau et Ligny. (Les liens renvoient sur l’encyclopédie Wikipedia).

     

    Valmy, 20 septembre 1792

    Au commencement de la guerre, et dans le plus fort de la révolution, l’armée prussienne, entrée en France et menaçant déjà la capitale, fut arrêtée en Champagne par la manœuvre habile du général Dumouriez, près du défilé de la forêt d’Argonne. Le 20 septembre 1792, date de la fondation de la république, à laquelle se rattachait le calendrier de cette époque, le roi de Prusse et le duc de Brunswick attaquèrent sans succès la position qu’occupait le général Kellermann aux moulins de Valmy, en avant de Châlons. Valmy ne fut pas une grande victoire, mais ce fut une des journées les plus importantes de la guerre, parce qu’elle repoussa l’invasion au moment où une première défaite pouvait décider sans retour du sort de la France.

    Jemmapes, 5 novembre 1792

    Valmy apprit aux Français inexpérimentés qu’ils pouvaient n’être pas vaincus. Jemmapes leur apprit qu’ils pouvaient vaincre des ennemis aguerris. Après avoir battu les Autrichiens, Dumouriez fit la conquête de la Belgique.

    Fleurus, 26 juin 1794

    Malgré les revers qui suivirent, ce fut là le germe de nos succès postérieurs. Fleurus en fut le fruit après deux ans d’apprentissage. La bataille de Fleurus de Jourdan sera immortelle ; elle a donné l’impulsion à toutes les victoires de la république.

    Montenotte, 10 avril 1796 – Lodi, 11 mai 1796 – Castiglione, 5 juillet 1796 – Arcole, 5 novembre 1796 – Rivoli, 15 janvier 1797

    En 1796, commence la série brillante des victoires du général Bonaparte. Il combat successivement toutes les armées que l’Autriche envoie pour lui disputer la conquête de l’Italie, à Montenotte, à Lodi, à Arcole ; il dote le général Augereau du nom de la bataille de Castiglione et le général Masséna du nom de celle de Rivoli, noms qui encore aujourd’hui entourent de près la statue de l’empereur Napoléon sur la colonne de la place Vendôme.

    Pyramides, 20 juillet 1798

    Le jeune conquérant de l’ltalie, transporté en Égypte, remporte sur les mameloucks la victoire des Pyramides, en présence et sous l’inspiration du plus ancien monument de l’univers.

    Aboukir, 24 juillet 1799

    Il avait vu sa flotte détruite par Nelson au combat naval d’Aboukir. Il vengea cet affront par une victoire sur terre, gagnée contre l’armée turque qui était venue débarquer sur les mêmes rivages.

    La seconde coalition avait compromis de nouveau la destinée de la France.

    Alkmaer, 6 octobre 1799

    Les Russes, prenant la place des Prussiens, s’unissaient contre nous aux Anglais en Hollande, aux Autrichiens en Suisse et en Italie. Le général Brune bat le duc d’York à Alkmaer, et fait aux Russes sept mille prisonniers, que plus tard le premier consul renvoya sans rançon et habillés à l’empereur Paul 1er ; trait d’habile politique, qui servit alors les intérêts de la France.

    Zurich, 25 septembre 1799

    Nous avions été expulsés de toute l’ltalie, à l’exception de Gênes. Les Autrichiens et les Russes, arrivés au cœur de la Suisse, menaçaient Lyon et la France. Masséna, avec autant de vigueur et d’habileté que Dumouriez en 1792, saisit l’instant où les Autrichiens font un mouvement vers le Bas-Rhin, et où Suwarow accourt d’ltalie par le Saint-Gothard. Il attaque l’armée ennemie à Zurich avant qu’elle ait pu se réunir, la défait complètement, marche ensuite au-devant de Suwarow, et le force à fuir en déroute. La coalition est rompue ; après cet échec le général russe mécontent traverse l’Allemagne, et retourne en Russie.

    Héliopolis, 20 mars 1800

    Au printemps de 1800, les Turcs, profitant du départ du général en chef Bonaparte, renouvellent leur tentative pour reprendre l’Égypte. Le grand-vizir par la Syrie arrive à Héliopolis et propose à Kléber de capituler. Celui-ci met à l’ordre de l’armée sa fameuse proclamation : « Soldats, à une telle insulte, on ne répond que par la victoire ». Il attaque et bat complètement l’armée turque. Peu de temps après, il meurt assassiné au Caire.

    Marengo, 14 juin 1800

    Placé à la tête du gouvernement par la révolution du 18 brumaire, Bonaparte, premier consul, s’occupe tout de suite des armées et de l’Italie. Il charge Masséna de défendre Gênes, Suchet de défendre le pont du Var, et à la tête de l’armée de réserve il passe le Saint-Bernard, entre à Milan, et poursuit le général autrichien Mélas, qui s’enfonçait dans les Alpes maritimes, rêvant la conquête de la Provence. Il l’atteint à Marengo et lui livre bataille. Desaix arrivant d’Égypte est tué. Une victoire longtemps disputée couronne les armées françaises. Mélas, réduit à capituler en rase campagne, se retire derrière l’Adige avec son armée, abandonnant vingt-deux places de guerre, et toute la Lombardie.

    Hohenlinden, 3 décembre 1800

    A la fin de la même année 1800, Moreau termine sa belle campagne du Rhin, ou plutôt du Danube, par la victoire d’Hohenlinden. Il entre en Autriche, et porte son armée victorieuse jusqu’à Steyer, presque aux portes de Vienne. Ce résultat amena les négociations de Lunéville et ensuite la paix d’Amiens.

    Ulm, 17 octobre 1805

    Le premier consul, devenu empereur des Français, avait rassemblé une armée au camp de Boulogne, pour menacer l’Angleterre d’une descente, lorsque l’Autriche, entraînée avec la Russie dans une troisième coalition, fait marcher son armée vers le Rhin. Malgré la saison et les distances, les troupes françaises quittent leurs camps sur la côte, franchissent rapidement l’intervalle, passent la frontière, et s’avancent en Allemagne au-devant de l’armée autrichienne, que Mack concentrait dans Ulm. Enveloppée et battue sur tous les points, elle met bas les armes.

    Austerlitz, 2 décembre 1805

    Les Français de là se mettent en marche sur l’Autriche, traversent Munich, Vienne, le Danube, arrivent en Moravie, et livrent bataille aux Russes et aux Autrichiens réunis à Austerlitz, sous le commandement des deux empereurs François et Alexandre. Après la plus éclatante victoire, l’empereur Napoléon reçoit à son bivouac l’empereur François (dont il devait plus tard devenir le gendre), lui accorde la paix, et consent à laisser se retirer par étapes l’armée russe. Là se termina la coalition.

    Iéna, 14 octobre 1806

    Mais la quatrième suivit de près : au moment où les armes allaient décider de la fortune à Austerlitz, un envoyé de la Prusse était venu exposer au nom de son gouvernement des prétentions inopportunes. Ces prétentions, redevenues presque menaçantes au printemps suivant, décident l’empereur Napoléon à rentrer en campagne contre la Prusse avant la jonction des Russes, qui arrivaient encore au secours de leur allié. Son armée, répandue en Allemagne, et rassemblée en peu de jours, traverse la Thuringe, se porte au-delà de la Saale, et attaque à la fois l’armée ennemie à Iéna, où commande le prince de Hohenlohe ; et à Awerstedt, ou commandaient en personne le roi de Prusse et le duc de Brunswick.

    Une double victoire met toute la Prusse à la disposition de Napoléon. Le duc de Brunswick, le même qui, quinze ans avant, avait menacé Paris et échoué à Valmy, fut blessé mortellement dans cette journée ; il eut les deux yeux crevés par une balle. Le maréchal Davoust a depuis été créé duc d’Awerstedt, nom par lequel cette bataille est appelée en Allemagne.

    Friedland, 14 juin 1807

    La campagne de 1806, prolongée en Pologne pendant tout l’hiver, se termina en 1807 sur les limites de la Prusse orientale, à Friedland, où les armées prussienne et russe furent vaincues, ce qui amena la fin de la quatrième coalition et la paix de Tilsitt, suivie peu après des conférences d’Erfurth.

    Somo-Siera, 30 novembre 1808

    L’Empereur avait entrepris la conquête de l’Espagne, mais il y rencontra une résistance inattendue. Comptant sur son accord avec Alexandre, il retira de l’Allemagne une partie de ses vieilles troupes, les envoya au-delà des Pyrénées, battit ou dispersa les corps espagnols, et, se mettant lui-même à la tête de son armée principale, marcha sur la Castille et sur Madrid dans l’hiver de 1808. Au passage des montagnes du Guadarama, le défilé de Soma-Siera fortement retranché semblait devoir arrêter la marche. Plutôt que de montrer la moindre hésitation, il attaqua sans attendre son infanterie, et lança sur la glace et les escarpements l’intrépide cavalerie polonaise, qui franchit tous les obstacles. L’empereur, peu de jours après, entra dans Madrid. Presque aussitôt, informé de la marche d’une armée anglaise, il se met en mouvement pour la combattre, lorsqu’il reçut à Benavente la nouvelle que l’Autriche, excitée par l’Angleterre, et croyant le moment favorable, faisait les préparatifs d’une cinquième coalition.

    Esling, 22 mai 1809

    Il revint immédiatement en France, et de là en Allemagne, ou il arrêta d abord à Eckmülh le premier effort de l’armée autrichienne et la rejeta sur la rive gauche du Danube. Il marcha ensuite sur Vienne, s’y établit, et fit les préparatifs du passage de ce fleuve en face du prince Charles, qui commandait l’armée ennemie. Le 22 mai 1809, à Esling, les Français occupèrent la rive gauche, mais une crue subite des eaux ne nous permit pas de conserver la position. Le maréchal Lannes fut blessé à mort. L’armée se concentra dans l’île de Lobau.

    Wagram, 5 juillet 1809

    Elle s’élança de nouveau le 5 juillet, sur le champ de bataille de Wagram, que malgré tous ses efforts, l’armée autrichienne fut obligée d’abandonner. Les noms d’Esling, de Lobeau, de Wagram, devinrent des titres pour le maréchal Masséna, pour le général Mouton, pour le prince Berthier. La guerre fut suivie d’un traité de paix et du mariage de l’archiduchesse Marie-Louise avec l’empereur Napoléon, d’où est né le roi de Rome, mort en 1852.

    La Moskowa, 7 septembre 1812

    En 1812, l’Espagne, après beaucoup de vicissitudes, étant en grande partie soumise, et l’empereur Alexandre s’étant rapproché de la politique anglaise, Napoléon, aidé de l’alliance autrichienne et prussienne, porta la guerre en Russie, traversa la Pologne, Wilna, Smolensk, et marcha sur Moskow. En avant de cette capitale, l’armée russe, qui jusque-là n’avait fait que céder le terrain, se réunit pour livrer bataille à Mozaisk, sur les bords de la Moskowa. Elle fut vaincue après une lutte des plus acharnées. Notre armée entra dans Moskow, dont le feu dévora la plus grande partie. Après quelque séjour, elle reprit la route de Wilna et de Varsovie. Mais surprise par l’hiver le plus rigoureux, elle périt presque entièrement par le froid, la faim et les fatigues, plus que par le fer de l’ennemi, dans cette longue marche où les hommes et les chevaux succombaient souvent sans résistance. Pour réparer ce grand désastre, l’empereur était revenu en France, avait fait un appel au courage de la nation. Et, parvenu à rassembler encore une armée jeune, mais pleine d’ardeur, il la conduisit, au commencement de 1813, avec les débris de la grande armée, à la rencontre des Russes, qui, renforcés des Prussiens, pénétraient en Allemagne.

    Lutzen, 2 mai 1813 – Bautzen, 20 mai 1813

    Sur le champ de bataille de Lutzen, illustré par la victoire et la mort du grand Gustave, il ressaisit la fortune, poursuit avec vigueur ses succès, attaque et défait de nouveau à Bautzen l’armée ennemie en retraite, la suit jusqu’en Silésie, et là conclut un armistice qui allait rendre la paix possible.

    Mais dans le même temps, l’Autriche se montrait disposée à rentrer dans l’union de ses anciens alliés. Napoléon, au lieu de traiter, rompt avec son beau-père, et se voit réduit à combattre seul contre trois armées. Attaqué dans Dresde, il fait d’habiles dispositions, et par son génie et son audace, il reste encore maître du champ de bataille. Moreau est tué dans les rangs de l’armée russe. Nos troupes poursuivent l’ennemi, et le refoulent en Bohème. Ce fut notre dernière victoire.

    Hanau, 30 octobre 1813

    La perte de la bataille de Leipsik, au mois d’octobre suivant, met un terme à cette lutte, devenue trop inégale par l’accession des Suédois à la coalition, et par l’abandon de nos derniers alliés, qui tournèrent leurs armes contre nous. L’armée française n’eut plus d’autre parti que de venir sur le Rhin, pour protéger le territoire de la patrie contre l’invasion. A Hanau, les Bavarois nous attendirent dans un défilé pour nous intercepter le passage. L’armée les culbuta, et, continuant sa marche, repassa la frontière.

    Montmirail, 11 février 1814 – Montereau, 18 février 1814

    1814 fut la fin de nos triomphes et de l’empire. Avec les restes de l’armée et de la garde impériale, Napoléon vaincu défendit encore le cœur de la France envahie, fit trembler et reculer les vainqueurs à Montmirail et à Montereau. Mais pendant qu’il manœuvrait d’un point à l’autre de la circonférence pour faire face partout, l’ennemi se porte au centre, et pénètre dans Paris. L’Empereur abdique à Fontainebleau.

    Ligny, 16 juin 1815

    L’année suivante, ramené par la fortune, il tente un dernier effort, qui aboutit à la catastrophe de Waterloo, mais qu’honore du moins la valeur du soldat, et le succès obtenu la veille sur les Prussiens à Ligny, près de ce champ de bataille de Fleurus, illustré plusieurs fois par nos victoires, dans l’ancien comme dans le nouveau régime.

     

    Les tympans des petits arcs des faces latérales présentent l’infanterie et la cavalerie.

    L’infanterie est exécutée par M. Bra. A gauche est le grenadier enveloppé dans un drapeau surmonté de l’aigle impériale ; d’une main il tient son arme au repos, de l’autre il élève une branche de chêne. A droite est le chasseur tenant son arme serrée contre lui ; il semble menacer quiconque tenterait de la lui ravir, ainsi que le chêne de victoire qu’il a noblement conquis.

    Celui de la face latérale de gauche, représentant la cavalerie, est exécuté par M. Valais. La figure de gauche représente la grosse cavalerie par un carabinier défendant son guidon. La figure de droite représente la cavalerie légère, par un lancier saisissant ses armes.

     

     

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