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  • 15 février 2012 - Par Au fil des mots et de l'histoire

     

     Le 14 février 1879 - L’adoption de « La Marseillaise » comme hymne national dans EPHEMERIDE MILITAIRE La-Marsaillaise-150x150

     

    L’adoption de « La Marseillaise » comme hymne national

    D’après « Histoire de la Marseillaise » – Julien Tiersot -1915

     

    Au lendemain de 1870, au cours des années de politique incertaine durant lesquelles la République existait en nom plus qu’en fait, le chant de Rouget de Lisle, la Marseillaise avait encore la réputation d’un chant d’émeute, et les gouvernements la redoutaient. Cependant, bien qu’il ne fût pas permis de l’exécuter publiquement, elle vivait mystérieusement au fond de tous les coeurs : elle y vibrait comme un chant d’espérance et de foi.

    Aussi, quand, plusieurs années après les désastres, la France, jusqu’alors recueillie dans son effort de relèvement, se redressa soudain, lorsque, au milieu d’un joyeux élan populaire, l’Exposition de 1878 et les fêtes qui l’accompagnèrent, les plus belles que l’on eût vues depuis le 14 juillet 1790, manifestèrent que, loin d’avoir été frappée à mort, elle était redevenue plus vivante, plus active et plus prospère que jamais, rien ne put s’opposer à l’explosion d’un chant par où s’exhalait un sentiment irrésistible.

    La Marseillaise sortit de toutes les bouches. Toutes les occasions furent bonnes pour imposer l’éclat de ses impérieux accords.

    Il nous souvient d’un dernier effort qui fut tenté par ses ennemis pour en combattre l’effet. A la fête du 30 juin 1878, à la fin d’un concert de musique nationale donné devant une grande foule populaire, au jardin des Tuileries, un orchestre et un choeur puissants firent entendre une chanson nouvelle que l’on annonçait comme devant être l’hymne officiel de la troisième République.

    Cette chanson : Vive la France ! faite sur commande d’après l’initiative du gouvernement d’alors, avait pour auteurs un poète et un musicien dont les noms pouvaient à bon droit inspirer confiance, Paul Déroulède, Charles Gounod, et ses intentions étaient pures. La foule l’écouta avec attention. Par quelques bravos, elle manifesta une approbation relative aux premiers couplets. Aux derniers, elle resta silencieuse et glacée. Mais bientôt un murmure gronda. Un cri s’éleva parmi la foule, pressant, impérieux, unanime : « La Marseillaise ! ».

    Les musiciens, déjà prêts à partir, reprirent leurs places, et, sans qu’il y eût eu nulle entente, ni répétition préalable, firent entendre l’immortelle mélodie, que les mille voix du peuple redirent aussitôt, et qui jaillit, radieuse, illuminant la foule de son éclat joyeux et irrésistible.

    La cause était jugée, la Marseillaise triomphait. Par la force des choses, elle était redevenue chant national.

    Aussi, lorsqu’à quelques mois de là, le 14 février 1879, la proposition fut faite à la Chambre de la consacrer officiellement et définitivement pour tel, son adoption ne fut douteuse à aucun moment. Bien plus : il n’y eut même pas besoin de voter sur elle, car le député qui la soutenait, Barodet, rappelant qu’un décret de la Convention avait déjà proclamé le caractère national du chant de la Marseillaise, proposa de retirer son projet si le gouvernement s’engageait à se conformer à cette ancienne disposition. Et c’est au milieu des applaudissements prolongés de la gauche et du centre que le ministre de la Guerre, général Gresley, vint déclarer « qu’il appliquerait le décret du 26 messidor an III dans toutes les circonstances où il y aurait lieu de l’appliquer ».

    Depuis ce jour, la Marseillaise, toujours jeune et vivace, n’a plus jamais cessé de symboliser harmonieusement la France, accueillie partout avec admiration et respect. Ceux qui exprimaient la crainte que le chant révolutionnaire fût écouté avec déplaisir par les souverains des pays amis, ont pu s’apercevoir à quel point ils s’étaient trompés.

    Pendant de longues années, ses accents belliqueux n’ont point paru hors de place dans les manifestations les plus pacifiques, et la Marseillaise parut cesser d’être un chant de guerre pour devenir le chant de l’action fraternelle, symbole de l’activité vive et féconde des nations unies. Les rois qui redoutaient jadis pour leurs peuples le contact de la vieille mélodie qui avait combattu contre eux, ont fini par ne plus la craindre et par l’accueillir en souriant.

     

     

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