Pierre LE TIEC est né le 4 juillet 1917 à Langoat dans les Côtes d’Armor dans une famille de 10 enfants.
Très tôt il doit gagner sa vie et quitte l’école à 11 ans et demi pour travailler comme gardien de vaches puis charretier.
Appelé sous les drapeaux en octobre 1938, il sert successivement au 4ème régiment de zouaves à Tunis puis au 8ème régiment de tirailleurs tunisiens.
A la déclaration de la guerre, son régiment fait mouvement sur la métropole. Engagé dans les rudes combats de la campagne de France, il est fait prisonnier dans la région parisienne le 22 juin 1940.
Interné dans un stalag en Allemagne, il est libéré et démobilisé en mai 1945. Peu de temps après, il s’engage et sert à la 401ème puis 421ème compagnie de garde de prisonniers allemands.
Mais rapidement, il se porte volontaire pour le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient et débarque à Saigon le 14 février 1946. Affecté au 22ème régiment d’infanterie coloniale, il se distingue d’emblée comme tireur FM par son sang froid et son calme lors d’une embuscade dans la région de Tan Tuy Han en abattant 3 rebelles.
Cité le 1er mai 1946 à l’ordre du régiment, il reçoit la croix de guerre 1939-1945.
Son quotidien est fait de coups de main, d’embuscades et de patrouilles. Il s’illustre notamment en octobre 1946 en tuant trois rebelles dont un commandant d’unité puis en avril 1947 en se portant avec ses hommes, sous un feu nourri, au secours d’un groupe durement éprouvé. Pour ces faits d’armes, la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures avec étoiles d’argent et de bronze lui est décernée.
Excellent combattant et chef charismatique, il est nommé sergent en septembre 1948 et reçoit la Médaille Militaire à titre exceptionnel. Il se fait remarquer grâce à des embuscades habilement montées au cours des innombrables opérations de son unité, ce qui lui vaut d’être cité à l’ordre de la brigade et de l’armée.
De retour en métropole en novembre 1949, il totalise 6 citations à la fin de son premier séjour.
A peine rentré, il se porte à nouveau volontaire pour l’Indochine en mai 1950. Réaffecté au 22ème RIC dans la région de Thu Duc, il traque, désorganise et inflige de lourdes pertes aux Viêt-Minh, qui finit par mettre sa tête à prix. Il est alors récompensé par une citation à l’ordre du corps d’armée.
En février 1951, alors qu’il poursuit l’ennemi, il est grièvement blessé à la cuisse par des éclats de grenade. Malgré la gravité de sa blessure, il ne consent à se faire évacuer que lorsque l’objectif est atteint.
Il est cité à l’ordre de l’armée pour sa belle conduite au feu.
Promu sergent-chef le 1er juillet 1951, il fait de sa section de vietnamiens une unité d’élite, vivant en parfaite osmose avec la brousse et ses hommes. Participant à toutes les opérations, une nouvelle citation à l’ordre de l’armée lui est décernée.
En novembre 1951, blessé au bras gauche en dépiègeant une mine sur un point de passage obligé, il est une fois de plus cité pour son courage.
Tout juste guéri de sa blessure, il reprend le commandement de sa section et déjoue encore de nombreuses embuscades rebelles. Une nouvelle fois cité à l’ordre du corps d’armée, il est nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par décret le 8 juillet 1952.
Le 15 juillet 1952, non loin du village de Bien Hoa, il décèle une activité rebelle. Parti à la poursuite de l’ennemi, il est très grièvement blessé aux jambes par une rafale de FM tirée à bout portant.
Immobilisé au sol, il garde alors tout son sang froid et lance ses hommes à l’assaut, contraignant l’ennemi à la fuite.
A son arrivée à l’hôpital, il doit être amputé de la jambe droite. Une 5ème citation à l’ordre de l’armée lui est décernée pour son courage et son exemplarité au combat.
Rapatrié sanitaire le 27 septembre 1952, il est promu adjudant à titre exceptionnel le 1er février 1953.
Réformé définitif pour infirmités graves et incurables, il quitte le service actif le 3 juillet 1954 et se retire dans sa Bretagne natale. Il est promu officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur le 28 juin 1958.
Trois fois blessé et totalisant 12 citations, il s’éteint le 4 janvier 2003.
L’adjudant LE TIEC est titulaire des décorations suivantes :
Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur,
Médaille Militaire,
Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze,
Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures avec 5 palmes, 2 étoiles de vermeil, 1 étoile d’argent et 4 étoiles de bronze,
Croix du Combattant Volontaire avec agrafe Indochine,
Croix du Combattant,
Médaille Coloniale avec agrafe Extrême-Orient,
Médaille Commémorative 1939-1945 avec agrafe France,
Médaille des prisonniers,
Médaille des blessés avec 3 étoiles.
L’adjudant LE TIEC est le parrain de la 265ème promotion de l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active de Saint Maixent.
Mélissa Le Tiec on 21 mai 2015
c’était mon arrière grand pere on l’appelait « tadcoz »(grande-père en breton)