Le combat de Céret
D’après « Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, de 1792 à 1815 »
La malheureuse issue de l’attaque du camp du Boulun, força le général Turreau à revenir au plan de Dagobert, qui était d’affaiblir l’ennemi en le harcelant sans cesse, et en cherchant à isoler ses postes.
Vainqueur dans plusieurs petits combats, Turreau avait resserré les Espagnols dans leurs positions, et Ricardos, cerné presque de tous côtés par l’armée des Pyrénées-Orientales ne communiquait plus avec l’Espagne que par la seule ville de Céret, qu’occupait le comte de La Union.
La possession de ce poste devenait très importante pour les Français, et depuis longtemps, le général français en méditait la conquête. Déjà même, il avait poussé ses avant-postes jusqu’aux portes de cette ville, et ses batteries, placées sur les hauteurs qui l’entourent, en tenaient les chemins interceptés. De son côté, le général espagnol, inquiet des dangers de sa position, et impatient de s’ouvrir un passage, faisait ses préparatifs pour une action générale, et paraissait décidé à rétablir ses communications les armes à la main. Il était donc urgent de le prévenir, et le général Turreau, qui sentait combien la prise de Céret lui offrirait d’avantages, résolut de ne point retarder plus longtemps l’exécution de ses projets à cet égard.
Donnant le change à une forte reconnaissance que le comte de La Union en personne poussait en ce moment sur les avant-postes français, Turreau se présente tout-à-coup, à la tête d’une division, devant Céret, et commence l’attaque à sept heures du matin. La ville n’avait alors pour défenseurs que des Portugais peu aguerris, qui n’opposèrent qu’une faible résistance.
Foudroyés par l’artillerie républicaine, ceux qui gardaient la redoute de Céret lâchèrent pied, et furent bientôt suivis par ceux qui occupaient les retranchements du pont.
Les Portugais fuyaient sans avoir combattu, et les Français allaient s’emparer de la ville, lorsque le comte de La Union, qui revenait de son expédition, rencontre une partie des fuyards, et apprend d’eux le succès de l’attaque des Français. Il s’empresse d’accourir au secours de la place.
Enhardis par son exemple, les Portugais eux-mêmes rebroussent chemin, et veulent réparer leur honte en reprenant la redoute qu’ils ont laissé enlever. Mais de La Union ne crut pas devoir remettre le sort de l’armée dans les mains de soldats qui venaient de la compromettre.
Il ordonna à don Philippe Vianna d’attaquer les Français avec les gardes espagnoles qu’il commandait. Quoique gelés par l’eau qu’ils avaient reçue toute la nuit, ces intrépides soldats se précipitèrent dans la redoute à travers un feu de mitraille qui rendait presque inaccessible la montagne escarpée qu’il fallait gravir pour y arriver.
En vain les Français opposent une résistance proportionnée à la vigueur de l’attaque, ils sont pressés si vivement qu’ils se voient forcés de céder à leur tour, et d’abandonner la redoute pour se retirer dans leurs propres retranchements.
Fier de ce premier avantage, de La Union s’élance sur leurs traces à la tête de ses soldats et des Portugais. Trois batteries françaises sont enlevées à la baïonnette. Leurs avant-postes sont obligés de se replier.
Céret est délivré, et l’armée espagnole recouvre ses communications.
Biographie de Louis Marie Turreau
Bernard Prats on 5 février 2015
Le 26 novembre 1793, Louis Turreau ne pas faire partir de cette bataille, il a quitte le département des Pyrénées-Orientales.
La bataille de Ceret commence 7 heures du matin.
C’est Amédée Doppet qui est à la tête de l’Armée des P.O.
La division de droite est aux ordres de Pierre Poinsot.
La division du centre aux ordres du général Sol Beauclair.
La division de gauche aux ordres de Jean Jacques Laterrade.