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  • 19 novembre 2011 - Par Au fil des mots et de l'histoire

    Le 19 novembre 1809 - La bataille d'Ocaña dans EPHEMERIDE MILITAIRE labatailledocana-150x150

    La bataille d’Ocaña

    D’après « Histoire chronologique de la République et de l’Empire » – 1847

     

    Tandis que la France et l’Allemagne se réjouissent de la fin de la guerre, les Espagnols, restés inactifs depuis la retraite de l’armée anglaise sur le Portugal et la perte de la bataille d’Almonacid, recommencent leurs généreux efforts pour reconquérir leur indépendance et délivrer leur territoire des armées étrangères ; mais leur tentative n’est pas heureuse.

    Le général Blacke, qui était parvenu à rallier environ sept mille hommes dans les montagnes de l’Èbre, quitte brusquement sa retraite et se dirige sur Gerone, avec l’espoir de surprendre les derrières des troupes françaises alors devant cette place. Mais, prévenu de sa marche par un espion, le général Souham, du corps du siège, accourt rapide ment au-devant des ennemis, les atteint sur les hauteurs de San-Coloma, les charge à outrance, les harcèle sur tous les points, leur tue ou blesse douze cents hommes, en prend trois cents, et chasse les autres. Forcé de se disperser momentanément, Blacke se dirige sur Hostalrich, s’empare de cette petite ville, y jette deux mille hommes aux ordres du général Quadrador, et pénètre ensuite dans les montagnes, pour y recruter de nouvelles troupes.

    Mais comme le voisignage de Hostalrich inquiétait le corps de siège, le général Pino, commandant la division italienne, part devant Gerone, sur l’ordre du général Gouvion-Saint-Cyr, marche vers la petite ville, l’attaque sur-le-champ, l’emporte d’assaut,et, sur le refus des Espagnols de déposer les armes, passe la garnison au fil de l’épée. Il n’y eut pas cent hommes qui échappèrent à cette horrible boucherie. Le fort, occupé par sept cents Espagnols, fut investi aussitôt.

    Les Espagnols ne sont pas plus heureux sur le Tage.

    Après des efforts extraordinaires pour rallier les débris des corps de Venegas et de Cuesta, et ramasser quelques nouvelles troupes, la junte centrale de Cadix était parvenue à réunir dans l’Andalousie une armée de près de soixante-cinq mille hommes, dont elle avait confié le commandement au général Arizaga.

    Le gouvernement anglais leur avait fourni des effets d’habillement et d’équipement, des armes, des munitions, des chevaux, tout ce qu’il fallait enfin pour entrer en campagne. Malgré l’insuccès de leur dernière entreprise sur la Castille, les Espagnols osaient se flatter encore de la conquête de Madrid ; mais cette illusion fut de courte durée.

    Tandis que l’armée traverse rapidement la Sierra-Morena, passe la Guadiana et se dirige vers le Tage, directement sur la capitale, le roi Joseph et le duc de Dalmatie, instruits des projets du général Arizaga, accourent de leur côté au-devant des Espagnols.

    Le 18 novembre, au soir, les deux armées se trouvèrent en présence, en avant de la ville d’Ocaña, près d’Aranjuez. De part et d’autre, on se prépara au combat pour le lendemain.

    Ce furent les Espagnols qui engagèrent l’action par leur droite en attaquant la division Leval, de l’aile gauche du maréchal Soult. L’armée française, composée du 4e et du 5ecorps, ne comptait encore que trente-trois mille hommes en ligne, mais le duc de Bellune devait déboucher dans quelques heures avec environ quinze mille hommes de renfort. Il ne s’agissait donc que de retarder le combat pour être plus sûr de la victoire. Mais l’enthousiasme des troupes ne le permit pas : les soldats brûlaient de châtier l’ennemi qui venait les troubler si imprudemment.

    Après une fusillade d’une heure, le maréchal Mortier et le général Sébastiani prennent vigoureusement l’offensive et abordent la ligne espagnole. Tandis que le général Sénarmont se porte sur le front du centre avec une batterie de quarante pièces, et mitraille les ennemis, la division Leval se dirige au pas de course sur la droite du général Arizaga et la charge à fond.

    Pendant quelques instants, les Espagnols soutiennent les efforts de leurs adversaires. Mais foudroyés par Sénarmont et menacés d’être débordés, ils finissent par abandonner leur première position, et reculent, mais en ligne et en bon ordre, derrière Ocaña. C’était le moment décisif. Le duc de Dalmatie profite de ce mouvement rétrograde pour ordonner une attaque générale sur l’armée ennemie.

    La charge sonne aussitôt ; bientôt les Français se précipitent, aux cris de « vive l’empereur » sur Ocaña, refoulent les Espagnols de position en position, enlèvent leurs batteries et s’emparent de la ville. Au même instant le général Sébastiani s’ébranle avec la cavalerie française et celle de la garde royale de Joseph, se dirige au galop sur l’aile gauche d’Arizaga, et la déborde.

    La cavalerie espagnole, frappée d’une espèce de terreur panique, prend la fuite et abandonne l’infanterie. Les bataillons ennemis se forment alors en carrés, mais rien n’arrête l’impétuosité des troupes de Sébastiani et de Mortier : les carrés sont sabrés et enfoncés en peu d’instants. Une dernière charge, fournie par les divisions Merlin et Milhaud, achève la défaite de l’armée espagnole. Les ennemis jettent leurs armes, abandonnent leur artillerie, leurs bagages et leurs munitions, et fuient à la débandade vers la Guadiana. Plusieurs milliers d’entre eux périssent encore dans la poursuite.

    Rarement, on vit un désastre plus complet. Des soixante mille hommes que les Espagnols avaient en ligne le matin, douze mille furent tués dans la journée, soit pendant la bataille, soit pendant la retraite, et vingt-trois mille furent faits prisonniers. Cinquante pièces de canon et trente drapeaux restèrent également au pouvoir des vainqueurs. Cette défaite livrait en outre aux Français les défilés de la Sierra-Morena et par conséquent l’entrée de l’Andalousie, où ils n’avaient pu pénétrer depuis la funeste capitulation de Baylen.

     

  • One Response à “Le 19 novembre 1809 – La bataille d’Ocaña”

    • Sylvain Foulquier on 10 avril 2016

      Le chiffre de douze mille espagnols tués est exagéré.
      On estime généralement que les Espagnols ont perdu à Ocana entre 4000 et 5000 hommes tués ou blessés (contre 2000 Français).

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