Quand s’abattent du ciel livide
Tous ces pleurs glacés et perçants,
C’est l’hiver bien cruel qui vide
Ses cuveaux d’un air menaçant.
Quand le vent passe sous la porte,
En sifflant fort lugubrement,
C’est l’hiver glacé qui apporte
Quelque vif rafraîchissement.
Lorsque les brouillards et les brumes
Vous assiègent de tous côtés,
C’est encor l’hiver qui enrhume
Malgré des pulls bien tricotés.
Quand valsent les flocons de neige,
Blancs et sinistres papillons,
C’est l’hiver qui vous tend un piège
Et vous cloue dans un raidillon.
Quand le verglas revêt la route
D’une enveloppe empoisonnée,
C’est l’hiver traître qui déroute
En randonnées désordonnées.
Lorsque le givre se dépose
Pour sa scélérate mission,
C’est l’hiver félon qui propose
Des traquenards sans permission.
Bien à l’abri près d’une flamme,
Je pense à tous ces malheureux
Qui vivent véritable drame,
Victimes du froid rigoureux.
Francis Ghinolfi