François BERGER est né le 30 mai 1919 à Saint-Pierre-Chérignat dans la Creuse.
A 18 ans, il s’engage au titre du 19e Régiment du Génie et rejoint la 1èrecompagnie stationnée à Alger le 20 août 1937. Bon soldat, il est affecté au groupe Sud des compagnies sahariennes à Ouargla en août 1938 pour 18 mois.
Promu caporal le 1eraoût 1941, il est rayé des contrôles un an plus tard, et s’installe à Alger. Rappelé à l’activité le 24 novembre, il regagne le 19e R.G et passe la frontière tunisienne en avril 1943.
Pris sous un violent bombardement d’artillerie le 5 mai 1943 à la côte 458 du Kef El Azeiz, il évacue un tirailleur gravement blessé du 7e Régiment de Tirailleurs Marocains malgré le danger. Le lendemain, alors qu’il procède à la détection de mines dans le même secteur, il est blessé au genou gauche par une mine bondissante, mais poursuit sa mission. Pour son courage, il est cité à l’ordre de la division et décoré de la Croix de guerre1939-1945.
Nommé caporal-chef le 1erjuillet 1943, il se distingue à nouveau dans la région d’Oum El Abouab, le 21 juillet. Il se porte au secours, avec son équipe, de deux officiers américains grièvement blessés, en traversant un champ de mines. Il est lui-même grièvement blessé au thorax par l’explosion d’un piège. Pour cet acte de bravoure, il est cité à l’ordre de la division.
Il est muté successivement à Orléansville et à Staouéli en Algérie, puis rentre en France le 8 octobre 1944, pour être aussitôt engagé dans l’Est avec la 3ecompagnie du Bataillon de Choc. Le 20 novembre à Essert, il se lance à la tête de son groupe à l’assaut d’une crête tenue par l’ennemi et réalise, sous des feux violents, des liaisons délicates. Il est cité à l’ordre de la brigade pour cette action. Poursuivant les combats à Durrenentzen deux mois plus tard, il est blessé par des éclats d’obus au visage. Promu sergent le 23 juillet 1945, il est démobilisé le mois suivant.
En janvier 1946, il se rengage comme caporal au titre du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes. Il est affecté au 2e Bataillon de Parachutistes de Choc le 1er mars, et obtient son brevet militaire parachutiste. Muté en octobre 1946 au 1erRégiment de Choc, il débarque à Haïphong en Indochine le 23 janvier 1947. Le 8 octobre, parachuté sur Cho Don au Tonkin, il mène ses hommes à la conquête d’un PC de Bataillon Viet Min, récupérant de nombreuses munitions. Il est cité à l’ordre de la brigade et décoré de la Croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs.
Promu caporal-chef le 10 juillet 1948, il se distingue une semaine plus tard à Nam Chau. Chef de groupe émérite, il s’élance baïonnette au canon sur l’ennemi et force un groupe à s’enfuir en abandonnant son armement. Parachuté à Mai Su le 17 octobre, puis à Vietri le 7 novembre, il monte à l’assaut de groupes rebelles à la tête de ses hommes, infligeant des pertes importantes à l’ennemi, allant jusqu’au combat au corps à corps. Pour ces actes de courage, il est cité à l’ordre de la brigade et du corps d’armée.
Chef de groupe remarquable, il est promu sergent le 1erjanvier 1949. Le 6 janvier, il réussit, lors de l’embuscade de Binh Long et malgré un feu violent d’armes automatiques, à manoeuvrer l’adversaire qui doit se replier en abandonnant blessés et armement. Le 14 janvier, lors de la prise du camp militaire de Chau Dap, il s’élance en tête de son groupe à l’assaut d’une position adverse fortement tenue, infligeant de lourdes pertes aux rebelles. Pour son audace au combat, il est cité à l’ordre de l’armée et se voit conférer la médaille militaire le 6 juillet 1949.
Démobilisé le 12 janvier 1950, il rengage au titre du 126e Bataillon d’Infanterie le 15 juin. Il est promu sergent-chef le 1er janvier 1951 et rejoint le 3eBataillon Thaï à Haïphong le 9 avril 1952. Le 20 novembre, sa section en poste à Moc Chau est attaquée en force. Il rompt l’encerclement adverse, tient la brousse pendant 8 jours, déjouant les embuscades, et parvient à regagner le centre de résistance de Nasan. Il est, à nouveau, cité à l’ordre de l’armée. Le 16 juin 1953, il est affecté au 3e, puis au 1er Bataillon de Parachutistes Vietnamiens des Troupes Aéroportées d’Indochine du Nord. Le 8 janvier 1954, à Ban Na Khan au Laos, il donne l’assaut, avec un groupe, contre des rebelles qui tentaient d’infiltrer le dispositif de sa section, leur infligeant des pertes sévères. Malgré les feux nourris, il récupère et évacue les blessés. Cité à l’ordre de la brigade le 14 février 1954, il est décoré de la Médaille de l’Ordre du Mérite Militaire des Sip Hoc Chau le 26 mars.
Le 23 mai, il rejoint le 18e Régiment d’Infanterie Parachutiste de Choc à Pau. Le 2 novembre, il débarque à Tunis pour servir à la section aéroportée de l’Etat-major. En janvier 1956, il rentre à Pau, puis repart en août en Algérie, à Djidjelli, à la 75e Compagnie du Quartier Général. Il prend sa retraite le 24 octobre 1957, et se retire dans son Limousin natal.
Neuf fois cité, blessé à trois reprises, titulaire de la Médaille Militaire, le sergent-chef BERGER est fait Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur le 29 décembre 1959.
Il s’éteint le 5 avril 2001.
Le sergent-chef François BERGER était titulaire des décorations suivantes :
- Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
- Croix de guerre 1939-1945 avec 2 étoiles d’argent et 1 étoile de bronze
- Croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs avec 2 palmes, 1 étoile de vermeil et 3 étoiles de bronze
- Médaille coloniale avec agrafe « Extrême-Orient »
- Médaille commémorative française 1939-1945
- Médaille commémorative de la campagne d’Indochine
- Médaille commémorative de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord
- Médaille de l’Ordre du Mérite Militaire des Sip Hoc Chau.
Le sergent-chef François BERGER est le parrain de la 263e promotion de l’Ecole des Sous-Officiers d’Active de Saint-Maixent.