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    Les grands hivers en France (2) dans EVENEMENTS AU TRAVERS DES SIECLES paysagedhiver11-150x150

     

    D’après des extraits de la monographie imprimée
    « Des changements dans le climat de la France – Histoire de ses révolutions météorologiques »
    du docteur Joseph-Jean-Nicolas Fuster, éditée en 1845.

    Les grands hivers des contrées du Nord

    IVe siècle

    - En 355, la rigueur de l’hiver fit mourir de froid un grand nombre de personnes.
    - La Meuse était gelée pendant les mois de décembre et de janvier, de 356 à 357. Un été chaud et sec avait précédé cet hiver.
    - En 358, il faisait à Paris un froid extraordinaire.
    - L’hiver de 360 fut beaucoup plus rude que de coutume.
    - L’hiver était excessivement rigoureux au mois de janvier 366.
    - Au mois de février 377, les Barbares passent le Rhin sur la glace.

    VIIe siècle

    - Le froid insolite de l’année 603 tua une grande partie des vignes.

    IXe siècle

    - L’hiver de 811 parut très rude, il se prolongea jusqu’à la fin de mars.
    -
    Celui de 824 fut aussi long que rigoureux.
    - L’année 830 eut un hiver très rude.
    - Le froid de 842 ne fut ni moins intense ni moins durable. Il tomba beaucoup de neige la nuit du 14 avril.
    - On traversait la Seine sur la glace vers le 6 janvier 849.
    - L’hiver de 880, très long et très froid, gela pendant longtemps le Rhin et le Main, on les traversait de pied ferme.
    - Les gelées de 881 persévérèrent jusqu’au printemps.
    - L’hiver de 893fut à la fois si rude et si long, qu’on put voir en certains endroits, un pied de neige durant cinq jours au mois de mars. Ce froid entraîna une grande disette de vin sur le territoire de Bayeux.

    Xe siècle

    - En 927 ou 928, l’hiver fut très rigoureux.
    - L’âpreté excessive du froid de 964 persista qu’au 1erfévrier.
    - L’hiver de 975 fut rude, long, sec et accompagné de grandes neiges.

    XIe siècle

    - En 1043, de fortes gelées durèrent depuis les premiers jours de décembre jusqu’aux premiers jours de mars.
    - Grand hiver en 1077, accompagné de neiges : elles commencèrent à tomber à la fin d’octobre 1076 et ne cessèrent pas jusqu’au 27 mars 1077.
    - L’hiver de 1094, plus rude que de coutume, sévit cruellement pendant huit semaines de suite. La rigueur du froid gela des animaux et des hommes.

    XIIe siècle

    - Hiver excessif en 1100.
    - Les gelées de 1115 commencèrent le 22 décembre. Elles se soutinrent jusqu’au 25 février 1116.
    - Le rigoureux hiver de 1126 dura six semaines.
    - Il y eut un hiver très rude en 1141-1142.
    - L’hiver non moins rigoureux de 1150 continua pendant trois mois. Plusieurs personnes eurent les membres gelés. Il ne permit pas les travaux agricoles du printemps.
    - En 1176, les grandes gelées s’étendirent du 13 décembre au 15 mars.

     

    XIIIe siècle

    - Le froid de 1204 surpassa tout ce qu’on avait vu de mémoire d’homme.
    - En 1210, on essuya, au commencement du mois de janvier, une gelée très forte, qui continua près de deux mois. Elle empêcha les semailles d’hiver et fit périr beaucoup de semences. Les récoltes ne rendirent pas même les grains semés.
    - A l’extrême rigueur du froid de 1224, se joignit un vent violent qui déracina les moissons et renversa en plusieurs endroits les tours des églises.
    - La gelée de 1226 dura, par un temps clair et sec, depuis les premiers jours du mois de novembre jusqu’au 5 ou 6 février.
    - Les rivières du nord gelèrent en 1236 et en 1269.
    - Les gelées de 1288 tuent les bourgeons des vignes, tous les bois et les vergers.
    - L’hiver de 1292 fut encore très rigoureux dans le nord.

    XIVe siècle

    - L’hiver assez rude de 1316 dura sans discontinuer de la fin de novembre à Pâques.
    - Le froid excessif de 1325 gela rapidement la Seine à deux reprises. On la traversait à Paris avec des fardeaux, et la solidité de sa surface permettait d’y faire rouler des tonneaux pleins de vin. De grandes neiges accompagnèrent ces gelées, elles ne fondirent complètement qu’a Pâques.
    - On cite aussi le froid de 1392.

     

    XVe siècle

    - En 1422, le vin, le verjus et le vinaigre gelèrent dans les caves. La Seine, à Paris, dont les eaux étaient hautes, se prit cependant tout entière. Moins de trois jours suffirent pour décider ces phénomènes, tant le froid s’accrut brusquement. Les gelées, d’ailleurs, se déclarèrent le 12 janvier, et l’on avait encore de la glace à la Notre-Dame de mars.
    - L’hiver de 1458 fut si rigoureux, qu’une armée de quarante mille hommes put camper sur le Danube.
    - En 1468, il fallut rompre avec la hache, le vin qu’on distribuait aux troupes de la Sandre.
    - L’hiver de 1476 devint progressivement de plus en plus rude. La terre se couvrit de neige. Le froid fut si grand, la nuit de Noël, que plus de quatre cents hommes de l’armée de Charles le Téméraire, sous Nancy, moururent ou eurent les pieds gelés. Le Rhin charriait. Le froid continuait encore au mois de janvier. La neige, qui tombait à gros flocons, obscurcissait le jour et empêchait de voir loin devant soi.

     

    XVIe siècle

    - En 1528, la gelée fit périr, à Paris, les blés et les légumes. Il fallut, au commencement de l’année, labourer et ensemencer de nouveau les terres.
    - L’hiver de 1561 est cité, dans les histoires de la Ligue, comme un des plus rudes.
    - Un froid excessif, et tel qu’on n’en avait jamais vu, éclata au commencement du mois de novembre 1573, et continua avec le même excès jusqu’au mois de mars 1574.

     

    XVIIe siècle

    - L’histoire parle de la rigueur de l’hiver de 1618 à 1619. Le 22 février, lorsque Marie de Médicis s’échappa du château de Blois, la Loire charriait encore de gros glaçons et commençait à se prendre sous le pont, en face du château.
    - En 1655, la gelée commença le 25 novembre, elle devint excessive du 8 au 10 décembre, et elle continua, après deux courts dégels, jusqu’au mois de mars. La Seine fut prise.
    - En 1662, il y eut une gelée soutenue, depuis le 5 décembre jusqu’au 8 mars. Le froid se modéra à trois reprises. La Seine gela au mois de décembre.
    - Parent, de l’académie des sciences, compare le froid de 1669 à 1670 à celui des hivers de 1608 et de 1709. Sa rigueur, aux mois de janvier et de février, tua une foule d’arbres.
    - Un froid extrême régna du 2 décembre 1676 au 13 janvier 1677. La terre était couverte de neige, et la Seine resta gelée trente-cinq jours de suite.
    - Un froid excessif régna aussi dans le nord, en 1684.
    - La Hire compte le froid de 1694 à 1695 parmi les plus intenses.

    XVIIIe siècle

    - A Paris, le froid atteignit -19°9 en 1716, -15°4 en 1729, -18°2 en 1742, -14°9 en 1747, -15° en 1754, -13°8 en 1758, -16°2 en 1767. La Seine se prit en totalité pendant la plupart de ces hivers.

    - Insistons sur l’un des plus mémorables.
    Le froid de 1740 fut à la fois très intense et très opiniâtre. Il affecta principalement les régions du Nord. Sa persistance remarquable a valu à cette année le nom d’année du long hiver. A Paris, le thermomètre tomba chaque jour au-dessous de zéro pendant les mois de janvier, de février et les neuf premiers jours du mois de mars. Il s’éleva fort peu le reste de ce mois et durant le mois d’avril. Il ne monta réellement à sa hauteur normale que le 23 mai. Sa température s’abaissa de nouveau beaucoup au-dessous de son degré ordinaire après le mois de juin. On eut même une gelée blanche dans la campagne le matin du 3 août. Le mois d’octobre eut deux gelées et de la glace. Ce froid précoce continua dans le mois de novembre. Enfin, des pluies extraordinaires couronnèrent par des inondations désastreuses, la constitution déplorable de cette année.

    Le froid de 1740 se composa de gelées et de dégels alternatifs. Les gelées de Paris durèrent deux mois et demi. Un vent violent du nord, qui souffla surtout les 23 et 24 février, en accrut subitement l’âpreté. Le maximum du froid arriva le 25 février, et il égala -15°6. La Seine fut gelée dans toute sa largeur.Montpellier ne ressentit nullement le rigoureux hiver de cette année. La Provence ne partagea pas ce privilège, tous ses oliviers périrent par un froid de -17°5.

    Au centre de la France, l’hiver de 1740 tint juste le milieu entre son excès dans le Nord et sa douceur générale dans le Midi. A Bordeaux, le froid du mois de janvier ne marqua qu’une seule fois -2°5. Le mois de février, beaucoup plus rude, n’indiqua pas néanmoins au delà de -8°. Mais le thermomètre resta presque constamment au-dessous de zéro. Le froid s’éleva davantage à Lyon, du côté de l’Est. Là, il marqua -7°5 en janvier, et -11°2 le 19 février.

    - Le froid de 1766 a procédé fort inégalement. Sa violence dans le Nord le place au rang des plus rudes. Il a été moins vif en général dans les provinces du centre et du Midi, on l’a très peu senti dans quelques-unes, et il a même été nul sur d’autres points.

    A Paris, il commença le 9 janvier. Depuis, jusqu’au 2 février, c’est-à-dire durant 24 jours de suite, le thermomètre resta constamment au-dessous du terme de la glace. Il gelait à toute heure de la nuit et du jour. Le dégel s’annonça le 2 février, mais il ne fut bien décidé que le 3 au matin. La Seine charria le 19 janvier. Elle ne se prit que dans la nuit du 24 au 25, le froid ayant marqué, le 20 et le 21, -13 à -14°. La congélation du fleuve n’en occupa toute la largeur qu’en deçà du pont de la Tournelle et au-delà du Pont-Royal. Le milieu de son courant se maintint libre entre le Pont-Neuf et le Pont-Royal, particularité encore inexpliquée, qu’on avait déjà remarquée pendant l’hiver de 1709.

    Un ciel couvert mêlé de brouillards et des vents de nord-est accompagnèrent ces gelées. Elles firent périr beaucoup de monde, sur les grandes routes, à la campagne et jusque dans les rues. Fort modérées les six premiers jours, leur intensité redoubla brusquement le 15 janvier au matin, s’amortit un peu le 16 et le 17, s’exaspéra de nouveau le 17 au soir, fléchit encore et s’éleva à plusieurs reprises jusqu’au 27 de ce mois. Enfin le 27, un nouvel accroissement la porta subitement de -11° à -16°et de là, le 29 au matin, au maximum de cette année, soit -20°4.

    Ce froid excessif n’a varié tout au plus que de 5 à 6°, du 29 janvier au 1er février. Le dégel a été très prompt. Le soir de ce dernier jour, le thermomètre remonta rapidement de -17°6 à -6°, et le 2 février, jour du dégel, de -6° à + 4°, environ.

    A Lyon, le froid de 1766 surpassa celui de 1709. Les gelées durèrent 17 jours. Elles éclatèrent le 16 janvier et du 16 au 27, lee thermomètre se fixa entre -7°5 et -8°7. Son abaissement marcha depuis si rapidement, que le 31, il atteignit -18°, et le 1er février -21° à -22°. Le Rhône charria énormément, il se prit presque entièrement au-dessous de la ville. Quant à la Saône, sa congélation était complète, excepté entre les deux ponts.

    - L’hiver de 1783 à 1784 se renferma presque exclusivement dans la zone du Nord. Ce rigoureux hiver éclata au mois de décembre. Le 29, le thermomètre de l’Observatoire de Paris indiqua, vers sept heures du matin, -11°2 et à six heures du soir, -13°. Le plus grand froid arriva le 30, à minuit. Il égala -18°8. D’abondantes neiges jonchèrent le sol. Les gelées durèrent, suivant le P. Cotte, soixante-neuf jours consécutifs.

    - L’année 1793 se termina aussi par un froid très rigoureux.

    XIXe siècle

    - Le 31 décembtre 1799, le thermomètre de l’Observatoire de Paris marque -13°1, le 16 janvier 1802-15°5, le 12 février 1803-15°4, et le 14 janvier 1823 -14°6.

    - Le froid de 1840 à 1841 débuta à Paris le 27 novembre, accompagné pendant quelques jours d’un épais brouillard qui se dissipait vers midi, d’un vent de nord-est et d’un soleil brillant après la disparition du brouillard. Les gelées de -2 à – 3° seulement, cessèrent les deux ou trois premiers jours de décembre pour recommencer le 5. Elles augmentèrent alors avec quelques variations, au milieu d’un temps couvert, par un air très sec et un vent d’est violent, en sorte que le thermomètre s’abaissa à -4°, -7°, -9°6, -11°4, et jusqu’à -13°2 le 17.

    La Seine très haute à cette époque, gelée sur ses deux rives dès le 14, et charriant de gros glaçons, se prit entièrement le 17 au dessus du pont d’Austerlitz, au dessous du pont de Saint-Cloud, et à Paris même aux dernières arches du Pont-Royal, tandis que la terre, poudreuse comme au mois de juillet, était enlevée en tourbillons de poussière par un grand vent glacial. Une neige abondante tombée le 18 n’empêcha pas le thermomètre de descendre à -11°9. Le froid s’adoucit ensuite et s’exapéra alternativement. Enfin, le dégel n’arriva que le 30, et ne fut complet que le 31, le vent soufflant du sud-ouest.Toutefois, les gelées ne s’interrompirent que pendant les trois premiers jours de 1841. Mais cette interruption suffit à fondre entièrement les neiges et à déterminer la débâcle de la Seine. Le retour du froid s’annonça dès le 4, sans que le vent cessât de souffler du sud et de l’ouest. Sa recrudescence fut moins longue et moins rude que la première explosion, car elle ne dura guère que cinq ou six jours, et le thermomètre ne marqua que deux fois -9° et -9°4, excepté le 8, où il s’abaissa de nouveau à -13°1.

    La Seine recommença à charrier en abondance, principalement le 9 et le 10, jusqu’à ce que la chute d’une grande quantité de neige (à peu près un mètre et demi) aidée d’un vent de sud ouest, dans la nuit du 9 au 10, fit remonter brusquement le thermomètre de -9°4 à +5°3, et amena le 10 même un dégel général.

    Cette seconde rémission, plus prononcée et plus durable que la première, ne termina pas définitivement le règne de cet hiver. Il y eut d’abord d’autres petites gelées et de nouvelles neiges à la suite de huit à dix jours d’une température modérée ou plutôt chaude, puisque le thermomètre au minimum monta à +3°, +7°3 et +10°1. En outre, le froid ne redevint intense et la gelée opiniâtre, le vent étant remis au nord-est, que du 31janvier au 7 février. Dans cet intervalle, on vit de nouveau, à deux ou trois reprises quelques millimètres de neige.

    La Seine charria pour la troisième fois le 5 février et le thermomètre resta pendant les sept premiers jours de ce mois constamment au-dessous de zéro, s’abaissant graduellement de -5°6 à -9° entre le 1er et le 4 février. Le dégel survint subitement le 9 sous l’influence d’un vent du sud-ouest accompagné d’une petite pluie.

    Toutes les contrées du Nord paraissent avoir souffert de la rigueur de cet hiver. On écrivait du Havre au mois de décembre que le froid y était très rude à la même époque qu’à Paris, et que le thermomètre s’y était abaissé le 15 à -8°2. A Épinal, dans les Vosges, le froid marqua, dit-on, le 17 décembre à six heures du matin -21°. 

     

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