D’après une description faite en 1907 par la société d’émulation des Vosges
La grande cascade
Cette cascade se trouve à environ trois kilomètres au sud-est du village, à la limite des territoires de Tendon et du Tholy.
La cascade est formée par la chute d’un ruisseau, dont le débit varie de 80 litres en eaux ordinaires, à plus de 4 mètres cubes en temps de crue. Elle est sur le flanc d’une montagne et on voit un grand ruban argenté qui tombe en grondant. Elle se précipite à grand fracas d’un escarpement rocheux de 30 à 35 mètres de hauteur, se brise en trois bonds distincts, formant nappes d’eau transparente.
Chaque fois qu’elle est interrompue par des rochers, elle jette autour d’elle une fumée légère comme la gaze. Si le soleil frappe de ses rayons ce nuage d’écume, il en fait des diamants étincelants et les décore d’arcs-en-ciel diaprés de mille couleurs.
« L’élévation de la masse granitique, le bruit de ce torrent jaillissant et brillant de la lumière du soleil, les arbres élevés qui l’entourent et qui contrastent entre eux par les nuances de leurs feuillaison, le sérenité du ciel, tout concourt à rendre les impressions plus vives, tout pénètre l’âme d’admiration et d’étonnement pour les grandes œuvres de la nature » (Les Vosges par Fraipont).
« Au pied de la cascade, les eaux courent sous un bois épais, touffu, aux rameaux entrelacés, cachant le ciel, mais laissant passer quelques-uns de ses rayons qui semblent semer des pièces d’or sur l’herbe verte et le terre brune » (Th. Gauthier).
Site merveilleux, bien fait pour tenter les paysagistes. Le coup d’œil sur la cascade est superbe, surtout en hiver, quand le froid a fait congeler les bords de la chute. Des milliers de glaçons, pareils à des stalactites aux formes variées, la poussière d’eau qui s’échappe et tamise le cru de la glace, le soleil d’hiver jetant une touche mélancolique sur ce lieu sauvage, tout rend ce coin encore beaucoup intéressant en hiver qu’en été. Mais alors seuls les vrais amateurs peuvent se payer le luxe d’un spectacle vraiment digne d’admiration.
La cascade de Tendon est le but de promenade favori des touristes et l’excursion classique des habitants de la région.
La petite cascade
Cette seconde cascade est située dans un lieu retiré, caché au regard des passants, à 1500 mètres à l’aval de la précédente et sur le même cours d’eau.
Le chemin de Docelles à Gérardmer, puis un sentier de quelques centaines de mètres qui s’en détache, y conduisent.
Les eaux s’échappent en plusieurs bonds, à trevers de pittoresques rochers granitiques. Elles se réuinissent dans un bassin bordé de rochers, contre lesquels se heurte le courant blanc d’écume. Puis elles courent, rapides, sous l’ombre des rives, pour aller plus bas, irriguer les prairies.
Cette cascade, dont la principale chute n’a que cinq mètres de hauteur, est reliée directement à la première, par un sentier à travers prés et bois.
Le site est aussi agréable que coquet. Les rochers qui semblent taillés par le frottement séculaire du ruisseau, les arbres, penchés sur le torrent comme pour écouter son murmure, le bruit assourdissant de sa colère quand la pluie ou la fonte des neiges l’a rendu impétueux, en été le dôme de verdure, et en hiver les blanches draperies qui le recouvre. Quel beau spectacle que celui de cette chute !