Ce cimetière, d’une superficie d’environ 22 hectares, fut construit sur le site libéré le 21 septembre 1944 par la 45ème Division d’Infanterie américaine. Dans les quinze jours suivant cette libération, un cimetière provisoire fut installé sur ce plateau dominant la Moselle. Lorsqu’après la guerre, les cimetières temporaires furent désaffectés par les services américains d’enregistrement des sépultures (American Graves Registration Services), les dépouilles mortelles des militaires dont les familles souhaitaient l’inhumation en terre étrangère, furent transférées dans les cimetières permanents généralement les plus proches.
La jouissance gratuite du terrain, fut concédée à perpétuité par le gouvernement français.
Les 5255 combattants enterrés (5186 soldats identifiés et 69 soldats inconnus) dans ce cimetière, trouvèrent la mort au cours des combats dans le centre de la France, les Vosges, la vallée du Rhin et en Allemagne. Ils représentent 42% des inhumations initialement effectuées dans la région.
Le Mémorial, de structure angulaire, est composé d’une chapelle et d’un musée, séparés par un portique. La façade sud s’orne de deux imposantes sculptures en bas-relief.
Le musée : Au dessus de la porte d’entrée, apparaît le grand sceau des Etats-Unis. Une carte en mosaïque de verre coloré représente les opérations américaines et alliées depuis le débarquement du 15 août 1944 dans le sud de la France jusqu’à la jonction avec les forces alliées venant de Normandie, le 11 septembre 1944 à Sombernon, près de Dijon, et la progression vers l’est, la traversée du Rhin et de l’Allemagne jusqu’à la rencontre des premiers éléments de la 5ème armée américaine au sud du col de Brenner.
Les principales forces alliées, terrestres, navales et aériennes qui participèrent à ces opérations, sont énumérées sur les panneaux aux extrémités de la mosaïque, tandis que leur déroulement est relaté sur le mur adjacent.
La chapelle est située dans la partie est du Mémorial, et l’on y accède par des portes en bois vitrées. A gauche de l’entrée, dans l’abside nord, l’autel en marbre rouge antique provenant du sud de la France. Au dessus de l’autel, se trouve une grande sculpture représentant l’Ange de la Paix.
Des groupes de drapeaux encadrent l’autel : à gauche, le drapeau de l’armée américaine de 1775, le drapeau américain et le drapeau du corps d’armée des « Marines ». A droite, le drapeau de la marine, le drapeau américain, et le drapeau de l’armée de l’air.
La cour d’honneur, de forme rectangulaire, est entourée de murs en calcaire de Rocheret, provenant du Jura, sur lesquels sont gravés les noms des 424 soldats portés disparus dans la région, qui donnèrent leur vie au service de leur patrie, et dont les restes n’ont jamais été retrouvés ou identifiés. Par la suite, certaines dépouilles mortelles ont été mises à jour et identifiées. Un astérisque les signale.
L’inscription suivante est portée au dessus de ces noms : « Sur ce mur sont gravés les noms des combattants américains qui ayant fait à leur patrie le don de leur vie reposent en des lieux inconnus ».
Les deux carrés des tombes, en forme d’éventail, contiennent les sépultures de 5255 combattants, hommes et femmes originaires de tous les états de l’union. Une tombe contient les corps de trois soldats identifiés, dont les dépouilles mortelles n’ont pu être séparées, tandis qu’une autre abrite celles de deux soldats inconnus. Dans quatorze cas, deux frères sont enterrés côte à côte, et soixante-neuf tombes contiennent les dépouilles mortelles d’Inconnus, dépouilles qu’il n’a pas été possible d’identifier. Une stèle de marbre blanc surmonte chaque tombe.
Les plantations à l’intérieur même du cimetière sont composées de groupes de hêtres, tandis que des platanes bordent les allées. Des cerisiers du Japon et des aubépines bordent les bois adjacents au mât du drapeau.La construction de ce cimetière fut achevée au printemps de l’année 1956 et la cérémonie d’inauguration se déroula le 23 juillet 1956.
Le 12 mai 1958, treize cercueils, recouverts du drapeau américain, furent placés côte à côte sous un dais à l’extrémité nord du mémorial. Chaque cercueil contenait les restes d’un combattant inconnu venant de chacun des cimetières établis de façon permanente dans le théâtre d’opération de l’Atlantique, durant la seconde guerre mondiale.
Pendant la cérémonie qui suivit, un soldat Inconnu fut choisi par le général commandant la zone de communication de l’armée de terre américaine en Europe (U.S Army Communication Zone Europe), qui déposa une gerbe sur son cercueil. Ainsi choisi, le cercueil du soldat Inconnu fut ensuite transporté par avion à Naples, puis chargé à bord du destroyer USS Blandy. Il rejoignit dans l’Atlantique un navire, à bord duquel les dépouilles mortelles de deux autres Inconnus, provenant des théâtres d’opérations du Pacifique et de Corée, avaient également été déposées. Une nouvelle cérémonie devait se dérouler pour choisir l’Inconnu qui représenterait à la fois les théâtres d’opérations de l’Atlantique et du Pacifique lors de la seconde guerre mondiale.
L’escadre mit le cap sur Washington D.C, où le jour du Memorial Day 1958, les soldats Inconnus de la seconde guerre mondiale et de la Corée rejoignirent au cimetière d’Arlington le Soldat Inconnu de la première guerre mondiale.
Site American Battles Monuments Commission
Source : Documentation du cimetière américain d’Epinal – Le Quéquement.
NAJOSKY-ROUSSEL Anne on 8 mai 2024
Chaque fois que je vais à Epinal, je m’arrête au cimetière.
Il n’y a que ce lieu pour se rendre compte de ce que peut-être une guerre. Ils étaient venus de loin pour défendre un pays que la plupart d’entre eux ne connaissait pas. Comment les remercier…