Robert Thiéry est né le 12 mai 1895 à Saint-Mihiel (Meuse) et décédé le 13 septembre 1925 près de Fribourg (Allemagne). Il fait ses études au collège de Saint-Mihiel et quelques jours avant la déclaration de la guerre, il est reçu bachelier ès-lettres.
Le 4 mai 1917, c’est le grand tournant de sa vie, grâce au frère de Louis Bréguet, un ami de la famille. Robert Thiéry est dirigé sur un centre d’aviation près de Dijon, en tant que sous-officier. Le 18 juin, il passe son brevet de pilote.
Quelques mois avant l’Armistice, il est affecté à l’escadrille SPA 62 et participe à de nombreux combats aériens. Il reçoit la croix de guerre avec palme.
Démobilisé, il rejoint sa famille à Paris et s’engage à la compagnie des messageries aériennes. De la capitale, il rallie Casablanca en 1920, sur un Breguet XIVA2, ce qui lui vaut d’entrer à la firme Breguet, dont il devint chef-pilote.
Aimé de ses camarades, il est mal connu du public, malgré ses apparitions dans les meetings internationaux. Il rêve de prouesses, et en octobre 1920, au meeting de Buc, le record du monde d’altitude lui est attribué. Trois ans plus tard, il améliore son record en atteignant 7000 mètres avec 500 kg de charge.
Le 14 mars 1924, ces multiples exploits lui valent la croix de la Légion d’Honneur avec la citation suivante : « Thiéry Robert, Georges, Marie, pilote aviateur, 13 ans 8 mois de services militaires et de pratique professionnelle. Titres exceptionnels : pilote de grande valeur comptant plus de 1600 heures de vol. A fait triompher l’aviation française au concours institué par le gouvernement espagnol, où il remporta le premier prix avec son avion de reconnaissance. Detient le record du monde d’altitude avec 250 kg de charge et 500 kg de charge. Attaché comme pilote civil à une de nos principales maisons d’aviation, ne cese de faire preuve, au cours de ses fonctions, d’une remarquable habileté et d’une énergie inlassable. A essayé et mis au point plusieurs appareils nouveaux ». Journal Officiel du 22 mars 1924.
Le 13 septembre 1925, il s’attaque au record du monde en ligne droite avec son ami Costes, sur un avion Breguet-Renault. Le raid aérien Paris-Bagdad, prend fin par un tragique et stupide accident, au cours duquel Robert Thiéry trouve la mort au Hirschsprung (Saut du Cerf), près de Fribourg. Dieudonné Costes, les jambes coincées dans la carlingue, la tête dans l’eau, n’a pu sauver son ami lorsqu’il reprit ses esprits.
Le jour des funérailles, le 19 septembre 1925, la population de Saint-Mihiel s’est unanimement associée avec les amis venus de toutes parts, pour rendre les suprêmes hommages à ce héros. Autour du cercueil recouvert des couleurs nationales, on remarquait la présence de monsieur Raymond Poincaré, ancien chef d’état, accompagné de son épouse et de nombreuses personnalités. Le lendemain, un buste indiquant l’endroit de sa tombe était érigé dans le cimetière de Saint-Mihiel et une stèle rappelant l’endroit la chute d’un as de l’aviation était érigée à Fribourg.
Pour le 20ème anniversaire de sa mort, un terrain d’aviation amateur, aménagé tout près de Saint-Mihiel, prit le vocable de Robert Thiéry. Malheureusement, c’est à la suite d’un pénible accident au cours d’un meeting aérien le 14 juillet 1947, que l’aéroclub cesse son activité.
Depuis, c’est l’aéroclub de Verdun Rozelier qui honore la mémoire d’une des « ailes françaises ».