Il ne faut reculer, le progrès est en marche !
Et il le suit vraiment, notre cher Patriarche.

Les enfants de la terre, de plus en plus nombreux,
Obligent le Bonhomme à des sauts bien scabreux.
Le bon Père Noël ne choisit plus son heure
Pour faire son entrée dans toutes les demeures.

Avant on l’accueillait, au cours de son circuit,
Près de la cheminée, au milieu de la nuit.
Il arrivait à pied, toujours en solitaire,
Connaissant à coup sûr chaque destinataire.

Sa mission d’aujourd’hui est travail délicat,
On peut l’avoir chez soi, grâce à son syndicat.
Il voyage partout et à toute vitesse,
Mais on met à l’épreuve sa grande robustesse. 

Comment s’y prend-il donc pour livrer les cadeaux,
Collections de jouets, montagnes de fardeaux ? 

Pour ses déplacements, il a pris l’habitude
De maîtriser à fond distance et altitude,
D’utiliser moto, et avion et bateau,
Et puis hélicoptère et différents vaisseaux.

Il a dû s’adapter au saut en parapente,
Ou bien en parachute, en maniant les suspentes.
Victime du progrès et de l’évolution,
Il doit toujours trouver la bonne solution.

Chaque arrivée bien-sûr de ce grand personnage
Est un événement dans nos petits villages.

La plupart des enfants, remplis d’admiration,
Sentent leur menu cœur plein de palpitations,
Chaque fois qu’il achève livraison collective,
En suivant à la lettre toutes les directives.

Mais devant ce spectacle, fait d’illuminations,
Pour attirer la foule et les exclamations,
Je me sens tout petit, perdu dans populace,
Ignoré de celui pour qui je me déplace. 

Francis Ghinolfi