D’après les Annales de la Société d’Emulation des Vosges
Une tradition populaire veut que le château ait été construit au Ve siècle mais aucun document ne vient étayer cette thèse. Le premier document relatant l’existence du château de Spinal est la chronique de Saint-Symphorien de Metz qui parle de la fondation du monastère au pied du château, à la fin du Xe siècle.
Les quelques ruines du château subsistant aujourd’hui, ne permettent pas de se rendre compte exactement de ce qu’il était autrefois. Pourtant, ces vestiges font reconnaître que le donjon était carré, d’autres en tracent l’enceinte : 3 piliers massifs (de construction plus récente) servaient à soutenir une passerelle reliant le donjon à des ouvrages de défense extérieurs placés sur une éminence voisine.
Heureusement, le tableau de Nicolas Bellot représentant la ville d’Epinal en 1626, permet de se rendre compte de ce qu’était, à cette époque, cette forteresse, au moins sur sa face antérieure, celle qui regardait la ville.
Longtemps, jusqu’au XIIIe siècle, le château occupa simplement le point culminant du coteau dominant la ville. Le château était formé surtout par un gros donjon carré, assez élevé et couvert de tuiles. Là se trouvaient les salles pour les soldats, l’arsenal, les magasins, la chambre du commandant. Ce donjon massif aux murailles épaisses, était surmonté d’un beffroi contenant le logement du guetteur.
Sur l’autre côté (Ambrail), formant pendant au donjon et relié à celui-ci par une galerie intérieure couverte, se trouvait la tour Saint-Georges, surmontant la chapelle dont le faîte ne dépassait pas la hauteur de la muraille la reliant au donjon. Du haut de la Tour Saint-Georges, les sentinelles, disent les archives d’Epinal, découvrent la ville, la campagne et les fortifications.
De la Tour Saint-Georges, partait (côté de la ville) une haute muraille, en forme de trapèze, venant rejoindre le donjon, et formant une enceinte dans laquelle se trouvaient une cour et divers autres bâtiments. Tel était le château primitif.
Au XIIIe siècle, le Haut-Château fut englobé dans l’ensemble des fortifications de la ville. L’enceinte nouvelle, remontant chacun des versants du coteau, vint se souder (côté Ambrail) à la Tour Saint-Georges d’un côté et au donjon (côté Saint-Michel) de l’autre. L’enceinte du château fut agrandie (côté ville) par une muraille transversale, basse, protégée par un fossé. Aux deux extrémités de cette muraille furent élevées deux tours.
Probablement à la même époque, furent ajoutés à la face postérieure du château des travaux de défense que l’on ne voit qu’en partie sur le tableau de N. Bellot, ces fortifications nouvelles formèrent Le Châtelet.
Sur la gauche du château (côté Saint-Michel), on voit sur le tableau de N. Bellot une redoute appelée la Tour de Lespinoux, placée au delà du ravin et reliée au château par une haute passerelle dont les piliers subsistent encore. Cette tour de Lespinoux était bien postérieure au donjon et aussi à l’enceinte du XIIIe siècle.
Tout ce côté du château était le point faible de sa défense. Si les autres faces en étaient protégées par de fortes pentes, il n’en était plus de même pour le côté postérieur séparé du plateau par un simple ravin. C’est pour cela qu’il fallut créer sur cette face, le Châtelet, la Tour Lespinoux et augmenter la profondeur du ravin.
Au moment où la ville fut entourée d’une seconde enceinte de pierres (XIIIe siècle), le château dut être augmenté et une seconde muraille transversale contournant le pied du coteau au-dessus des rues Haute et d’Ambrail, engloba dans le château le coteau tout entier. L’enceinte du château ainsi augmentée, comprenait tout le versant ouest du coteau, c’est à dire celui qui dominait la ville. Sur cet espace (place des Ormaux), se trouvaient 12 maisons servant à loger les soldats, les chevaux et autres animaux.
Au milieu de la muraille transversale, se trouvait la Vouerie, formée d’une haute tour carrée et de divers bâtiments, servant à loger le Bailly. Là se trouvait aussi la porte d’entrée à laquelle on parvenait par la ruelle de la Vouerie.
Au XVIIe siècle, château et murailles, déjà en mauvais état, furent démantelés définitivement par les Français (1670) à l’époque de l’occupation de la Lorraine sous Louis XIV. Il arriva pour le château, ce qui se produit pour des ruines abandonnées. Elles devinrent des carrières où tous allaient chercher des matériaux tout prêts pour leurs constructions. Ce fut avec les murs du château que furent élevés, sur les flancs du coteau (côté Ambrail surtout) les murs de soutènement.
Les souverains interdisaient cette exploitation des ruines : le 17 janvier 1723, interdiction est faite d’enlever les matériaux provenant des ruines du château. En revanche, l’année suivante, le duc Léopold autorisait la ville d’Epinal à prendre dans ces ruines, les pierres nécessaires à la construction d’une muraille le long du canal de la Petite-Ville.
C’est ainsi que disparurent, ou à peu près, les ruines du château d’Epinal. Elles sont éparses dans les murs de soutien du coteau, dans les nombreuses maisons construites au XVIIIe siècle, et dans les quais le long de la Moselle et de ses dérivations.
A voir, un superbe album photo des ruines du château d’Epinal.
A visiter, un splendide site présentant la maquette de la ville d’Epinal en 1626 d’après le tableau de Nicolas Bellot.
Pierre GNAEDINGER on 4 février 2010
Mon père a fait partie de 1946 à 1964 de la 34° Section F.N.S.O.
Le président en était Victor Morel et le vice président Georges Gnaedinger.
J’ai des photos de 1946 au monument aux morts avec les ruines en fond .
J’ai assisté souvent aux cérémonies (j’ai même à 16 ans remplacé un porte drapeau défaillant au cimetière Américain).
Gnaedinger on 27 mai 2014
Adresse du site présentant la maquette d’Epinal en 1626
http://www.Epinal-en-1626.fr