C’est le 09 octobre 1846 à Sarre-Union (Bas-Rhin) qu’est né François-Xavier Niessen. Prématurément orphelin (sa mère décède en 1850, son père en 1859), il est recueilli par son oncle maternel qui l’envoie au collège Saint-Augustin de Bitche (Moselle). Après ses études, il enseigna quelque temps au collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, avant de devenir professeur privé.
A l’issue de la guerre franco-allemande de 1870-1871, François Xavier Niessen s’était fortement ému du sort des sépultures des soldats français hâtivement aménagées à travers la campagne. En liaison avec les municipalités, il décida de leur faire élever des monuments, afin de perpétrer la mémoire de ceux qui avaient versé leur sang pour la France.
A cette fin, il fit adopter en 1877, à la mairie de Neuilly-sur-Seine, le projet d’Association Nationale du « Souvenir Français ». Il s’y consacra totalement et assura, de 1887 à sa mort (29/12/1919), la charge du secrétariat général. Il parcourut inlassablement le France et, en 1905, l’Algérie pour susciter des comités locaux et inaugurer des monuments. Le « Souvenir Français » fut reconnu d’utilité publique par décret du 01/02/1906 et placé sous le haut patronage du président de la République.
En raison de son activité patriotique, Francois-Xavier Niessen fut déclaré indésirable en Alsace-Lorraine et ce, par décision du « Ministerium für Elsass-lothringen » du 07/08/1896. Très attaché à sa petite patrie, il avait fondé dès 1873, année de mariage avec une Lorraine, la société de Prévoyance et de Secours Mutuel des Alsaciens-Lorrains, placée sous la présidence de François de Wendel, député de Meurthe-et-Moselle. François-Xavier Niessen en assumera le secrétariat général jusqu’en 1917.
Avant 1906, le « Souvenir Français » n’eut que peu de rayonnement dans les départements annexés. Il faudra attendre l’impulsion de son premier président, Jean-Paul Jean, futur député de Moselle (1919-1924), pour qu’un comité, formé le 13/01/1907 en la mairie de Noisseville, définisse comme projet une cérémonie officielle du « Souvenir Français » pour le 01/04/1907 à Vallières-les-metz et l’érection d’un monument national sur le plateau de Noisseville à la mémoire des défenseurs de 1870. Grâce aux dons recueillis dans les 500 communes du département, l’édifice put être inauguré le 04/10/1908 sous les plis du drapeau tricolore, en présence d’une foule estimée à pas moins de 120000 personnes d’après les rapports de la police allemande. Les couleurs françaises flottaient à nouveau pour la première fois depuis 1870 sur la terre lorraine annexée.
L’élan donné à Metz se communiqua rapidement à l’Alsace où plus de 400 communes prirent part à la souscription de 60000 francs organisée par Auguste Spinner de Wissembourg, vice-président du « Souvenir Français d’Alsace-Lorraine », pour élever un monument national aux soldats français tombés au champ d’honneur. Ce mémorial fut inauguré le 17/10/1909 sur les hauteurs du Geisberg, près de Wissembourg. Il fut l’occasion d’entendre 90000 Alsaciens-Lorrains entonner une vibrante « Marseillaise » et ce, devant les Allemands. En tant que représentant du gouvernement français, François-Xavier Niessen avait pu se rendre à Metz, puis à Wissembourg, où il prononça même un discours.
Le 17/03/1912 à Metz, le 31/03/1912 à Strasbourg, le « Souvenir Français Alsacien-lorrrain » fut créé en assemblées constitutives. Celui décida d’honorer aussi la mémoire de ceux qui avaient bien mérité de la patrie pour services rendus en d’autres domaines (sciences, arts).
Avant 1914, le « Souvenir Français » totalisait déjà pas moins de 102 comités en Moselle et 38 en Alsace. Mais le pangermanisme et l’hostilité des autorités allemandes interdirent finalement toutes les manifestations et prononcèrent la dissolution de la société le 23/01/1913. Après la 1ère guerre mondiale, il se développa à nouveau jusqu’à la seconde période d’occupation allemande.
D’après un article paru dans la Revue Lorraine Illustrée.
De nos jours, le « Souvenir Français » compte plus de 200000 adhérents répartis sur le territoire métropolitain et en outre-mer, ainsi qu’à l’étranger (96 délégations générales, 1600 comités et 62 représentations à l’étranger).
Le « Souvenir Français« a pour objet : la transmission des valeurs de la République aux générations successives en leur inculquant, par le maintien du souvenir de ces morts, un idéal de liberté et d’amour de la Patrie, la conservation de la mémoire de celles et ceux qui sont morts pour la France, ou qui l’ont servie, dans la gloire ou dans l’ombre, afin de préserver la liberté et les droits de l’homme, l’entretien des tombes (120000) et des monuments élevés à leur mémoire en France et hors de France, qu’ils soient connus ou inconnus.
La transmission de cet héritage de mémoire aux générations plus jeunes se poursuit de façon constante depuis la création de l’association qui organise chaque année expositions, colloques et voyages pour plusieurs milliers de jeunes scolaires sur les lieux de mémoire.
N’ayant aucune attache politique, libre de tout lien confessionnel ou philosophique, le »Souvenir Français » est ouvert à toutes celles et à tous ceux qui ont « une certaine idée de la France » et de l’idéal de liberté pour lesquels nos anciens se sont sacrifiés depuis la révolution.
Arturo Rivero on 1 novembre 2017
Merci Beaucoup pour les informations.
Amitiés