Louis GUINGOT, né le 3 janvier 1864 à Remiremont (Vosges) et mort le 16 décembre 1948 à Lay-Saint-Christophe (Meurthe-et-Moselle), est un peintre décorateur de l’École de Nancy. Il pratique aussi la peinture sur étoffes et détient un brevet de peintures lavables.
Affligé par la catastrophe humaine que représente la guerre de 1914, il met au point, grâce à sa maitrise de la peinture sur étoffe, une veste (première veste « léopard ») et une cagoule destinées à rendre moins visibles les soldats. Il les fait parvenir à l’état major, qui prélève un morceau du drap peint, mais ne semble pas interessé. Grâce à l’appui de quelques militaires, un an plus tard, sa découverte verra une application dans le camouflage…du matériel, mais pas encore des hommes.
Des essais concluants de repérage aérien sont effectués à Toul, dès septembre 1914, avec une bâche et des cagoules peintes par Louis Guingot. Ce succès entraîne la création d’un atelier de camouflage, chez lui, où il emploie des civils, avant que l’Armée crée à Toul le Service du camouflage. Des peintres sous les drapeaux y sont affectés, dirigés par Louis Guingot, ils prennent le nom d’équipe «caméléon». Cet animal devient leur insigne.
La demande afflue, Guingot dans son atelier de la « chaumière » ne peut pas suivre ; il s’engage alors dans l’armée (il a 50 ans) et entre dans la section spéciale des peintres spécialisés dans la fabrication de cette étoffe. N’étant pas un administrateur, il laisse sa place de responsable du service à Lucien-Victor Guirand de Scévola qui va rapidement chapeauter la section avec l’aide du maréchal des logis Eugène Corbin, administrateur des Magasins réunis de Nancy.
Louis Guingot peindra inlassablement pendant quatre ans, avant de regagner Nancy après que les clairons aient annoncé la fin des combats.
Le premier document concernant le camouflage émane du ministère de la Guerre et il est daté du 12 février 1915. Le 14 août de la même année, le général Joffre, commandant en chef, donna une organisation régulière aux camoufleurs, rassemblés en une unité rattachée au grand quartier général. La technique des formes développée par les cubistes fut ainsi mise à contribution pour « simuler et dissimuler ».
Des ateliers furent installés à Paris, Amiens, Nancy, Limey, Châlons-sur-Marne, Noyon et Chantilly. La petite équipe, affectée d’abord à la IIe armée qui opérait alors sur le front de Picardie, commença immédiatement ses travaux.
Les expériences répétées auxquelles elle se livra permirent de se rendre compte qu’il était possible: de rendre invisibles, dans certaines conditions, les batteries, les dépôts, les ouvrages mêmes et jusqu’au tracé de la fortification, de tromper l’ennemi et de compléter le camouflage en installant de fausses organisations, de faciliter et de rendre moins dangereuse l’observation en utilisant les accidents naturels du sol.
Partout, sur terre, dans l’air et sur mer, il ne fut plus question que de camoufler et de tromper.
BAGUET DOMINIQUE on 5 novembre 2018
Louis GUINGOT, pour BOUXIERES AUX DAMES et LAY SAINT CHRISTOPHE, et CUSTINES, est un artiste connu et reconnu. Il n’est pas l’inventeur du camouflage, créé avant 1900 pour les pièces d’artillerie lourde ,y compris pendant les transports sur rail ; ; mais il est bien l’inventeur du camouflage,, de la tenue léopard ou « caméléon »…,son caméléon lui ayant donné cette idée…