Dès la première année de règne de Louis XIV, on chercha à introduire quelque régularité dans la levée des troupes et la formation des régiments. On fixait le nombre de soldats que devait fournir chaque ville, d’après le relevé des habitants et des impôts qu’ils payaient. Mais ce qui devait arrêter pour longtemps encore tout progrès dans le recrutement, c’était la vente des régiments et des compagnies. Le soin de régler les exercices et de gérer les cadres au complet, était abandonné aux colonels et aux capitaines, qui entretenaient le moins d’hommes qu’ils pouvaient en temps de paix, sauf à appeler frauduleusement sous les drapeaux, par le moyen des raccoleurs, des gens inexpérimentés, quand on avait besoin de soldats pour la guerre.Louis XIV voulut qu’à l’avenir, chaque régiment se distinguât par ses couleurs, et il tînt beaucoup à l’établissement définitif de l’uniforme, qui n’avait existé auparavant que pour certains corps d’élites et privilégiés.
On sait déjà, que du temps de la Fronde, les armées des différents partis, se distinguaient par leurs couleurs : les soldats du roi portaient l’écharpe blanche, ceux du prince de Condé l’écharpe isabelle, ceux de Mazarin l’écharpe verte. Il y eut progrès en ce sens que chaque régiment eut ses attributions spéciales, sa place assignée dans les marches et ordres de bataille.Il y avait un grand nombre de régiments de cavalerie légère ; chacun d’eux portait le nom d’une province ou d’un prince. Il y eut en outre des régiments plus spéciaux, comme les régiments de dragons, de hussards, de bombardiers, des compagnies de grenadiers, le corps des ingénieurs et le corps des artilleurs. On forma un très grand nombre de régiments d’infanterie. C’est sous le règne de Louis XIV que l’infanterie fut estimée pour la première fois à sa juste valeur, et vraiment organisée. C’est Louis XIV et Louvois qui donnèrent pour la première fois aux soldats cette arme avec laquelle on combat de près et de loin, et qui est devenue si terrible entre les mains du soldat français, le fusil armé de la baïonnette (1703).
Le premier régiment qui a été armé de baïonnettes est le régiment des fusiliers, créé en 1671, et appelé depuis Régiment Royal-Artillerie. Le génie et l’artillerie devinrent aussi des corps tout à fait spéciaux et régulièrement organisés. En 1679, le roi établit à Douai une école pour y instruire des jeunes gens pour tout ce qui regarde l’artillerie. On multiplia, quelque temps après, les écoles d’artillerie mais celle de Douai et Strasbourg furent les seules qui subsistèrent parce que les bataillons d’artillerie tenaient ordinairement garnison dans ces deux places. Louis XIV mit à la disposition du « Grand Maître d’Artillerie » 24 000 livres de fonds pour l’entretien de ces deux écoles, l’instruction et la subsistance des jeunes officiers.
Toutes ces améliorations montrent quelle importance Louis XIV et Louvois attachaient à tout ce qui pouvait perfectionner l’art militaire. On s’occupa avec non moins de persévérance de pourvoir l’armée de matériel convenable. Les provisions, les convois, tout était réglé avec une si grande exactitude, que cet immense bienfait d’une armée nourrie et approvisionnée régulièrement, excita chez les peuples, qui avaient été jusqu’alors la première victime des soldats, une admiration qui alla jusqu’à l’enthousiasme.
D’après Les Annales de l’Histoire de France de Philippe Le Bas
manalt on 14 septembre 2024
je souhaiterai avoir une copie d’un brevet d’officier d ‘infanterie sous louis XIV est- possible de votre part? sincères saluations pierre